Les explorateurs de la rentrée 2018 l'ont lu et Jean François Simmarano en offre ici une lecture magnifique
Quand nos lecteurs participent aux salons littéraires Retrouvez leur reportage : Lire en Poche à Gradignan, la fête du livre au Château du Clos de Vougeot, La Fête du livre de Merlieux, Lisle Noir, les vendanges du Polar,
Avec « 2084 », sous-titré malicieusement « La Fin du monde » Boualem Sansal, l’auteur algérien, va encore plus loin en se glissant dans la peau de George Orwell, dans un roman où le totalitarisme islamiste a remplacé les dystopies staliniennes…
Ati, tuberculeux, passe quelques temps dans un sanatorium éloigné de la ville. il rencontre un tas de gens différent et c'est aussi un lieu de passage pour les pélerins. Ces gens sont différents, parlent différemment. Le doute s'imisce dès lors en lui. Le monde dans lequel il vit n'est il pas aussi uniforme qu'il le croyait et comme on veut leur faire croire ? Il a le temps de penser mais n'exprime pas encore avec des mots cette envie de liberté car les mots ont été réduits par Abi, le maître de ce monde. Les mots permettent de penser et de donner son avis et il faut évidemment absolument éviter que le peuple puisse le faire. Ati retourne finalement dans son quartier après des heures de route car rien ne fonctionne dans ce pays. La guerre de religion a fait des ravages. Il retrouve ses habitudes, les temps de prière innombrables, son métier. Il passe les contrôles sans problème, sait démontrer son exemplarité et sa foi en Abi et son Dieu Yölah. Il continue cependant à se poser des questions et il n'est pas le seul. Il se lie d'amitié avec Koa à qui il se confie. Ati a notamment appris qu'un village différent de tout ce qui peut exister dans leur monde, a été découvert. Les habitants sembleraient avoir fui, laissant derrière eux des ustensiles inconnus. On leur a donc menti ? Avant 2084, un autre monde existait et a résisté au temps et au pouvoir d'Abi ? Le monde ne se réduit donc pas à l'Abistan comme voudrait leur faire croire Abi ? Les mêmes doutes les assaillent, les mêmes besoins de savoir. Avant de franchir les frontières (soi-disant inexistantes d'après Abi), ils vont explorer les ghettos où les ennemis se cachent. Toujours avec la peur au ventre car les dénonciations sont nombreuses. Ils vont cheminer petit à petit, toujours plus loin, et découvrir l'administration labyrinthique, souterraine et kafkaïenne de ce monde dans lequel ils vivent, celui qu'Abi gouverne. Jusqu'où iront-ils ainsi ? Réussiront-ils à énoncer leur envie de liberté et à fuir ce monde organisé ?
La dictature dans toute sa splendeur avec tous les clichés empruntés à Hitler, Staline ou Mao avec la religion pour prétexte en sus. Dénonciations, exterminations, pouvoir suprême, culte de la personnalité, soumission ...
J'ai beaucoup apprécié les 3/4 du roman mais parfois difficile de s'y retrouver et la fin m'a parue longue, répétitive, presque sans intérêt. Par contre, je suis décidée à lire 1984 dans peu de temps ...
Un essai assez compliqué à lire car la langue française est mise à l'honneur mais pas à la portée de tous ... Et ça, Mr Sansal ne s'en soucie guère. La critique est facile mais que fait-on pour améliorer la langage de nos élèves, plus enclins à utiliser le wesh... ? Certes, c'est un constat glacial, notre français disparaît et la façon dont c'est exposé ici, c'est assez démoralisant. L'auteur en profite pour incendier son pays d'origine, l'Algérie et nos politiciens. Il provoque le débat mais celui-ci pourrait être, à mon humble avis, plous nuancé.
Vivre , le compte à rebours de Boualem Sansal J-780
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