Elle est sans doute l'une des figures les plus énigmatiques des lettres françaises. Catherine Pozzi (1882-1934) est l'auteure d'une uvre relativement
courte dans laquelle cependant se trouvent deux textes on peut plus remarquables. D'abord, une nouvelle de facture autobiographique, intitulée...
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Elle est sans doute l'une des figures les plus énigmatiques des lettres françaises. Catherine Pozzi (1882-1934) est l'auteure d'une uvre relativement
courte dans laquelle cependant se trouvent deux textes on peut plus remarquables. D'abord, une nouvelle de facture autobiographique, intitulée
Agnès et publiée en 1927 dans la N. R. F., où l'on découvre alors l'impertinente virtuosité d'une écriture, dont Jean Paulhan dira qu'il s'agit là « d'une
fraîche merveille ». Ensuite, un texte tout aussi déroutant qu'inclassable,
Peau d'Âme, qui relève à la fois des domaines de la philosophie, de la science
et de la poésie, où font feu de tout bois le sens de la formule et surtout deux
beaux traits d'esprit : la verve et l'humour. Construit de manière fragmentaire, Peau d'Âme est sans nul doute l'accomplissement d'une méditation
envoûtante et lucide, et la révélation d'un parcours éprouvant, lumineux et
fécond, au cours duquel se trouve traitée, entre autres questions essentielles,
celle des rapports entre la conscience et le monde. Question somme toute
classique, si l'on s'en réfère à l'histoire de la philosophie, mais à laquelle Catherine Pozzi apporte vaillamment un nouveau souffle, à l'aide d'une voix,
d'une écriture et d'une vision si singulières que le texte en demeure encore
l'une des merveilles de notre littérature.