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Alors sur le papier, c'est alléchant et les premières pages continuent de souffler le chaud et je me dis que je vais m'enquiller les presque 500 pages sans sourciller en bon amateur de polars nordiques. Håkan Nesser procède par petites touches pour nous présenter la famille Hermansson, les parents mariés depuis 40 ans, mari autoritaire femme soumise, les enfants : l'aînée modèle du père adoré par icelui, le fils quasi répudié et la dernière née non désirée. Tous sont maintenant des trentenaires et la réunion de famille risque d'être houleuse.
Mais le hic, c'est que le livre traîne en longueurs, à force de vouloir avancer à petits pas, on piétine, tourne en rond et personnellement je m'ennuie et saute des pages. Pas bon signe. Et je sens que ce qui devait faire un bon polar, noir, dense, une histoire de famille avec tous les rebondissements, les règlements de compte, tout cela n'advient pas ou adviendra mais dans moult pages. C'est dommage cette envie de faire long lorsqu'on peut faire plus serré, plus dense, plus court, plus captivant. Tant pis, je lâche, je ne saurai pas la fin de l'histoire.
Sweet Little Sixteen, comme chantait le très regretté Chuck Berry ! Epoque bénie où, l’été venu, les « Suédoises libérées » attiraient, y compris dans la France du Grand Charles, des regards aussi étonnés que ravis suivis parfois de remarques acerbes voire furibondes. Où les cinémas mettaient à l’affiche Sueurs Froides (en anglais Vertigo) d’Alfred Hitchcock avec la sublime Kim Novak. A ce sujet, saviez-vous que Marylin Novak, son vrai nom, n’entendait pas en changer, même pour faire plaisir à Harry Cohn le patron de la Columbia. Elle bouda, il la mit en demeure et elle accepta seulement de troquer Marylin pour Kim qu’elle choisit elle-même. Il faut dire qu’il lui expliqua qu’il y avait déjà une Marylin qui faisait, elle aussi, une petite carrière. Je m’égare un peu ? Vous avez raison, mais c’est pour faire comprendre aux gamins d’aujourd’hui qui me liraient qui était Kim Novak et comment Erik, quatorze ans et toutes ses facultés, n’en croit pas ses yeux lorsque… Je lui laisse la parole, bien qu’il n’en abuse pas :
« J'étais sûr que c'était moi qui l'avait vue en premier mais Benny et Enok étaient tout aussi sûrs que c'était eux et, dans le fond, ça n'avait pas d'importance. Seule sa présence comptait.
_ Bordel de merde ! s'est exclamé Benny, la bouche grande ouverte comme s'il était chez le dentiste et qu'il attendait la fraise.
_ Oh, putain ! a dit Enok au Gros Cul. C'est Kim Novak ou quoi !?
Moi je n'ai rien dit. D'une part parce que je ne parlais jamais pour ne rien dire, d'autre part parce que j'étais abasourdi. On se serait cru au cinéma. Mais en mieux. La nana sur la mobylette qui fonçait droit dans la cour de l'école avait vraiment la tête de Kim Novak.
_ Quelle beauté, nom de Dieu ! s'est écrié Balthazar Lindblom.
_ C'est une Puch, a constaté Enok au Gros Cul. Oh, putain ! Kim Novak débarque dans notre école en Puch. Je rêve !
Sur quoi Enok au Gros Cul s'est évanoui. Il était épileptique et il lui arrivait de tourner de l'oeil. J'aurais d'ailleurs trouvé étonnant qu'il résiste à cette scène.
Kim Novak a arrêté sa Puch. Elle est restée un instant assise sur la selle, un sourire aux lèvres et les pieds dans le gravier, à regarder les cent huit personnes pétrifiées dans la cour. Puis...d'un pas rapide, elle s'est frayé un chemin à travers l'attroupement de personnages en cire.
Je l'ai regardée disparaître derrière les portes puis j'ai tourné la tête et j'ai découvert Edmund tout près de moi. Epaule contre épaule. Enfin, si on peut dire, étant donné la différence de taille.
_ Alors là, a-t-il dit d'une voix épaisse, voilà ce que j'appelle une femme mûre !
J'ai acquiescé en pensant aux pin-up des revues de son père. C'était forcément un connaisseur. »
Le ton est donné, pour un roman policier décalé qui sort vraiment de l’ordinaire, prenez le vraiment pour un compliment. On est en Suède et on se moque de savoir si l’inspecteur s’entend ou pas avec sa femme, est dépressif ou pas, aime l’opéra ou pas. Tout est centré sur les deux gamins et c’est parfait. Le narrateur a donc quatorze ans, son père est gardien de prison et passe l’essentiel de ses loisirs à l’hôpital au chevet de sa femme qui va bientôt mourir d’un cancer. On comprend que ce narrateur soit un taciturne qui a appris à se taire. De plus, son grand frère Henry dit Rick parce qu’il est aussi beau gosse que Ricky Nelson (n’oubliez surtout pas, en commençant la lecture, de vous préparer une bande son fabuleuse tirée des morceaux qui ponctuent l’été des adolescents avec Ricky donc, les Drifters, Eddie Cochran et des « standards » comme Cotton Fields, Twilight Time, Long Hot Summer, The House of the Rising Sun (les portes du pénitencier)), s’avère vite être le principal suspect. Il a un mobile et pas d’alibi. Chut !
Le ton est surprenant, les dialogues sont savoureux, les gamins livrés à eux-mêmes dans une cabane au fond des bois vont profiter au jour le jour de leur liberté : « la vie doit être pour nous comme un jour d’été pour un papillon », avec toutes les audaces : « Eva, j’ai dit. Tant pis si je n’ai que quatorze ans. Tu es la plus belle femme de la terre et je t’aime. »
Des vacances somme toute réussies : « Edmund s’est assis. Ils vont venir nous chercher, tu ne penses pas ? Si. A mon avis, ils ne vont pas tarder. Un dernier tour en bateau, a-t-il dit. C’est trop triste. Il a été vachement bien cet été. Un été du tonnerre ! »
Un auteur inconnu, un roman acheté sur une impulsion sans rien en attendre de particulier (Kim Novak, bien sûr !) et une très, très bonne surprise. Un roman du tonnerre !
La narration est à la première personne. Erik annonce dès le début du récit qu'il va raconter ses souvenirs, l'histoire de ce qu'il appelle la catastrophe, survenue dans les années soixante en Suède. Il a 14 ans à l'époque. Sa mère souffrant d'un cancer étant hospitalisée, il vit avec son père. Les échanges sont en général brefs, se limitant souvent à des dictons, comme des remèdes contre toutes les difficultés de l'existence. Une de ces courtes phrases, «l'été sera rude», interpelle Erik qui y voit un mauvais présage.
Ce fameux été c'est celui que va passer Erik dans une maison de campagne au bord d'un lac en compagnie de son frère Henri, de huit ans son aîné, et d'Edmund un garçon de son âge.
C'est l'occasion pour les deux adolescents, au travers de cette liberté nouvelle, d'une sorte de parcours initiatique allant de découvertes en expériences existentielles, dont l'une et non des moindres, celle des premiers émois amoureux éveillés par la belle Eva, professeure surnommée Kim Novak.
Mais c'est également par elle que la catastrophe annoncée, qui sert de repère chronologique au narrateur, va se préciser.
Dans une seconde partie le récit prend une tournure plus policière après le meurtre de Berra, star de handball et violent fiancé de la belle, sonnant pour les deux adolescents la fin de ce qui restera pour eux «un été du tonnerre».
Un récit fascinant, subtil, drôle, plein d'émotion, de malice, de tendresse. Et une très belle histoire d'amour
UN ETE AVEC KIM NOVAK ; ( résumé Nathalie Bullat Ver sur mer le 4 juillet 14)
Vous vous souvenez de la blonde Kim Novak dont on admirait l’interprétation dans les films d’ Alfred Hitchcock des années 60 le soir à la TV ( ou au cinéma ) ?? et bien emportez ce livre dans vos bagages d’été , vous passerez un moment délicieux
Auteur de polars Scandinaves aussi célèbre que Mankel, Hakan Nesser dresse ici un roman d’apprentissage tout en y incluant un meurtre. Dans la suède des années 60, Erik 14 ans fantasme comme ses amis collégiens sur leur sublime prof remplaçante à la chevelure de déesse nordique qui ressemble à s’y méprendre à l’héroïne de « vertigo »
La pulpeuse enseignante ( Eva) a un petit ami , Bertil, sportif réputé dans toute la Suède.. .. Arrivent les vacances où tout se passe merveilleusement bien , ces moments de liberté sont un hymne à l’insouciance. .
Mais cette légèreté se métamorphosera en tragédie. Erik comprendra vite que son grand frère Henri est l’amant de la jeune femme…Jusqu’au drame où le sportif sera retrouvé assassiné..A ce moment du récit le lecteur ressent une tension croissante. Il y règne une ambiance malsaine . Car il n’y a qu’un seul suspect : le grand frère Henri . Le meurtre non élucidé perturbera longtemps la vie d’Erik qui 30 ans plus tard revisitera le drame. La stupéfiante vérité laissera le lecteur pantois !!!
C’est un régal à lire, comme un bonbon au gout d’adolescence, une écriture ponctuée de dialogues amusants et de savoureuses réflexions philosophiques,
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