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« L’homosexualité force l’éloignement, attire vers d’autres confins »
Et c’est parce que très jeune il s’est éloigné, que Philippe a peu entendu parler de son oncle Maurice, le dernier frère de son père. Un éloignement physique qui l’a fait partir à Montréal à peine âgé de 17 ans et un éloignement familial, presque un effacement dans la mémoire de ses frères et soeurs, l’invibilisant pour les générations suivantes. Mais quand, atteint d’Alzheimer, son père se met à le prénommer Maurice, Philippe, lui même homosexuel, ressentira l’impérieux besoin de partir en pèlerinage sur les traces de cet oncle dont il se sent si proche. En rencontrant ceux qui l’ont cotoyé, « sa famille logique », de Montréal jusqu’aux terres les plus reculées de l’Alaska, il aura à cœur de redonner sa place à Maurice et de lui rendre ses racines.
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Sur les pas de ces deux hommes, j’ai fait un bel et émouvant voyage. Un de ceux que seuls les livres peuvent nous offrir, nous ouvrant les portes d’horizons bien loin des notre. Un voyage dans le temps au cœur des années 70, pas si lointaines et pourtant effroyables, où la répression faisait rage au Québec contre ceux dont le seul tort était d’aimer différemment. Une époque bouillonnante où pour les homosexuels la violence côtoyait la peur. Un voyage au sein d’une communauté soudée et solidaire. Celle d’hommes et de femmes avec une mémoire commune, qui recréaient entre eux une famille quand les leurs les rejetaient. Une communauté unie dans la lutte pour ses droits. Un voyage dans le Grand nord enfin, l’Alaska où Maurice décidera de s’exiler pour aller chercher l’apaisement après la frénésie de Montréal, et où Philippe ira chercher ses traces.
J’ai aimé ce texte émouvant et j’ai été séduite par la beauté de cette écriture. Tour à tour poétique ou brute, explicite ou réflexive, elle est surtout très lumineuse pour nous conter cette quête d’émancipation et ce chemin vers l’acceptation. Très documentée aussi pour nous dire ces années sombres, des grandes luttes jusqu’aux années sida, elle n’en est pas moins sensible et touchante.
« J’écris pour éviter que les seuls mots sur nous viennent des rapports de police. Que les seuls portraits soient ceux de nos visages aplatis sous les bottes des policiers »
Merci @vince_fortier de porter haut et fort la parole de tous ces hommes et de les incarner de façon si émouvante
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