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Ce concept de « true crime » est vraiment très intéressant, on peut y voir dans ce livre un double meurtre qui a eu lieu à New York.
Cette histoire se porte sur l'affaire Alice Grimmins. L'affaire parle de deux enfants qui ont disparu, avec une mère qui est directement suspectée.
J’en parle régulièrement ici, je suis fan de true crimes et consommatrice régulière d’ouvrages et séries sur ce thème. Je ne pouvais donc pas manquer de me jeter sur la collaboration 10/18 et Society, d’autant plus que je garde un souvenir ému des deux éditions du magazine qui étaient consacrées à Xavier Dupont de Ligonnès.
Je ne connaissais pas « L’Affaire Alice Crimmins » : en 1965, dans la banlieue de New York, deux enfants, Missy et Eddie, disparaissent de leur chambre, pendant la nuit, dans l’appartement de rez-de-chaussée où ils vivent avec leur mère, les parents étant séparés. La petite est retrouvée étranglée quelques heures plus tard, son frère cinq jours après, à un endroit différent, sans que l’on puisse identifier la cause de son décès. Très vite, leur mère, Alice Crimmins, une jeune et belle femme qui mène une vie assez libre, est soupçonnée de les avoir tués…
Je n’ai pas boudé mon plaisir en lisant ce livre, car l’histoire est extrêmement intrigante. L’ouvrage est fluide, se lit vite et bien, mais je suis cependant un peu restée sur ma faim: forcément, lorsqu’un livre est publié sur un cold case, on a envie de résoudre l’affaire ! On s’attend donc à une véritable enquête, à l’image de ce que peut faire par exemple un Philippe Jaenada, qui lui aussi a écrit sur des affaires datant de plus d’un demi-siècle. Or ici, il s’agit plutôt d’une retranscription assez factuelle de l’histoire, le dossier n’est pas vraiment rouvert : les pistes alternatives sont évoquées, mais pas fouillées, la société puritaine de l’époque est montrée du doigt (et très clairement la mère n’aurait pas été très rapidement considérée coupable si elle avait été une « ménagère», ce qui a conduit à bâcler l’enquête), pour autant, même 60 ans après, on pourrait se poser quelques questions sur ce « carnet de bal » aussi rempli, avec fêtes sur yacht et trajets en avion, et creuser un peu le sujet.
Une lecture intéressante et plaisante mais qui ressemble plus à un long article qu’au livre fouillé que j’attendais.
Je ne suis pas forcément une adepte du True Crime (même si j’ai adoré le travail de Maureen Callahan sur American Predator) mais j’ai trouvé beaucoup de qualités à cette enquête comme à la restitution de cette Amérique si facilement encline à ne pas chercher plus loin que le bout de son nez quand elle dispose en première main de la coupable idéale : une femme trop libre. Cette histoire est naturellement révoltante, les éléments révélés de ce que furent le « travail » policier, celui judiciaire ou encore médiatique font mal à la raison, mais il ne faut pas détourner le regard de cette histoire parce qu’elle pique aux yeux, il faut la regarder bien en face pour veiller à ce qu’il n’y ait plus d’Alice Crimmins.
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