"Tu m’en dira des nouvelles quand on se reverra, sale con. Paoletti prend une profonde inspiration et libère d’un seul coup dans le cône de bouleau tout l’air contenue dans ses poumons en produisant le hurlement le plus terrifiant qu’il peut imaginer puis il rentre à l’abri dans son antre, le sourire au lèvres."
Un thriller qui nous plonges dans les années 70 dans des décors hivernal en pleine montagne. Des personnages peu empathiques dans une ambiance pesante et angoissante. Un final inattendu.
Deux temporalités pour un roman profondément sombre. L’ambiance est oppressante. La plume de l’auteur est acide, intelligente et mortelle. Il plante formidablement le décor, le suspense, ses personnages bien construits mais pas attachants. Mystère et secret de famille.
Une tension palpable et réaliste. Récit loin d’être ennuyant, vite dévoré, roman du terroir noir.
"Les oiseaux reviennent peu à peu autour de moi. Je les ai dérangés en arrivant, mais ils ont compris que je ne suis pas un prédateur. Ils m’engueulent pour la forme, parce que je suis chez eux, mais ils reprennent vite leurs poursuites dans les branches sans plus se soucier de ma présence."
"On a tendance à penser qu’on part toujours trop tôt. En fait, il n’y a pas de vérité. On part quand le cercle se rompt, quand les fils qui nous relient au vivant se nécrosent et pourrissent, nous abandonnent à la pesanteur d’un corps vidé de son essence.
C’est tout.
Pas de loi céleste, pas de route tracée à l’avance, pas de malédiction non plus. On s’est juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et le doigt du hasard a tracé sur notre front le signe fatal de la disgrâce, la marque de la mise au rebut, du recyclage à venir.
La vie s’arrête, tranchée par une balle, un couteau, ou dans une voiture pulvérisée contre un arbre, dissoute dans des organes qui se décomposent alors que l’on sourit encore, si proche de la mort que l’on en sentirait le souffle sur sa nuque si l’on y prêtait attention.
La mienne va prendre fin misérablement, à l’image de ma triste existence. Dire que j’ai choisi cette extrémité de mon plein gré serait exagéré, mais la mort me soulagera de la charge que le passé m’impose, prisonnier du piège mortel où mon esprit s’est enfoncé au mois de juillet 1979. Je ne la crains pas et j’attends la fin avec l’espoir de la délivrance.
Enfin, peut-être, trouverai-je alors le repos, si les fantômes qui me hantent ne viennent pas me chercher en hurlant au fond de mon éternité."
Un thriller psychologique efficace, Jacques Saussey maitrise le suspense et ses descriptions. L’intrigue est prenante et addictive. Les lieux dans l’Yonne avec le Pierre-Perthuis, le Morvan et la Cure renforce mon imaginaire dans ce thriller puisque j’habite dans le coin. Une lecture dynamique et en apnée. Il y a certaines scène cruelle voir insoutenable. Avec cette auteur cela me rappel quand la femme d’honneur était tourné près de chez moi a ses débuts.
Une véritable gifle, impossible de le lâcher, un scénario qui alterne les points de vu, fausse pistes et rebondissements.
"Impuissante, la terreur comprimant ses entrailles, la jeune femme affronta le regard de la brute qui s’apprêtait à se jeter de nouveau sur elle."
"Les gens n’aiment pas qu’on fouille dans les égouts du passé. Le virus de la haine y est toujours endormi quelque part, prêt à sauter à la gorge de ceux qui le dérangent. Il suffit d’un souffle d’air pour le réveiller, et je n’ai pas envie d’en être la cause."
Jacques Saussey auteur vivant dans le nord de mon département a publié ce quinzième roman, il nous embarque dans à la Réunion et il nous fait découvrir l'un de ses nouveaux personnages l’ex-commandant de police Paul Kessler.
Une plume en total immersion, percutante, Paul personnage solitaire et blessé. D’un paradis on passera dans l’horreur et les cauchemars. Des descriptions hyper réalistes, les mots sont justes tout comme le ton. Sombre, violent, thriller tout en noirceur, secte, addiction, trafic une plongée dans les méandres de la folie de l’être humain.
Une intrigue captivante qui nous tient en haleine, une histoire au goût vanillé que l'on dévore comme une gourmandise. Ce nouveau personnage marque dont un renouveau fini le duo Lisa Heslin et Daniel Magne. La prochaine aventure se concentrera encore avec Kessler.
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![Couverture du livre « Sens-interdit[s] » de Jacques Saussey aux éditions La Mecanique Generale](https://static1.lecteurs.com/media/cache/book_medium/files/books-covers/307/9791095776307_1_75.jpg "Couverture du livre « Sens-interdit[s] » de Jacques Saussey aux éditions La Mecanique Generale")
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7/13
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