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En 2019, l'autrice Iranienne écrit 5 lettres à son père disparu pour lui parler du monde actuel, du Covid, de ses craintes face à la situation politique et intellectuelle des États-Unis où elle vit.
Elle parle d’elle, de sa fuite d’Iran pour rester libre. Son père, maire de Téhéran, a été emprisonné par le régime du Shah d’Iran. Il refusait le discours politique et clamait son innocence. Aujourd’hui elle s’inquiète pour ses amis en Iran.
Pour elle, lutter contre la pensée unique et les régimes totalitaires, ouvrir le débat, garder notre humanité n’est possible que grâce à l’imagination, donc en lisant. Les livres constituent un refuge ou encore des talismans pour Azar Nafisi.
Ce brillant et passionnant essai littéraire donne une furieuse envie de (re)lire les auteurs cités. On y croise entre autres Salman Rushdie, Margaret Atwood, Zora Neale Hurston, Toni Morrison, James Baldwin. Une ode à la littérature, à la lecture et à l'imagination, qui est la plus belle façon de résister aujourd’hui contre le totalitarisme. Riche en réflexions sur notre monde, ce livre résonne fortement avec l’actualité.
Je remercie Babelio et Zulma pour cette masse critique
Pour les dingues de lecture qui aiment être bousculés par un roman !
Comment la fiction délivrée par certains auteurs ouvre les yeux sur la réalité, sort le lecteur de sa zone de confort, pose les questions sans forcément donner les réponses. A chaque lecteur de réfléchir, d’aller plus loin dans sa compréhension. La réflexion et l’analyse face au simplisme, face à l’instrumentalisation.
2016 durant le mandat de Trump – Azar Nafizi, iranienne exilée aux États-Unis en 1997.
Cinq lettres de l’autrice à son père décédé depuis 12 ans, ancien maire de Téhéran emprisonné par le régime du Shah. Elle aussi a connu les mêmes difficultés en tant que femme dans son refus du voile et en tant qu’enseignante.
Cinq lettres où Azar Nafizi parle à son père comme s’il cheminait à côté d’elle. La sincérité, l’amour qui affleurent dans ces lettres amènent une proximité avec le lecteur. J’ai vraiment eu l’impression d’être à leur côté.
Un magnifique hommage à son père, à leur relation de complicité, à la fois affective et intellectuelle.
Cinq lettres où elle analyse la puissance littéraire de cinq auteurs et comment ils dérangent dans les pensées toutes faites : Salman Rushdie, Margareth Atwood, (« La servante écarlate ») Zora Neale Hurston, Toni Morrison et James Baldwin (« Un autre pays »)
Une analyse très vivante car basée sur les personnages des romans et leur histoire. La puissance de l’imaginaire qui contribue à la réflexion, au sens critique : « La fiction éveille notre curiosité, et c’est cette curiosité, ce bouillonnement, ce désir de savoir qui rendent si dangereuses l’écriture comme la lecture. »
Exemple parfait avec « Les versets sataniques ». Contrairement à la façon dont il a été présenté, il ne remet pas en cause l’Islam, il pose les bonnes questions à propos du Coran. Or les questions pour un Islam rigoriste, mérite la fatwa et l’interdiction de lire Salman Rushdie.
Comment le monde de la fiction permet de comprendre, parce qu’il va plus loin que la perception quotidienne, ce qui se passe autour de nous : « Cher lecteur, (…) nous avons plus que jamais besoin du regard clair de l’imagination pour voir la réalité derrière et au-delà du spectacle. »
L’autrice établit un parallèle frappant entre le régime iranien et les positions de Trump. Mensonges, populisme, démocratie menacée aux USA et totalitarisme en Iran, idéologie primaire et définitive. Pas de questionnements intérieurs, pas de remise en cause, car la Vérité est affirmée par des « guides. »
C’est également un appel à la vigilance pour les l’Occident démocratique : « Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver en Iran ? » demandent-ils innocemment. On pourrait leur répondre ainsi : « Comment Trump a-t-il pu arriver aux États-Unis ? » Nous ne devons pas être aveugles à tout ce qui se passe ces temps-ci dans un si grand nombre de sociétés démocratiques, dont les États-Unis. »
Une réflexion riche et foisonnante, sur la lecture et son universalisme, sur la politique. Un hymne également à la curiosité, à l’interrogation, à la lucidité, à la liberté d’opinion.
Une réflexion également sur L’ACTE D’ÉCRIRE, UN ACTE MILITANT COMME CELUI DE LIRE, UN ACTE DANGEREUX. Et l’autrice cite James Baldwin : « On écrit pour changer le monde en sachant pertinemment que cela est sans doute impossible, mais en sachant aussi que la littérature est indispensable au monde. (…) Le monde change en fonction du regard que les gens portent sur lui, et si vous parvenez à décaler, fut-ce d’un millimètre, la manière dont les gens regardent la réalité, alors vous pouvez la changer. »
Sur l’universalisme de la lecture. L’autrice cite Margareth Atwood : « Un sourire ou une larme n’a pas de nationalité ; la joie et la douleur parlent de la même façon à toutes les nations et, par-delà toute la confusion des langues, proclament la fraternité des hommes. »
Un essai facile à lire, lumineux qui parle à tous les amoureux de la littérature, à tout ce qu’elle nous apporte.
Gros coup de cœur pour ce livre passionnant et UTILE. Surtout avant la menace de l’élection de Trump aux USA, devant la progression du populisme en Europe, devant la montée en puissance de nombreuses dictatures dans le monde….
Merci aux éditions Zulma pour cet essai passionnant !
https://commelaplume.blogspot.com/
Instagram : commelaplume
Azar Nafisi enseigne la littérature à l'université de Téhéran.
Parmi de nombreux auteurs, Nabokov et Jane Austin sont souvent étudiés dans ses cours.
Mais la révolution islamique renverse le Shah et le nouveau pouvoir ne tarde pas à mettre de plus en plus de mesures liberticides en place.
Les femmes sont plus encore concernées et Azar supporte de moins en moins ces contraintes dont le port du voile et du tchador obligatoires.
Elle démissionne et réunit chaque semaine quelques étudiantes chez elle où elle poursuit ses cours.
En arrivant, chaque élève retire son tchador et libère ses cheveux
Une intimité se crée et des amitiés naissent.
Un témoignage qui nous fait vivre en plein cœur ce qui se passe en Iran.
On connaît déjà les dérives et les horreurs causées par ces pouvoirs extrémistes.
On les subit de plein fouet sous la plume de l'auteure, nous mettant à la place de ce peuple et de ces femmes.
Du côté littérature, on a l'impression de participer aux cours donnés.
J'avoue que je les ai trouvés un peu longs et répétitifs ., mais c'est personnel.
En tout cas, c'est un livre incontournable à lire pour qui veut connaître la situation en Iran
Les éditions Zulma rééditent ce livre inclassable qui a obtenu le Grand Prix des Lectrices Elle (Documents) en 2005.
« Lire Lolita à Téhéran » se situe entre le reportage, le roman et la critique littéraire, car c’est par le prisme de la littérature que Azar Nafisi a choisi de nous raconter son histoire.
Azar Nafisi est née à Téhéran sous le règne du Shah. Elle fait ses études en Europe puis en Amérique où elle milite contre la dictature imposée par le souverain iranien. Elle retourne au pays en 1979, après la révolution qui met en place le régime islamique de Khomeini, et devient professeure de littérature à l'Université de Téhéran.
Ne trouvant plus d’espace de liberté à l’Université, elle décide de réunir quelques étudiantes chez elle pour étudier avec elles quelques grandes oeuvres : Nabokov, avec son oeuvre phare et subversive « Lolita », Fitzgerald et son « Gasby le Magnifique », mais aussi Austen et James. A travers cette analyse littéraire, fascinante pour le lecteur, c’est leur quotidien qu’elles jugent et décortiquent : le culte de l’islam, la sexualité, le manque de libertés symbolisé par le port du voile. La fiction les aident à mettre des mots sur l’incompréhensible.
« Nous étions toutes victimes de la nature arbitraire d'un régime totalitaire qui s'introduisait constamment jusque dans les moindres recoins de nos vies privées et nous imposait sa fiction sans pitié. »
Azar Nafisi nous offre un témoignage poignant et sincère sur tous les aspects de la vie et des moeurs de la République islamique d'Iran, sans jamais être pathétique. Elle confirme que la littérature est un lieu où peuvent s’épanouir les libertés fondamentales, le sens critique et surtout la rébellion.
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