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J’ai toujours plaisir à retrouver la plume du québécois Jean-François Beauchemin, plume trempée dans l’émerveillement de toute chose.
Nous sommes dans les années70, et la famille Cresson, riche de ses six enfants, partage avec bonheur une vie simple à la campagne et la tristesse semble n’avoir pas de prise sur eux. Leur père dit d’eux : « Ils peuvent être tristes, plus tristes qu’un jour de pluie. Seulement, la beauté les guérit de tout. »
Hélas ! Ce bonheur s’assombrit le jour où l’on apprend que la mère est atteinte d’un cancer foudroyant qui lui laisse peu de temps à vivre.
Ce roman, qui aurait pu tomber dans l’apitoiement et l’affliction, reste dans la douceur et l’empathie.
Léonard, le cadet de la fratrie, est le narrateur de ce drame familial. De lui, il dit : « Je n’étais bon qu’à rêver et à aimer les gens, les bêtes et les paysages. » et c’est avec cette empathie, cette générosité qu’il raconte ce combat d’une mère aimée et aimante et le soutien d’une famille. Confrontés à la maladie et à la fin proche et inéluctable de leur mère, les six enfants développent une maturité étonnante pour leur âge.
« …et c’est ainsi que nous vieillissions avant l’âge et devenions à cause du cancer sans doute des jeunes gens très mûrs en dépit des traces encore fraiches laissées par eux dans l’enfance. »
Malgré un dénouement fatal, la vie continue et les saisons déploient leur beauté dans un monde ou l’histoire poursuit sa route. Rien n’empêche le monde de tourner et, entre lucidité et chagrin, Leonard nous conte avec pudeur l’aventure humaine de la famille Cresson. Ainsi le père se réfugie dans les vers de Baudelaire et la fabrication de chaises tandis que les enfants vont voir le vieux fermier Bertin qui ouvre pour eux son traité de sagesse.
« Il écrivait depuis toujours ce qu’il croyait être un traité de sagesse mais qui dans les faits n’était qu’un long poème céleste et mélancolique avec, au milieu, une grande tempête contenue. »
Un récit merveilleux, tout en mélancolie et en poésie, que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire.
« Le roitelet » est le surnom que Jean-François Beauchemin, l’auteur, a donné à son jeune frère.
Il protège ce frère fragile, émotionnellement différent et atteint de schizophrénie.
Jean-François Beauchemin peint ici un délicat portrait d’homme.
J’ai beaucoup aimé ce livre sensible, émouvant et plein de poésie.
Une très grave maladie atteint l'auteur et provoque un long séjour à l'hôpital : il a frôlé la mort et il vit une résurrection ; il se pose à nouveau des questions sur la mort, sur ce dieu auquel il ne croit pas. Il exprime le réconfort que lui procurent les visites de ses frères (Pierre, surtout)
sa soeur et surtout sa compagne Manon. Sa chienne lui manque; il est surpris à son retour à la maison de la trouver en apparence indifférente.
Sujet douloureux, autobiographique et émouvant.
Je continue de lire tout ce que je peux trouver de JF Beauchemin et toujours avec grand plaisir.
Ici, il réhabilite un regard sur le passé...et les animaux sont toujours très présents.
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