Christophe, lecteur passionné, n'hésitez pas à le suivre pour découvrir vos nouvelles lectures !
Christophe, lecteur passionné, n'hésitez pas à le suivre pour découvrir vos nouvelles lectures !
L'écriture douce de ce roman prenant nous mène de la naissance des bateaux à vapeur au kite surff
On se laisse emporter par les marées, les descriptions de la digue de Saint-Malo, la mer, Cézembre, les couleurs vues d'une grande maison sur le sillon
On y est on voit le paysage du bow-window d'une Grande Villa
Le roman historique nous mène de pages en pages vers le dénouement d'une histoire familiale
Un très beau roman
Un roman magistral !
Yann de Kérambrun, historien, professeur à la Sorbonne, vient de vivre des moments noirs, la mort accidentelle de son frère Guillaume, ensuite sa mère, décédée de leucémie et enfin son père Charles (un homme dur auquel il paraissait peu attaché).
Son père lui laisse en héritage la maison de famille des Kérambrun, à Saint-Malo. Yann décide de prendre un congé sabbatique et part s’installer aux Couërons d’où il ne se lasse pas d’observer la mer et surtout, en face : l’île de Cézembre.
C’est par hasard qu’il retrouve des documents écrits par son arrière-grand-père Octave. Ces « carnets de raison » retracent précisément la vie perturbée de cette famille, vie qui se révèle pleine de mystères, de secrets, de malheurs, il décide donc d’entreprendre des recherches sur sa famille paternelle à travers les générations.
Que va découvrir Yann ? Un aïeul, fondateur d’une compagnie maritime, un homme à la fois entreprenant et tendre. Mais aussi tout ce qui se cache derrière la vie d’Octave et sa femme Julia, mais pas que, les enfants du couple, les associés y ont aussi grande importance.
Et je n’oublie pas Rébecca, cette femme étrange et discrète rencontrée sur la côte.
Et puis tout ce que cache cette île de Cézembre très présente tout au long de ce récit.
Je lis Hélène Gestern pour la première fois et je découvre une magnifique écriture, à la fois sensible, poétique, un vocabulaire recherché et précis. Quelle belle plume c’est une magicienne des mots, elle décrit les paysages bretons avec tellement de poésie. J’ai pris un énorme plaisir au travers de cette lecture.
Je vais faire court car le roman est long et dense, je l’ai dégusté, je l’ai aimé, c’est une pépite, un coup de cœur !
Magnifique ode à la Bretagne et aux êtres qui habitent ardemment cette côte.
Je n’ai pas souvenir d’avoir lu un roman aussi passionnément plongé dans la vie de ceux qui vivent, aiment et souffrent dans ce prodigieux coin de France. Toute personne qui referme ce pavé de six cents pages sans avoir une subite envie d’aller en Bretagne, n’a pas compris ce que l’autrice y a mis. Car elle y a mis toute son âme d’écrivain, tout son amour de la terre, de la mer et des hommes pour en parler de manière aussi intense. Page après page elle prend le lecteur par la main et l’immerge dans la vie d’une famille qui traverse des périodes fastes comme des périodes plus malheureuses.
Les deux tristes circonstances qui vont secouer l’historien Yann de Kérambrun, nous sommes nombreux à les connaitre et comprenons son irrépressible désir de revenir dans la maison de famille dont il vient d’hériter. Il a divorcé et son père est décédé, il a besoin de se ré-ancrer, de se retrouver.
En découvrant les archives familiales il va défaire une pelote de faits anciens vécus par Octave, son arrière-grand-père. Il sera happé par ses découvertes et la passion qu’à connu cet aïeul lorsqu’il a fondé, en 1903, une compagnie maritime sous son nom propre, Kérambrun & Fils.
Yann a progressivement le sentiment que son arrière-grand-père a connu des blessures psychiques semblables aux siennes. Face à l’île de Cézembre il va à la fois se ressourcer, mais aussi ressentir le besoin de comprendre quelles étaient les origines des blessures de son aïeul. Il est conscient qu’il y a un lien avec ses propres blessures et fragilités. Il pense qu’en trouvant les failles de la famille, il avancera lui aussi. Les plages deviennent réellement un personnage à, part entière dans ce livre. La minuscule île et la mer deviennent son refuge ; il espère qu’ils le sauveront et qu’ici il renouera avec la vie.
Les ressacs et les embruns, on les palpe presque du bout des doigts et par nos cinq sens. Notre corps est comme submergé par l’eau, la plage et la richesse perverse de cette nature sauvage. Pourquoi ? parce que l‘autrice dépeint, sous différentes formes, les mêmes images, les mêmes émotions. Elle tourne et retourne son angle de vision. Par ces longues descriptions, elle cherchait possiblement à se mettre dans les pas de Yann et de ses recherches. A prendre le rythme de ses recherches à lui.
Les recherches de Yann sont fouillées, détaillées voire obsessionnelles.
Certains lecteurs peuvent légitimement s’épuiser, s’ennuyer ou ne pas terminer ce livre. J’ai failli le faire, me suis reprise et je ne le regrette pas car ce gros volume m’a plongé dans une ambiance flottante, m’a ralenti dans mon quotidien souvent accéléré. Finalement cette écriture et ces redondances descriptives ont convenu à mon esprit « volatil » du moment (pour des raisons perso liées à des soucis autour de moi).
Disons que je ne conseillerai pas facilement cette lecture car tout y est très lent, très long, viscéralement tourné vers la mer.
Cependant si ces trois points clés ne sont pas un frein aux yeux du futur lecteur, il sera enchanté par l’écriture et l’évasion vers l’eau et la Bretagne.
Citations :
« Et vous, pendant ce temps, vous observez le spectacle, fasciné. Inoffensive, la crête des vagues qui recule, luisant dans les bandes de lumière pâle de l'aube. Émouvante, la ligne d'horizon nimbée de brume, de vapeur, qui hésite entre l'azur, le gris et l'opaline et ne se décide pour aucun, comme si la mer était tout simplement en train de fondre dans le ciel, ou l’inverse. »
« J'avais bâti mon bagne à moi, mon Biribi intérieur, dont les murs épais avaient le mérite d'amortir les échos du malheur. Voulu croire qu'on domestiquait ses démons comme on attache des chiens, que la force de l'esprit est assez puissante pour reconfigurer le cours des événements. Quelle illusion. »
« Chacun fabrique, en somme, les images dont il a besoin pour survivre. »
« Le passé nous suit, il nous modèle, nous torture ou nous exhausse ; mais jamais on ne peut en faire abstraction. »
« Je me sens heureux. Et l’espace d’un instant, je me demande si ce privilège, marcher au petit matin le long d’une plage déserte et rentrer à la nage, n’est qu’un rêve, un délice sauvage qu’un réveil brutal viendra me confisquer. »
« Tomber amoureux, ça donne l'impression d'une renaissance. Et quand on va mal, ça peut créer des attachements intenses. »
Yann de Kérambrun, en pleine crise de la quarantaine, voit sa vie lui échapper : il est en plein divorce (qu’il refuse d’accepter en multipliant les exigences), son fils vit en Allemagne et son métier de professeur d’histoire à la Sorbonne lui pèse de plus en plus. Alors, il décide de démissionner, quitter Paris et trouver refuge dans la maison familiale près de Saint Malo, face aux vents et marées, avec au lointain, les deux « mamelons » de l’île de Cézembre, telle un dernier rempart face à la mer.
En fait, Yann avait choisi de ne pas reprendre le flambeau, par opposition à son père, alors que son frère jumeau est décédé dramatiquement, alors que lui aussi aimait beaucoup la mer.
Dorénavant, sa vie sera rythmée par les marées, les promenades ou le jogging sur la plage « face à la mer » dirait Calogero. Dans la maison, il tombe sur des vieux cartons contenant des photographies, des cartes, divers documents et des lettres abandonnées là, dans l’ancien bureau de son arrière-grand-père Octave et il va décider de s’y plonger et tenter de reconstruire l’histoire de la famille.
Il va ainsi découvrir le destin de cet aïeul passionné par la mer, mais aussi les bateaux, les moteurs qui a créé sa compagnie maritime, « Kérambrun & Fils » qu’il va faire prospérer améliorant ainsi l’économie de la ville dont il va devenir un notable. Il s’associera pour cela à des hommes qui seront plus attirés par la notoriété ou l’argent ce qui ne sera pas sans conséquences.
Hélène Gestern nous raconte ainsi les secrets de cette famille, les non-dits, les trahisons, car le patriarche avait une personnalité autoritaire et rigide, tyrannisant ses proches dans cette maison immense qu’il a lui-même conçue. Le poids des secrets favorisant comme toujours la répétition des scenarii de vie.
L’autre héroïne du roman est l’île de Cézembre dont l’auteure retrace l’histoire : monastère à l’origine, elle habita plus tard un pénitencier, puis réquisitionnée par les Allemands qui en ont fait un lieu de garnison pour empêcher une arrivée à Saint-Malo, pendant la seconde guerre mondiale…
J’ai choisi ce roman parce que j’avais beaucoup aimé le travail de l’auteure dans son précédent livre « Eux, sur la photo » et j’ai retrouvé la même fascination avec celui-ci, même si parfois, j’ai trouvé certains évènements un peu capillotractés : Yann rencontre sur la plage une jeune femme et une idylle se noue, mais il n’était pas forcément nécessaire de trouver des connections avec leur passé respectif, mais ne chipotons pas…
J’ai aimé l’écriture, le rythme du récit en adéquation avec la marée, le vent et j’ai dévoré ce roman qui reste encore très présent dans ma mémoire (je l’ai lu en mai et je rédige ma chronique seulement aujourd’hui !), sans oublier la belle et mystérieuse photo de couverture , véritable invitation au voyage et j’attends avec impatience le prochain opus d’Hélène Gestern.
En refermant le livre, j’ai eu très envie d’aller découvrir ces lieux car je dois l’avouer, je ne connaissais pas du tout cette île, et retrouver ainsi la magie du lieu et m’en imprégner…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Cézembre #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/08/14/cezembre-helene-gestern/
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