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(dès 10 ans)
Du point de vue d'un ami fictif, la vie d'Anna Politovskaïa depuis le début des années 1980, les événements qui ont marqué sa carrière de journaliste, notamment les guerres de Tchétchénie, et les attentats en Russie, ainsi que la répression frappant journalistes et militants.
Un court texte documentaire suit la fiction, abordant la période contemporaine, en Russie et ailleurs, autour des questions de corruption, d'atteinte aux droits humains, et de résistance à la loi du silence.
Une chronologie claire figure également en fin d 'ouvrage.
Un texte clair et court pour aborder des questions importantes.
Tout est très sombre dans ce livre, les ambiances, le caractère des personnages et même leurs relations sont glauques.
Cette jeune fille, Ka avait toutes les chances à portée de mains et de multiples possibilités d'être tirée vers le haut or elle s'enfonce inexorablement !
Dominique Conil, l'auteur, a une écriture vive, incisive qui ne embarrasse pas d'adjectifs inutiles. Ce style nerveux embarque le lecteur mais malgré cela, je suis restée sur ma fin, comme si la tournure pris par le destin suivi par Ka n'était pas en concordance avec ce que j'aurais voulu pour elle. A mon goût, elle aurait mérité d'être plus combative et de démontrer à son père que son ombre ne l'atteignait plus.
Une fille occupée s'affirme comme un roman d'occupation et de démarcation traitant de de la difficulté à exister, de l'enfermement et de la fuite, un roman d'émancipation qui explore les rapports complexes de l'imaginaire et du réel, des livres et de la vie, de manière vertigineuse .
C'est l'histoire de Ka, une petite fille dont le territoire intime est envahi par une famille où règne en maître le culte des livres. Les livres censés la faire vivre d'abord : ceux du père, distant et dominateur, qui enchaîne l'écriture de romans policiers. Mais aussi les innombrables livres lus par une mère incapable d'achever le sien , une mère dépendante et suicidaire qui met son unique espoir dans l'avenir littéraire de son fils surdoué.
Un style sensible et volontiers elliptique, une narration qui entretient le flou avec art afin de maîtriser un territoire fuyant, aux frontières des souvenirs, du rêve et de l'inconscient . Une construction rappelant les « matriochkas », ces poupées gigognes qui s'emboîtent les unes dans les autres à partir d'une figure centrale que chacun porte en soi, mues successives dont on conserve la peau...
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