Jim Bishop revient sur "Lettres perdues" mais aussi sur "Mon ami Pierrot", sa dernière BD
Le 28 mars 2023, le dessinateur et scénariste de BD Jim Bishop nous offrait une rencontre littéraire passionnante sur "Un endroit où aller". Jim Bishop revenait ainsi sur Lettres perdues, récompensé par le Prix Orange de la Bande Dessinée 2022,...
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Jim Bishop revient sur "Lettres perdues" mais aussi sur "Mon ami Pierrot", sa dernière BD
Rendez-vous le mardi 28 mars à 19h sur le site « Un endroit où aller »
En 2023, le Prix BD Lecteurs.com devient le Prix Orange de la Bande Dessinée
A travers Pierrot le magicien, Cléa aperçoit la réalisation de ses rêves...
J'ai découvert cette auteur avec Lettres Perdues dont j'étais mitigé, mais cette album est un conte métaphorique dont les graphiques sublimes cette histoires d'amours troubles entre passions et confusions. Une intrigue qui parle de douleur d'idées sombres mais au final mis bout à bout la lumière se révèle. Poignant subtile un bijou.
Cléa Ignis sent qu'en elle brûle un feu ardent fait de liberté et de passion. Son amour pour la danse est là, tapi dans l'ombre du devoir et de l'obéissance.
Car elle est promise à Berthier de l'eau, fils de noblesse, qui assurera son bonheur d'épouse de notable en devenir, marmots à la clé. C'est sa mère qui lui promet, voulant assurer à sa fille un avenir sûr après la mort de son époux.
Mais lorsque Cléa rencontre Pierrot sur le marché, elle sent que son destin est tout autre. Il est le symbole de la liberté. Il est ce qu'elle cherche, et il vient la chercher, elle !
Comment résister...
Puisqu'on me prête une plume pour que j'écrive un mot, je la prend, et crie à qui veut l'étendre que j'ai un GROS coup de cœur pour l'album de Jim Bishop.
Tardif, certes (oui bah on fait c'qu'on peut hein), mais quel album !
J'ai littéralement dévoré cette histoire mêlant amour, égo, sorcellerie, liberté, prise de risque, devoir et honneur, émancipation, rédemption, domination, féerie, angoisse et j'en passe.
Divinement inspiré de diverses références d'univers geek/pop/manga/d'animation pour en faire un univers qui n'appartient qu'à lui, Jim Bishop crée un conte moderne féerique et brutal ou les personnages sont tous complexes et plein d'aspérités, ou l'amour devient souffrance, ou les rôles ne sont pas si clairs et on l'on se plaît surtout à plonger, le souffle haletant, dans cette quête poétique et romantique quasi psychanalytique au rythme effréné.
Un récit en histoires parallèles de personnages qui grandissent et évoluent au fil de la lecture pour se rejoindre et/ou se séparer, comme les lignes de vie de mains d'un magicien habile qui accomplirait sous nos yeux des tours de passe-passe hypnotiques qu'on aurait envie de voir encore et encore.
Graphiquement en parfaite symbiose en cela, c'est tout un monde qui se construit, sur l'air d'une comptine que nous connaissons tous et qui recèle encore, cachées en son sein, bien des histoires à nous raconter lorsque des auteurs pareil se prêtent à nous en fredonner les entre-lignes.
Un petit bijou !
prix meilleur roman lycéens décernés à Cholet le 26 mai 2023
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, n’y voyez aucune tendance à un quelconque type de masochisme, mais cette BD, c’est le genre de claque qu’on aime bien se prendre. J’avais un peu vu passer dans la presse cette couverture déjà très réussie (dans le sens où elle interroge), mais là, une fois lues ces 200 pages, j’en reste tout scotché.
Scotché d’abord par le dessin. Et même plus, par l’ambiance générale qui se dégage de cet univers graphique à la fois coloré (mais tout en nuances), très onirique et hyper original. Quand on entre dedans, on ne sait pas vraiment où l’on met les pieds, et pourtant, ça fonctionne parfaitement. Imaginez des poissons qui parlent et font même des blagues (bon il s’agit de poissons clowns, mais tout de même), imaginez des pélicans qui parlent également (quoique le spécimen qui accompagne Iode dans sa quête à un vocabulaire plutôt réduit puisque, contrairement à la poupée de Polnareff, il ne dit que « oui » tout au long de l’histoire), imaginez une pieuvre parrain de la Mafia et une famille Dubois qui est un morceau de palissade… En fait, on est clairement dans du merveilleux (au sens littéraire du terme) avec ce monde étrange et tout à fait cohérent que l’auteur nous rend très facile à apprivoiser.
Scotché ensuite par le scénario qui, pour raconter des choses finalement graves et simples, nous entraîne dans des aventures rocambolesques pleines d’humour, de rebondissements et de sagesse. Les personnages y sont bien campés et l’on s’y attache très facilement. Il faut dire que Iode a un côté « Petit Prince » avec sa naïveté d’enfant qui ne supporte ni ne comprend qu’on lui mente, et pour cause… Il faut dire que Frangine est une orpheline qui n’a pas eu la vie facile… Il faut dire encore que Cycy enchaîne les bourdes par désir de bien faire et que c’est très drôle…
Au final, même si l’on pressent certaines choses concernant la quête d’Iode, le dénouement de cette histoire est effectivement aussi marquant qu’inattendu.
Quoi qu’il en soit, le tout est une vraie réussite que je ne saurais vous recommander assez chaudement de lire au plus vite.
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