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Entouré de domestiques au sein d’une famille aristocratique de grands propriétaires terriens, Oblomov a une enfance douce et surprotégée. C’est l’intendant allemand de la propriété qui lui donnera ses premiers cours d’école et le préparera aux études. Son fils Andrei Stolz rompu au travail et aux responsabilités deviendra son ami fidèle.
Une fois les parents décédés, Oblomov sera secrétaire de collège à Saint Pétersbourg mais n’y restera pas. Héritier des terres d’Oblomovka et de 300 serfs, il vivra de sa rente sans jamais y retourner. Ce que veut Oblomov est ne rien faire, manger, dormir et rêvasser. ‘Le songe d’Oblomov’ a été un passage délicieux à lire m’embarquant dans ce monde utopique de fraicheur, d’innocence et de rondes collines.
Dans la réalité, il va se laisser balloter par la vie sans en maîtriser les évènements avec la torpeur de la somnolence envahissant ses sens. D’ailleurs, il est très critique de la société qui veut produire plus et aller de plus en plus vite. A quoi bon ?! Avoir un lit avec un toit au-dessus lui suffit. Oblomov laisse tout aller à vau-l’eau, aussi bien son logement non entretenu que ses affaires qui l’appellent à Oblomovka. Il se décharge des courriers sur un ami du pays, Tarantiev, qui va n’avoir de cesse de le voler.
Oblomov est accompagné de son fidèle domestique Zakhar et de sa cuisinière Anissia. Zakhar boit comme un trou et le caractère apathique de son maître ne l’encourage pas à travailler. Bref, l’argent diminue et il faudrait qu’Oblomov se bouge mais c’est en vain jusqu’au jour où réapparait son ami Soltz.
Soltz est tout le contraire d’Oblomov. Il est devenu un homme d’affaires riche, actif et élégant avec de nombreuses relations dans les hautes sphères. Voyant Oblomov dans cet état, il l’oblige à se lever, à s’habiller et l’emmène dans un salon où il est invité. Il y rencontrera Olga Serguéevna. En secret, Stolz explique la situation à Olga lui demandant de veiller sur Oblomov pendant son absence. La jeune fille va donc l’inviter à nouveau. Stolz part en Europe et fait promettre à Oblomov d’aller régler ses affaires à Oblomovka puis de le rejoindre à l’étranger. Oblomov n’en fera rien mais reverra Olga avec qui va se nouer une relation amoureuse. C’est l’été. Parcs et jardins sont fleuris et romantiques. Le voilà conquis. Il est amoureux. Il le dit. Il imagine sa vie de couple comme un rêve avec Olga chantant et brodant sous des lilas. Mais quand l’hiver arriva, l’espace se réduisit aux théâtres et salons avec multiples obligations qui allèrent à l’encontre de son caractère apathique. Il préféra rompre, ce après nombre de tergiversations et dilemmes offrant une intéressante réflexion sur l’amour et le mariage digne d’un Proust ou d’une Wharton !
Chemin faisant, il fallut déménager dans un logement moins couteux et il se fit arnaquer par Tarantiev et un complice, frère de la propriétaire du nouveau logis miteux dans une banlieue sordide. Mais Oblomov avait signé le contrat et ne put revenir dessus. De plus, sans regarder ce qu’il signait, il accepta que Tarantiev s’occupe du domaine. Totalement escroqué, il se retrouva ruiné mais avec le plaisir de regarder la propriétaire cuisiner, coudre et s’occuper de lui de façon si dévouée qu’il finit par l’épouser et lui faire un enfant.
De retour, Stolz, comprit l’escroquerie et fit jouer ses relations pour récupérer les biens d’Oblomov et punir les escrocs. Il revit Olga qui lui expliqua tout et attendri par la jeune fille si pure à aimer son ami Oblomov d’une façon si sincère mais si vaine, il finit par l’épouser. Il remit la propriété d’Oblovomka en état, refit fonctionner les affaires puis avec son épouse, ils partirent s’installer en Crimée. Au bout d’un certain temps Olga inquiète pour Oblomov, voulut le revoir mais cette âme pure s’en était allée suite à la maladie. Stolz proposa à l’épouse de venir habiter chez eux mais elle préféra rester proche de la tombe de son mari et leur confier leur fils.
Oblomov est un roman psychologique intemporel où les relations humaines sont merveilleusement bien brossées et l’environnement formidablement bien dépeint. Les nombreux personnages et dialogues dynamisent le texte. Gontcharov arrive à rendre chacun de ses personnages captivant avec leurs bons et mauvais côtés. Ce livre écrit la veille de la révolution russe, a été compris comme une critique sous-entendue de l’aristocratie oisive russe et son impact fut retentissant.
Accueilli par Tolstoï comme « une œuvre capitale » et par Dostoïevski comme étant un texte « servi par un talent éblouissant ».
J’ai lu ces 700 pages avec le plaisir de m’être nourrie de la chair d’une grande littérature.
Oblomov est un homme rentier de 32 ans qui vit avec son valet Zakhar. Oblomov est un anachorète qui se repose sur lui-même, qui refuse de s’engager aussi bien en amour qu’en milieu où il est convié et qui PROCRASTINE toujours.
Son seul ami véritable Stoltz y voit de l’oblovonisme à la situation dans laquelle Oblomov reste enfermée et à rejeter tout en bloc dans une explication, bien entendu qui lui appartient, mais non sans un résonnement intéressant.
Stoltz va réussir par un coup de force à le sauver et lui faire quelque peu changer avec la rencontre d’une femme Olga 21 ans sympathique, intelligente, vive et un peu moqueuse.
Oblomov va connaître malheureusement des préoccupations dans cette nouvelle vie amoureuse, des liens avec des partenaires crapuleux, des amitiés bouleversées et consolées, une conscience controversée.
Gontcharov dans une belle analyse compréhensible explique en détail l’état de conscience des personnages avec une belle intelligence notamment du refus d’aller de l’avant d’Oblomov, du questionnement de l’amour, de sa force des sentiments et de ses désillusions, des amitiés naissances, durables et de leurs transformations.
Gontcharov va faire le tour de l’importance de l’échange dans un couple, du contenu et de la base de la confiance sans oublier l’oisiveté.
C’est l’histoire d’un aboulique qui rêve d’une existence « sans nuages », sans ébranlement intérieur et qui bien entendu n’est que chimère.
Publié en 1858, ce roman est l’une des œuvres majeures de la littérature russe du XIXe siècle. « une œuvre capitale » disait Tolstoï ; « servie par un talent éblouissant », ajoutait Dostoïevski. Un coup de coeur pour ce classique dont on parle peu !
lya Ilitch Oblomov, habitant de Saint-Pétersbourg est atteint d'un grand mal, la paresse. Ce trait de caractère largement poussé a l'extrême tout au long du roman, va le mener a une mort prématurée. Et dès le début du récit le portrait du paresseux est brossé, avec un personnage en robe de chambre, affalé sur une banquette, un objet quasi anthropomorphique tant les deux ne font qu'un. Tout le roman sera centré sur cette quête contre une léthargie extrême, ses amis se succéderont pour le faire sortir de chez lui, le poussant à côtoyer la vie mondaine de Saint- Pétersbourg. Même l'amour véritable qu'il portera à Olga, une jeune russe, ne pourra le guérir en vain de sa paresse, un temps éloignée mais jamais véritablement évincée.
Et si Oblomov était un héros de l'inaction ? Parce qu'anti-héros donne à voir une connotation négative, Ilya Ilitch porte bien des valeurs, certes pas toujours acceptables dans notre société mais tout de même louables. En effet dans son inaction il dénonce la vanité de l'action, le caractère vain, inutile et dérisoire du fait de s'agiter. Si pour certaines personnes la vie s'identifie au travail et à la dépense d'énergie vitale, pour Oblomov la vie s'identifie au repos et à la rêverie, à une vie plus intérieure. Et c'est bien là la force de ce roman, cette articulation autour des deux versants du caractère d'Oblomov : l'oblomovtchina dénoncée par Stolz (son meilleur ami) comme une maladie de la paresse qui l'empêchera de mener une vie normale et l'oblomovisme, versant plus poétique et sensible d'une vie intérieure. Une lecture qui ne laissera pas insensible, nous invitant longuement à réfléchir à nos actions et répercussions, car si Oblomov ne renonce pas à la vie mais en envisage une différente, en décidant de ne rien choisir et de procrastiner, il s'impose de lui-même un destin (funeste) tout tracé.
Au-delà du roman et de la fiction, le personnage d'Oblomov représente une critique de la société russe de l'époque, une Russie très traditionnelle qui est sur le point de se transformer. La Russie industrialisée elle est représentée par son meilleur ami Stolz, qui au contraire est actif, travailleur et mondain. Deux hommes dont tout oppose mais un seul survivant... Ce qui ne n'empêche pas de conserver une tendre pensée pour ce cher Oblomov !
Oblomov est un véritable emblème de la littérature Russe du XIX ème siècle. Au panthéon des génies écrivains, Gontcharov acquière avec Oblomov, sa place aux côté de Tolstoï et Dostoïevski. L’œuvre est saisissante pour bien des aspects et principalement dans le développement de la psychologie des personnages atteignant une rare profondeur dans la littérature. La quinzaine de personnages présent tout au long du récit ont chacun droit à une mise en lumière à un moment précis, certains même s'éclairant à nos yeux dans les toutes dernières pages de l’œuvre. Cette profondeur psychologique réside avant tout dans le caractère très ambivalent de chacun des protagonistes, ni tout à fait mauvais ni totalement bon, Gontcharov décrit l'être humain dans toute son ambivalence. Même si Oblomov est le principale protagoniste de l'histoire, les personnages de Stolz son tendre ami Allemand et sa dulcinée Olga acquièrent chacun un développement profond de leur manière d'être au monde.
Oblomov est donc un roman profondément existentialiste, où les personnages s'interrogent sur le sens de leur existence, sur les choix à faire, sur l'angoisse que ces choix engendrent chez eux. Shakespeare dans Hamlet posait cette célèbre question «Être ou ne pas Être, telle et la question » et c'est au final cette question qu'Oblomov pose tout au long de son histoire.
Mais Oblomov est aussi un roman profondément féministe. En effet à travers le personnage d'Olga l'image de la femme est celle d'une entité complexe, faites d'interrogations, d'une certaine fragilité mais toujours surmonté par une véritable force de conviction. Olga est l'image de la femme qui sous des airs de candeur juvénile renferme une femme brillante aux réflexions profondes et à l'intuition redoutable. Les femmes ont donc dans l'oeuvre de Gontcharov une place prépondérante, elles sont l'image de la mère contenante dont rien ne peut ébranler leur amour pour autrui.
Oblomov est donc un livre que j'ai énormément apprécié pour son caractère très moderne, pour la profondeur psychologique et philosophique des personnages mais aussi pour la place prépondérante des femmes qui leur est accordée, tout ces éléments nous faisant oubliés les quelques longueurs du texte nous plongeant parfois dans des rêveries oblomoviennes !
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