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"Je crois que je me suis mise à lire par devoir, dit-elle un jour à Norman. Il fallait que je découvre de quoi les gens ont l'air, pour de bon."
Voilà ce que déclare la reine d'Angleterre à son nouveau page, rencontré dans le bibliobus qui s'arrête dans la cour du château et exfiltré des cuisines. Désormais il la conseillera dans ses lectures.
Car désormais sa Majesté lit, tout le temps, partout. Au détriment de ses obligations, au grand désarroi de Sir Kevin son conseiller principal.
Elle qui considérait que "Lire n'était pas agir" en arrive à penser que "[les livres] viennent plutôt confirmer une opinion ou une décision que l'on a déjà prise, parfois sans s'en rendre compte. On cherche dans un livre la confirmation de ses propres convictions."
Attention petite pépite d'humour anglais ! Qui se lit en moins d'une journée. Le style est décalé et je trouve le titre original (The Uncommon reader) plus juste que la traduction pourtant réussie. Une belle analyse sur le pouvoir de la lecture.
"Tout hobby implique une préférence ; et les préférences devaient être évitées, car elles excluent trop de gens."
Le livre qui, avec humour, vous (re)donne le goût de la lecture.
Gosh ! Saviez-vous qu’Elisabeth II, Reine d’Angleterre, plutôt soucieuse de ses sujets, ses corgis, ses chapeaux, le Commonwealth et le tea time s’était entichée des livres au point d’en délaisser quelque peu sa charge ? Non ? Alors, lisez le roman d’Alan Bennett dont le titre déjà est un joyau… de la couronne "La Reine des lectrices". So british !
L’auteur nous raconte, en effet, la passion que découvre un jour la reine, grâce à ses chiens, ou à cause penseront certains, qu’elle entend aboyer. Mais après qui en avaient-ils ? "Il s’agissait en l’occurrence du bibliobus de la commune de Westminster…elle monta les quelques marches qui permettaient d’accéder à l’intérieur du véhicule…". Elle fait par la même occasion la connaissance d’un jeune homme, Norman Seakins, qui travaille aux cuisines du palais, et elle repart avec un roman de Ivy Compton-Burnett, romancière qu’elle avait d’ailleurs anoblie. Ainsi la Reine tombe en amour de la lecture et de la littérature, et prend Norman à son service qui ainsi "se trouva déchargé des corvées de vaisselle et se glissa (non sans difficulté) dans un uniforme de page, rattaché au service de la reine."
Le ton est enlevé, l’humour tout britannique. Et l’auteur de ce que j’appellerais une farce fait défiler sous nos yeux nombre de romancières et romanciers, y compris Jean Genêt. C’est drôle et léger et pourtant, derrière, se cache une réflexion intéressante sur l’importance de la littérature mais aussi sur le rôle de la souveraine. En fait, on prend très vite conscience qu’elle ne s’appartient pas, que les moindres de ses faits et gestes sont scrutés. C’est alors que son nouvel engouement pour les livres modifie l’ordonnance des rencontres avec son peuple et défie Buckingham. Voilà que désormais dans les questions qu’elle souhaite leur poser, entre la littérature. Elle lit, elle lit et désormais arrive en retard à ses rendez-vous, véritable crime de lèse-majesté. Oui, la lecture peut aussi avoir un pouvoir des plus ravageurs.
J’ai beaucoup aimé ce parti pris comique autour de la couronne. C’est un vrai plaisir de lecture, un moment hors du temps, aussi soft and sweet que des jelly babies. Une belle découverte… des années après sa sortie.
https://memo-emoi.fr
J'ai aimé lire ce roman drôle, sur la reine d'Angleterre qui se prend de passion pour la lecture. Elle ne fait plus que lire, ce qui a des conséquences sur sa vie protocolaire et qui inquiète ses conseillers.
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