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Inti Flynn est biologiste et chargée de réintroduire les loups dans les Highlands, en Écosse. Cette mission permet aux lecteurs de découvrir son rapport à la nature, et les raisons profondes qui l'ont poussée à faire de l'environnement une part intégrante de sa vie. Pour Inti, la réintroduction des loups est bien plus qu’un projet écologique ; c'est surtout une nécessité pour préserver l’équilibre du monde humain et végétal.
Les réactions des contestataires représentent à la fois un affront à son travail mais aussi à son encontre. Inti entretient depuis toujours une relation intime avec son environnement, ressentie autant dans sa chair, que dans sa conscience précoce de l'importance de la Nature. Sa mission revêt donc une à la fois une dimension environnementale et politique, tout étant très personnelle.
Ce roman est difficile à expliquer ou résumer, car il s'agit d'une expérience de lecture qui se découvre et se comprend au fil des pages. Il y a un lien puissant entre la réintroduction des loups et les valeurs essentielles du vivre-ensemble dans une communauté, qu'il s'agisse des relations humaines ou de celles entre les espèces. En parallèle, d'autres thèmes sont abordés, soulignant l'importance des connexions entre les êtres vivants et leur environnement. Ce récit montre que la tolérance, l'entraide et la compréhension mutuelle sont indispensables pour espérer un meilleur équilibre.
Un roman qui s’inscrit dans la pure tradition du nature writing, tout en explorant des aspects psychologiques et les conditions humaines et animales. On en ressort à la fois porteur d’une foi renouvelée en l’humanité, et accablé par les atrocités que les êtres sont capables de commettre pour maintenir leurs dominations.
« On avait huit ans le jour où papa m’a coupée en deux, de la gorge jusqu’au bas du ventre. »
Première ligne de ce livre. Bon, et bien, voyons la suite…
Inti Flynn, australienne et biologiste est chargée de la réintroduction des loups dans les Highlands écossaises. Bien entendu, cela ne va pas sans mal avec les éleveurs de moutons. Pensez, ils ne pourront plus faire paître leur cheptel en liberté. La présentation a été houleuse !! et lorsque Inti a libéré les loups, c’est pire. Un d’entre eux est plus violent que les autres, Stuart Burns, celui-là même qu’elle retrouve mort en forêt, bien amoché. De peur que les villageois s’en prennent aux loups, elle l’enterre. Oui, mais, si les loups ne sont pas responsables, ce qu’au fond d’elle, elle pense… Qui est responsable de la disparition de cet homme violent avec sa femme, ses animaux, les autres?
Inti s’en ouvre à sa sœur jumelle, Aggie, muette, traumatisée par un évènement certainement tragique qui l’empêche de sortir, de parler. Elles communiquent entre elles par un langage des signes qui leur est particulier et leur permet de ne pas être comprises des autres. Avant c’était Aggie qui protégeait sa sœur atteinte de synesthésie, qui fait qu’elle ressent dans sont corps tout ce que l’on inflige à l’être devant elle, que ce soit humain ou animal. Maintenant, c’est à Inti de s’occuper de sa sœur, de l’entourer, d’être là dans son enfermement.
Les parents, parlons-en. Un père qui vit dans la forêt près de Vancouver et qui leur a appris la survie en milieu sauvage. La mère, habite en Australie, avocate, il est hors de question qu’elle vive à la campagne.
Charlotte Mc Conaghy dépeint une nature envoûtante, sauvage et tisse un suspens qui va crescendo.
« Je pleure encore la beauté du monde », superbement écrit et traduit, est un hymne à la nature, la faune sauvage, la résilience. Il y est également question de la violence faite aux femmes, alors que tout le village le sait, le voit et ne dit rien, voire en profite. Les personnages principaux ou secondaires sont vrais, le paysage des Highlands est partout dans ce livre.
Un livre dense, captivant, addictif qui m’a valu une nuit écourtée, mais c’était si bon !! Bien sûr, un coup de cœur pour ce premier roman de Charlotte Mc Conaghy. La couverture est superbe.
Merci à la si gentille et ouverte libraire qui m'a proposé cette lecture. J'ai eu raison de lui faire confiance, comme d'habitude !
Franny Stone se passionne pour les oiseaux. Petite fille, elle apprivoisait déjà les corbeaux. Alors que la planète se voit perdre de nombreuses espèces à cause du réchauffement climatique et de la pêche à outrance, Franny décide de se donner un but ultime : suivre la dernière volée de sternes à travers l’océan depuis le Groenland. Elle convainc les membres de l’équipage du Saghani de sortir de leur zone de pêche pour l’aider à traverser l’océan en leur promettant de les mener vers des bancs de poissons plus denses mais leur confiance n’est pas totalement gagnée.
Anticiper ce qui pourrait se passer d’ici quelques années est audacieux en littérature. On met l’accent sur le tragique, et l’inévitable aussi d’une certaine manière. Alors oui, chaque auteur(e) aussi fataliste qu’il soit est audacieux de suggérer l’angoisse du lendemain à travers ses mots et d’attirer le lecteur vers cela. Migrations, c’est un peu ça. On entre dans la vie de cette passionnée de volatiles, touchée par ce monde qui se perd et brisée par une enfance perturbante. Elle communique ses émotions à travers cet amour pour les sternes et tente de survivre moralement à cette déchéance mondiale à laquelle elle assiste, impuissante.
C’est déroutant, touchant et inquiétant car ce récit n’est qu’un miroir d’une réalité qui nous pend au nez. Pourtant, sous ce que l’écriture de Charlotte McConaghy dénonce se trouve aussi une ode incroyable à la Terre, la nature ou ce qu’il en reste et la beauté du monde aérien. Un texte bien souvent poétique se révèle au lecteur sous ses accents de fin du monde qu’Anne-Sophie Bigot à su traduire avec beaucoup de justesse et d’émotions.
Ce roman est comme une dernière épopée marine qui raconte la culpabilité des hommes à travers les yeux d’une femme et son combat. La complexité des derniers instants qu’elle garde entre ses doigts laisse le lecteur très ému. Un Ulysse des temps modernes qui cherche en son périple à se remémorer le monde d’avant.
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