Un homme l'avait jeté à la mer. On ne sait ni pourquoi, ni de qui il s'agit. Mais c'est bien un squelette que remonte cet inuit au bout de sa ligne. Un tas d'os dont il ne peut se défaire et qu'il ramène au campement. Le retour à la vie peut commencer...
Cécile Vallade met en scène un conte inuit. Avec son noir et blanc intense, elle nous emmène en Arctique dans cette légende de la rencontre entre un homme et une femme, de l'amour qui fait renaître, qui permet le retour à la vie.
Pas besoin de mots pour cela, la force évocatrice et symbolique du travail de Cécile Vallade permet aux dessins de se suffire à eux-mêmes. Le lecteur crée lui-même le récit.
Pour plus de détail, il est facile de trouver le conte complet tiré de "Femmes qui courent avec les loups" de Clarissa Pinkola Estès ainsi qu'un court métrage d'animation de Sarah Van den Boom. Un flash-code dans l'album permet d'écouter le chant de la femme squelette, inspiré des chants de gorge inuits, par Marie-Pascal Dubé et offre ainsi une expérience immersive.
Quoi de plus difficile que d'appréhender une bande dessinée sans texte. Surtout quand celle-ci aborde un univers qui nous est totalement inconnu, comme en l’espèce La Femme squelette et la culture inuit dont ce conte est tiré.
Sous la mer repose un corps de femme. Ou plus exactement maintenant repose le squelette de cette femme assise sur ce fond sous-marin.
On sait, selon la légende, que c’est son père qui l'a jeté à l’eau. Pourquoi ce geste ? Comment s’y est-il pris ?
À ces questions, nous n’aurons certainement jamais de réponses.
Mais alors qu’il est dans son kayak près de la côte, un pêcheur lance sa ligne au fond de l’eau. Il attend que le poisson daigne mordre à l’un de ses deux hameçons et avance doucement comme pour draguer le fond.
C’est alors qu’une tension s’exerce sur la ligne. L’homme remonte le butin de sa pêche, et un squelette remonte à la surface, complètement emmêlé dans le fil de pêche.
Sa surprise est grande, d’autant plus que la femme squelette s’accroche à la petite embarcation. Les coups de rame qu’il lui inflige ne la font pas renoncer à ce retour à la surface.
S’enfuir, il ne reste plus que ça à faire pour le pêcheur.
Pagayer, sortir du kayak et courir. Vite, au point d’en perdre le souffle. Et surtout, ne pas se retourner au cas où elle serait toujours là.
Le squelette a fini par s’emberlificoter dans le fil de pêche et choit. Que doit faire l’homme ? Profiter de cette opportunité pour continuer à fuir ou surmonter sa peur et aller vers l’autre, même si son apparence l’effraie ?
La réponse à cette question improbable, vous la découvrirez en parcourant les pages en noir et blanc (mâtinées parfois de rouge) de ce magnifique album signé Cécile Vallade et publié aux éditions Eidola. Une lecture qui sera accompagnée par un chant de gorge inuit composé par Marie-Pascale Dubé et que vous pourrez facilement trouver grâce au QR code figurant à la fin de l'album.
Cet incroyable récit est empreint d’une immense tendresse et de chaleur qui vont prendre la place de la peur.
N’est-ce pas en apprivoisant les gens, qu’on apprend à les connaître et surtout à les aimer ?
Un album qui, vous-aussi, ne pourra que vous harponner en plein cœur, comme pour cet homme. Je l’espère très sincèrement.
Ce joli petit livre est un bel écrin pour 3 histoires, 3 récits de vie, qui dessinent le parcours de jeunes migrants. Trois points de vue qui nous éclairent. Avec Toumas, Atef et Rasha, on comprend mieux le déracinement, la confrontation au monde adulte du pays d’accueil, la peur, les doutes, les souvenirs. Les histoires écrites par Julie Nakache sonnent juste, sont écrites avec pudeur, tendresse et poésie…. Les illustrations de Cécile Vallade sont à l’unisson : un noir et blanc subtil et évocateur qui me renvoie à l’urgence des croquis de Baudoin (La Roya est un fleuve).
« Le soleil n’a pas de papiers » est une pépite à offrir, partager, lire et relire.
Legend of the willow
La femme squelette
Legend of the willow
Le soleil n'a pas de papiers
Polyphonte
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