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A partir de 6 ans. Tome 1 à 20
A partir de 6 ans. Roman historique. Tome 1 à 26
Cadeau à Lilou pour ses 10 ans
Ce troisième tome est à mes yeux le plus abouti, le plus soigné, le plus intense, et je n’en attendais pas moins d’Annie Jay. Jusqu’à présent, j’ai pris soin de savourer chaque tome pour faire durer le plaisir le plus longtemps possible, et chaque fois que j’en termine un, je suis triste de me dire que je me rapproche de plus en plus du final, et qu’après ça il n’y en aura plus…
Nous retrouvons Cécile et Pauline à Versailles. Tout va pour le mieux, même si les intrigues à la cour vont bon train et ne faiblissent pas, obligeant Pauline à se montrer prudente. Les choses s’enveniment un peu plus lorsque des décès surviennent au cœur même de Versailles. Sans parler de la cassette de la reine, qui disparaît en même temps qu’Agnès, une amie couturière de Cécile. Tout le monde pense qu’il s’agit d’un odieux larcin, mais Cécile, elle, est persuadée qu’il n’en est rien. Elle est bien décidée à apporter la lumière sur ces mystères, quitte à se mettre gravement en danger.
J’ai surtout été séduite par les thématiques que développe Annie Jay. Plus que de simples anecdotes, c’est tout un pan de la société qu’elle nous dépeint avec de nombreux détails. Moi qui n’ai connaissance de cette époque qu’à travers les manuels d’Histoire au collège et au lycée, j’ai été fascinée d’apprendre toutes ces choses.
L’auteur fait passer certains messages sans équivoque, en particulier la place qui est donnée à la femme. Ces femmes indépendantes, forcées de rester dans l'ombre parce qu'elles vivent dans une société misogyne. On en avait déjà eu un aperçu dans les tomes précédents avec Cécile qui essaie de se faire une place en temps que guérisseuse, mais qui est méprisée par les hommes médecins, persuadés qu’une femme n’a rien à faire dans ce milieu qui leur est réservé.
Dans L’aiguille empoisonnée, on passe encore un cran au-dessus, puisqu’on s’aperçoit très vite que la place d'une femme ordinaire est inexistante. Dans le monde de la couture, ce sont les hommes qui se chargent de réaliser les vêtements du dessus. Les femmes doivent se cantonner à ceux du dessous, à recoudre les ourlets ou à piquer les bijoux sur les robes. Si elles sont prises en train de concevoir des atours, c’en est fini pour elles.
Combien de fois n'ai-je pas levé les yeux au ciel en lisant certains passages honteux ? Parce que je sais que fut une époque, on pensait les femmes très limitées intellectuellement. Et aujourd'hui encore, certains hommes en sont persuadés et les enclavent. C’est révoltant.
Le roman prend vite des allures d'enquête policière. Les morts et les disparitions s'accumulent et on ignore ce qui se passe. Plus on avance, plus ça sent mauvais, et plus on se dit que la situation d'Agnès est précaire. La trame se déroule de manière très méthodique, étape par étape. Annie Jay pense à tout et soulève tous les questionnements que l'on pourrait se faire.
Elle nous offre également une vision très large de la situation, ce qui nous permet de tirer nos conclusions tout seuls. Cependant, elle prend garde à laisser le plus important dans l’ombre, ce qui est très frustrant. Le lecteur connaît le lien de cause à effet, mais pas le ou les personnages responsables de tous ces morts, ni la raison qui les pousse à faire ça.
J’en viens donc naturellement à l'histoire de l'aiguille, maintenant. Je n'en parlerai pas beaucoup, car elle fait partie intégrante de l'intrigue, mais je suis déçue que le titre en fasse mention. De fait, la surprise n'est pas totale. Par contre, le cheminement est très intéressant, et même assez stressant ! On se demande entre quelles mains cette fameuse aiguille va atterrir. Elle est comme une épée de Damoclès qui risque de s'abattre à tout moment. Aussi bien sur les personnages qu'on aime que sur ceux que l'on déteste.
Les personnages nous régalent, une fois encore. Cécile m'a bluffée ! Elle était déjà remarquable avant, mais ici, ça dépasse tout ce que j’avais espéré. C'est une héroïne qui a de la niaque et qui fourre son nez partout, même quand on ne lui demande pas. Non seulement elle a bon coeur, mais elle est extrêmement intelligente.
J'ai beaucoup aimé l'évolution de sa relation avec Fagon. Lui est un homme de science renommé, persuadé que la médecine est l'apanage des hommes, elle, une simple guérisseuse avide d'apprendre et de parfaire ses connaissances. Ils se cherchent des poux depuis le premier tome, et on voit peu à peu un subtil changement dans leurs rapports, qui se teinte de respect mutuel. Ça prouve qu'avec de la volonté, chaque personne - même la plus obtuse - est capable de changer, de se bonifier.
Madame de Montespan n'avait pas encore trop fait parler d'elle dans le tome précédent. Mais là, elle bat tous les records ! Mauvaise, envieuse et calculatrice, elle se comporte de manière impitoyable et continue d'intriguer pour gagner les faveurs des partisans. On se plaît à la haïr allègrement tant elle nous retourne le coeur ! Elle est tellement mal intentionnée qu'elle en devient risible, et même franchement pitoyable ! Plus rien de va : le roi ne pose plus le même regard sur elle, la cour chuchote sur son passage et elle prend de l'embonpoint. Comment rivaliser face à Pauline de Saint Beryl qui illumine une pièce grâce à sa fraîcheur, sa jeunesse et des magnifiques toilettes, aussi simples qu'élégantes ? Madame de Montespan n'a pas l'intention de se laisser faire !
Pauline est beaucoup plus effacée dans ce tome, à la limite de la frivolité. Elle ne fait pas grand cas de tout ce qui arrive et le rôle de la sauveuse revient indéniablement à Cécile qui fait montre de beaucoup d'astuce et de suspicion. Certains personnages font leur apparition occasionnellement dans la saga, mais marquent les esprits. Je pense surtout à Madame du Payol qui fait mine d'être sourde comme un pot alors qu'elle entend parfaitement bien en réalité !
En résumé, L’aiguille empoisonnée a frôlé le coup de cœur ! Un savant mélange d'intrigues et d'humour. Des touches très discrètes de romance et un danger qui plane et qui attend le bon moment pour s’abattre sur les personnages. Annie Jay réalise des prouesses en parvenant à se renouveler, tout en faisant passer des messages importants sur le féminisme. L’intrigue est complexe et finement élaborée ; quand on pense naïvement qu’il n’y en a plus, il y en a encore. Pour tout vous dire, je ne suis pas pressée de terminer la saga…
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/historique---classique/complots-a-versailles-annie-jay
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Complots à Versailles est devenu ma valeur sûre, et ce deuxième opus n’a fait que confirmer ce que je savais déjà ! Annie Jay m’a embarquée dans une aventure tout aussi palpitante que celle de À la cour du Roi.
Retour à Versailles ! D’un côté nous avons Pauline en prises avec les complots de la cour. La pauvre doit essuyer bien des coups bas, et elle tente de les déjouer in extremis. Comme si les choses n’étaient déjà pas suffisamment compliquées, une des dames de la cour manque de mourir après avoir utilisé des produits de beauté très en vogue ces derniers temps. De l’autre côté, il y a Cécile – toujours prompte à faire la lumière sur de nouveaux mystères et à secourir la veuve et l’orphelin –, qui décide de mener son enquête en infiltrant la boutique de celle qui se fait appeler Madame Jouvence. Elle n’a aucune idée dans quel engrenage elle vient de mettre les pieds…
J’ai vraiment tout aimé dans cette histoire. L’immersion totale au cœur de cette cour aux allures de jungle, mon affection grandissante pour les personnages, le suspens à couper au couteau et la tension qui règne côté sentiments… Ce deuxième opus m’a totalement comblée et m’a même apporté plus que je n’en demandais !
Annie Jay ne manque pas d’imagination pour créer de nouvelles situations et de nouveaux dangers. Le tome 1 faisait office d’introduction afin de comprendre les personnages et faire la lumière sur le passé de certains. Le tome 2 aborde le milieu de la beauté et tout ce qui touche aux cosmétiques. En plus d’être très distrayant, le récit nous en apprend également beaucoup sur ce culte de la beauté à la cour. On peut ainsi faire un comparatif avec notre société moderne.
D’autres sujets tout aussi captivants sont abordés. Il y a toujours les jeux de pouvoir et le faste qui caractérisent la vie à Versailles, mais on aborde également des thématiques telles que la sorcellerie ou encore la médecine. Et ce avec ce mélange de réalité et de fiction qui n’appartient qu’à l’auteur.
Au niveau de l’histoire, je me suis laissée entraînée dans les aventures de Cécile et Pauline sans chercher à lutter. Pauline doit se montrer attentive, puisqu’au moindre faux pas, ses ennemis ne pourraient faire qu’une bouchée d’elle. Athénaïs de Montespan (qui la déteste à un point viscéral) est plus en retrait, ici, laissant la part belle à deux harpies qui lui arrivent presque à la cheville : Charlotte de Mail-Beaubourg et Héloïse de Montviviers. Avec ces deux-là et leurs manigances, impossible de s’ennuyer ! C’était tellement divertissant et cocasse qu’il ne me manquait plus que les pop-corn pour me sentir comme au cinéma.
Du reste, Pauline a aussi ses problèmes de cœur à gérer. Ses fausses fiançailles avec Silvestre attisent les interrogations, et ils essaient tant bien que mal de donner le change. J’ai aimé – que dis-je ? Adoré ! – l’évolution de leurs rapports. Aidée de son amie Elisabeth, Pauline va forcer un peu le destin, et rien que de m’en souvenir, j’en ai la chair de poule.
En suivant l’épopée de Cécile, on passe de la richesse de Versailles aux quartiers plus modestes de Paris. La jeune fille s’improvise enquêtrice dans l’espoir de démanteler les pratiques douteuses de Madame Jouvence. Mais elle est à des lieues de se rendre compte que la réalité est tout autre et que les apparences peuvent être trompeuses. Je ne vous en dis pas plus, mais ce qu’elle va apprendre ne manque pas d’intérêt !
En résumé, La dame aux élixirs est une suite à la hauteur du premier tome. Entre Paris et Versailles, les aventures ne manquent pas et les machinations non plus. Sans parler de l’histoire d’amour qui colle les frissons, et le danger qui ne se tient jamais très loin. Je suis désormais une fervente admiratrice d’Annie Jay qui est parvenue à renouveler son histoire, tout en me donnant envie de la poursuivre.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/historique---classique/complots-a-versailles-annie-jay
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