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En commençant dans son prologue, à dénoncer les théories du Grand Remplacement, propagée par l’extrême droite, Amadou Barry souhaite changer le mot migrant par exilé. Il choisit de raconter l’histoire de son ami Fodié qui vient tout juste de décéder, ainsi que leur vie dans le « tunnel des oubliés « .
Depuis deux ans, l’exilé Fodié attendait des papiers qu’il reçut quelque temps avant de mourir. Cet événement fait prendre la plume au narrateur, Dramé, Guineen, tout juste arrivé. Il avait toujours fui les diplômes, les livres et les intellectuels.
Pourtant, Fodié, ivoirien, est un amoureux de littérature. Dramé a rencontré un solide compagnon de route. Mais Fodié lui a appris à réfléchir sur sa condition, comme de se comparer au sort de Joseph K dans Le procès de Kafka. Récit de ces échanges, aussi souvent des silences, que décrit petit à petit Amadou Barry.
Amadou Barry décrit la vie dans le tunnel, où cohabitent divers groupes dans des tentes précaires. Il évoque les mineurs isolés, les dealers, ainsi que les communautés soudanaises, syrienne et rom, avec leurs faux membres.
Un lieu où la solidarité n’évite pas les bagarres. Où quelques femmes y trouvent refuge. Ainsi Bibha qui pour oublier les agressions dont ailleurs elle a été victime, fut obligée de mettre en place une carapace d’urine. Un lieu d’où on arrive mais d’où on peut partir. Lieu situé aux abords d’espace non occupé, ici entre l’autoroute et une pelouse gazonnée.
Le travail, il se trouve aux abords du « Carrefour Bujumbura » où les entrepreneurs peu scrupuleux viennent chercher une main-d’œuvre sans papier. Dans beaucoup d’endroits, il y a des Carrefour de cette sorte où les hommes attendent toute la journée un travail où leur force sera récompensée par quelques euros.
Et puis, il y a le quartier Château Rouge à Paris, lieu de la restauration appréciée, où on retrouve souvent un peu de la chaleur maternelle du pays.
Journal d’un exilé est une véritable œuvre littéraire et dépasse largement le genre du récit. À chaque page, la réflexion du narrateur sur sa position se nourrit de son expérience de vie.
La souffrance, la solitude, la précarité et la violence y sont abordées sans détour mais sans aucun misérabilisme. Seulement difficile pour Amadou Barry d’avoir un regard chaleureux sur notre France et les Français puisqu’il nous confronte, avec ses réflexions, à nos propres contradictions où l’étranger a le visage de tous nos maux, nos peurs et nos inquiétudes.
Une fiction à découvrir !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/02/04/amadou-barry-journal-dun-exile/
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