Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
L'histoire commence au début des années 30. Roger a la chance de pouvoir faire des études alors que sa mère trime dur en ramassant des vers sur la côte bretonne. Elle réussit cependant à mettre de l'argent de côté pour lui. Il est amoureux de Louison, la belle-fille de Fernand qui tient une auberge. Louison est donc serveuse. Tout va bien jusqu'au jour où la mère de Roger décède. Il n'a plus les moyens de poursuivre ses études (largent mis de côté ayant disparu) et Fernand, qui n'est autre que son oncle, refuse de payer mais l'embauche dans son auberge qu'il veut transformer en hôtel. Les deux hommes ne tardent pas à se quereller et Fernand se retrouve à Paris comme ouvrier dans les usines Renault. Louison le rejoint et se fait embaucher dans un atelier de couture. Les conditions de travail sont très dures et les ouvriers appellent à la rébellion.
Les auteures ont aussi intégré les discussions des politiciens de l'époque, la montée en puissance du communisme et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum.
Je lis rarement des BD mais là je me suis régalée. J'ai dévoré cette histoire et j'ai beaucoup apprécié les dessins et les couleurs. Une réussite qui nous permet de revivre l'histoire grâce à une petite histoire.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Ouuuuuh quelle bonne surprise ! Bon, certes, le sujet m’intéressait particulièrement. En effet, même si l’on sait que beaucoup de nos acquis sociaux viennent du Front populaire et du CNR à la Libération, ce sont des périodes de l’Histoire de France contemporaine que l’on étudie à mon sens assez mal et/ou trop peu à l’école (avec également La Commune de Paris et la 3ème république…). Résultat, on sait que ça a existé et que ce fut important, mais on ne connait pas vraiment les détails ou ne serait-ce que le déroulé pur et simple des évènements. Et c’est justement le genre de lacunes que cette excellente BD se propose de combler en nous narrant la petite histoire de ce jeune couple plein d’espoir au milieu de la grande Histoire, celle avec le fameux grand « H ».
J’ai donc particulièrment apprécié ce premier tome pour plusieurs raisons assez évidentes. Tout d’abord, un scénario impeccable mettant subtilement en parallèle l’injustice individuelle dont est victime Roger : on lui a volé le maigre héritage qui aurait pu lui permettre de poursuivre ses études à Paris, et l’injustice collective que représente le système capitaliste frappant les ouvriers d’autant plus fort qu’il veut leurs faire supporter les conséquences de la crise de 29. Dans ce dernier cas, on sait comment ça va finir… Ou, du moins, que les choses vont temporairement tourner à l’avantage du monde ouvrier avec l’avènement du Front Populaire. En revanche, dans le cas de Roger, on ne sait pas vraiment… Et c’est bien là tout le noeud de cette intrigue.
Et puis, il y a ce souci du détail que l’on retrouve aussi bien dans le scénario que dans l’illustration de cette BD. Les décors, les costumes, les attitudes, le langage, tout colle parfaitement à ce milieu des années 30, c’est une vraie réussite pour ce qui est de la cohérence. L’aspect politique est également très bien synthétisé par les prises de position de Léon Blum et ses réunions avec les autres forces de Gauche de l’époque, notamment les Radicaux et les Communistes. La violence de l’époque est particulièrement bien rendue, que ce soit par les scènes du 6 février 34 (le jour où la République a vacillé…) ou bien l’antisémitisme totalement décomplexé s’exprimant verbalement ou physiquement à l’égard de ce même Léon Blum.
Côté dessin, pareil. Je suis totalement convaincu. On est dans une sorte de ligne claire qui fleure bon les années trente, avec une très belle mise en couleur. Dans les scènes qui en ont besoin, on ressent l’optimisme de l’époque, quand les gens voyaient que le changement était à la fois possible et à portée de main. D’ailleurs, la couverture est à ce titre absolument remarquable.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé cette BD et je vous la recommande plus que chaudement. En attendant le 2ème tome (et dernier, on ne sait pas… en fait, le courrier accompagnant le service de presse annonçait un récit complet… j’ai l’impression qu’il y a dû avoir une petite confusion… Bon, ça m’a tout l’air d’être un dyptique… On verra bien… et, en même temps, s’ils sont tous de cette qualité là, ils peuvent en faire autant qu’ils veulent des tomes…).
L'histoire commence au début des années 30. Roger a la chance de pouvoir faire des études alors que sa mère trime dur en ramassant des vers sur la côte bretonne. Elle réussit cependant à mettre de l'argent de côté pour lui. Il est amoureux de Louison, la belle-fille de Fernand qui tient une auberge. Louison est donc serveuse. Tout va bien jusqu'au jour où la mère de Roger décède. Il n'a plus les moyens de poursuivre ses études (largent mis de côté ayant disparu) et Fernand, qui n'est autre que son oncle, refuse de payer mais l'embauche dans son auberge qu'il veut transformer en hôtel. Les deux hommes ne tardent pas à se quereller et Fernand se retrouve à Paris comme ouvrier dans les usines Renault. Louison le rejoint et se fait embaucher dans un atelier de couture. Les conditions de travail sont très dures et les ouvriers appellent à la rébellion.
Les auteures ont aussi intégré les discussions des politiciens de l'époque, la montée en puissance du communisme et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum.
Je lis rarement des BD mais là je me suis régalée. J'ai dévoré cette histoire et j'ai beaucoup apprécié les dessins et les couleurs. Une réussite qui nous permet de revivre l'histoire grâce à une petite histoire.
Merci à Babelio pour cette masse critique et hâte de lire le deuxième volume...
Très chouette surprise que ce premier tome (176 pages, tout de même!) de la Belle Espérance, roman graphique qui nous embarque dans la France des années 30 et nous fait suivre l'histoire de Roger et Louison, jeune couple qui monte à Paris la tête pleine de rêves et qui va se confronter à la réalité d'un Paris en pleine mutation.
Les personnages sont attachants, on vibre avec eux en suivant leurs aventures, tout en découvrant en parallèle la montée en puissance du Front Populaire et son impact sur l'histoire de la France dans le contexte agité de l'entre-deux guerres, dont certains aspects résonnent fort avec notre époque.
Roman graphique captivant de bout en bout, la Belle Espérance n'a qu'un seul défaut: nous laisser dans une grande impatience de découvrir la suite!
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