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Premier roman de Georges Le Querrec à paraître aux Editions de Borée. J'ai donc eu envie de découvrir "Faire sourire les pierres" et je ne suis pas déçue parce que j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur.
Je suis partie à la rencontre de Michel, presque soixantenaire, un peintre parisien, qui se dit médiocre et qui suite à une rupture se remet en question. Il doute de son talent et il se morfond en se réfugiant dans l'alcool. Son vieil ami Marco, très inquiet pour l'avenir de son ami de longue date, l'emmène dans sa maison familiale en Bretagne où Michel pourra faire le point sur son avenir, reprendre goût à la vie.
Michel va vite prendre ses marques, loin du tumulte parisien et en même temps, je le comprend. Comment ne pas se sentir bien dans ses paysages bretons? Il retrouvera rapidement l'inspiration grâce aux paysages qui l'entourent. Se fera des amis. Reprendra simplement goût à la vie et renouera avec la peinture.
Je me suis complètement laissée emporter par l'auteur dans ses descriptions de la Bretagne. Au fil des pages, j'ai ressenti cet amour pour la région et la peinture, étant peintre lui-même.
N'hésitez pas à partir à la rencontre de Michel, à venir passer un agréable moment en Bretagne.
De Georges Le Querrec, jusqu'ici je n'avais lu que des romans policiers (Pour cibles, Les ailes de l'araignée, Le sang des tourbières). Pour son roman, la Bretagne est toujours présente, sauvage, régénératrice et ses habitants, taiseux mais ouverts, accueillants et méfiants.
C'est un beau portrait d'un homme qui entre doucement dans la soixantaine, qui aurait pu le faire en se morfondant, en se laissant aller et qui trouve une seconde jeunesse à venir vivre loin de Paris et de la grande ville, à (re)trouver des gestes simples, des relations franches, un goût pour les bonnes choses naturelles.
Georges Le Querrec parle du monde paysan qu'il connaît bien puisqu’il en fut, de la course vers le toujours plus : "Mais il faut tellement de vaches pour en vivre, depuis qu'ils ont arrêté les quotas on peut produire tout ce qu'on veut, et beaucoup ont agrandi leur cheptel. Mais c'est un cercle vicieux parce que plus t'as de bêtes, plus il faut se moderniser pour la traite et plus il te faut des terres pour pâturer et pour le foin, du coup, tu n'as plus assez de place pour faire ton orge et tu achètes des aliments tout faits qui te coûtent la peau du cul." (p.90/91). Il parle aussi de peinture, qu'il connaît également puisqu'il est peintre -je n'ai pas la chance de connaître ses œuvres- et c'est joliment fait, tant dans l'artiste qui mû par une inspiration se lance que dans l'amateur qui ressent -il se moque gentiment des critiques d'art qui voient des choses que les artistes eux-mêmes ne voient pas.
Le tout donne un roman agréable -bien qu'un peu long parfois à mon goût-, qui s'il ne révolutionne pas le genre, permet de belles balades dans ce coin de Bretagne et des rencontres avec des gens simples et finement décrits.
Troisième enquête de l'équipe de Fabrice Macciali, après Pour cibles et Les ailes de l'araignée, et une histoire encore différente des autres, ce qui est un bon point. Passées quelques coquilles et un flic nommé Franville qui se nommera Janville quelques pages plus loin, le roman tient toutes ses promesses. Georges Le Querrec fait de ses flics des hommes et des femmes réalistes, loin d'être des super héros prêts à tout encaisser. Fabrice Macciali a besoin de se ressourcer auprès de sa femme et ses enfants pour affronter ses journées parfois rudes. Les suspects sont des habitants du coin, taiseux voire hostiles, des paysans pour la plupart, monde que connaît bien l'auteur puisqu'il en fut. Il en profite pour joliment décrire ce coin de Bretagne, les petits matins où la brume cache encore le paysage qui se découvre lentement, la pluie parfois fine -qui disons le n'en est pas vraiment, enfin pas de la pluie qui mouille- parfois plus pénétrante...
L'enquête est racontée par le capitaine Macciali, accompagné de son coéquipier, Christophe, un impulsif qui aime la bonne chère : je ne saurais dire combien de litre d'alcool ils descendent dans ces quelques jours, mais c'est assez éloquent, surtout qu'ils sont censés travailler et conduire. Sans être un adepte du politiquement correct ou d'un puritanisme alcoolique, il me semble qu'ils éclusent quand même pas mal les flics.
Les investigations minutieuses, le travail de fourmi et de terrain permettent quelques avancées, de fausses pistes, des intuitions non avérées, jusqu'au moment où tout le travail paye et que tout s'emboîte parfaitement... a priori, car l'auteur sait ménager ses effets jusqu'au bout.
Rondement et finement mené, très agréable à lire et belles balades dans les monts d'Arrée, ce troisième tome confirme que cette série d'enquêtes rurales est très très fréquentable.
Le premier tome des aventures de Fabrice Macciali m'a beaucoup plus, Pour cibles. Je dois avouer que celui-ci, le deuxième m'a moins passionné. Beaucoup de répétition, de longueurs, de digressions pas toujours utiles... 250 pages qui auraient pu, à mon sens être condensées. Malgré cela, ce roman vaut le détour parce qu'il est bien construit et particulièrement original.
D'abord, c'est un polar rural ; Georges Le Querrec décrit parfaitement le monde des paysans, qu'il connaît bien pour en avoir été un. Il parle de la charge de travail, de la tentation de produire toujours davantage sans se soucier des risques sanitaires, de la pression exercée sur les agriculteurs. J'écrivais plus haut que certaines digressions étaient inutiles, certes, mais d'autres sont très instructives et permettent de contextualiser le roman, de l'ancrer en terre bretonne rurale. Parce que la Bretagne est également très présente. La Bretagne terrienne, celle des Monts d'Arrée, celles des paysans et des ouvriers, notamment les mengleusiers : des mineurs d'ardoisières bretonnes, profession et activité que personnellement j'ignorais qu'elles existassent dans la région.
Ensuite, l'intrigue ne se laisse pas dévoiler aisément, il faut que l'équipe de Macciali bosse dur pour que nous puissions comprendre comment toutes leurs pistes se rejoignent et pourquoi. Très bien mené, suspense, très bien conservé jusqu'au bout.
Et enfin, le capitaine Macciali et son équipe qui détonnent dans le monde du polar. Macciali est marié et père de famille, heureux et équilibré. Aucun membre de son équipe ne souffre de dépression, de trouble suicidaire. Bref, tout va bien, et ce n'est pas courant dans le monde du roman policier.
Voilà, du moins bon et du bon dans ce roman publié dans la collection Empreintes de Ouest France, que je vous invite à découvrir.
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