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« Parmi les femmes », poignant et majestueux.
Une puissance évocatrice absolue. Un livre Alcazar. Femmes-lianes, fronton et soupirs.
Toutes assignées à la gloire des rémanences.
Livre d’oraison, le regain. La traduction d’elles dans une langue Babel.
L’écho qui fait un ricochet sur nos consciences.
Le point d’appui qui rassemble dans une immense capacité, une lucidité conquise, radicale, le sacrifice de cette matrice-femme.
Elles, Panthéon, sublimes et dignes, dévorées par les guerres assassines. Mêlées aux affres lâches.
La polyphonie dans l’incantation des douleurs. Femmes effacées de nos mémoires, fauchées en plein vol.
Ici, le règne rédempteur, le pouvoir d’Aimée Lévesque qui a fait un travail perfectionniste en amont. Des heures pleines, voyages spéculatifs pour rassembler moult traces.
« Cependant, les langues, les histoires, ressassées se sont, à travers les années, fondues peu à peu en une seule. »
Elle, écrivaine québécoise, féministe et éveillée à l’ampleur d’équité, à la justice rendue.
Toutes ici, chevelure d’une et de l’autre, regards et blessures. L’aura de ces femmes dont l’horreur a figé soit, l’hymne créateur, soit l’humanité.
Ici, pas de noms d’îles, d’étoiles et de soleil ni de complétude.
Aimée Lévesque est dans une démarche loyale et héroïque. Elle donne le pouvoir à l’écriture.
Au don presque inné de comprendre plus de neuf langues. De quêtes et de sources, de preuves et d’une poésie qui excelle et transcende leurs visages inoubliables.
« Parmi les femmes », Aimée Lévesque au centre, altière et magnanime. Elle panse les souvenirs lourds de chagrin. L’étymologie meurtrière d’une guerre qui a laissé des stigmates. Des turbulences qui ont effacé ces femmes du tableau de la vie, devenu noir et sourd.
Elle tisse la langue et le silence, une voix poétique et universelle et la prose qui laisse au lecteur les poses pour mieux appréhender l’advenir de cet après point final. Ce qui restera gravé dans le marbre. Écrire les constellations et les myriades, les traces encore visibles de ces femmes de, muses de, amoureuses de, mères, femmes et filles anonymes aussi.
L’Europe centrale et les Balkans, fronton littéraire, dans l’intimité d’un égrégore fusionnel avec elles.
L’Histoire si proche de nous, qu’elle donne encore des frissons. La Slovénie, la Croatie, et la Bosnie Herzégovine, pays chapelles, aux meurtrières pièges, balles en plein front.
Ici, la collecte est renaissance, universelle. Elles deviennent une, nos sœurs uniques.
Ce texte en divers points d’appuis est dans la plus noble supériorité.
Le poème n’est-il pas l’ultime traduction ? De Nora Barnacle, l’épouse de James Joyce, tuée par les nazis. Katharina Milka Irnina cantatrice croate… Toutes siamoises, dans le bouleversement des résistances. Des Louise Michel figées en plein cœur.
Aimée Lévesque déambule de ville en ville, un livre mémoriel prêt à éclore. De Prague à Sarajevo, Zagreb, Ljubljana…Les tragédies-regards, dans cette gloire d’un hommage éminent.
« le premier italo éclate, lourde
cigarette mouillée en paume ne pleure pas,
letizia, ce n’est rien
mourir
c’est le manque qui reste
boiteux . »
Entre prose et vers libres, nous ressentons les gestes sur les épaules, les actes de bravoure, les corps emmêlés, balles dans le dos, en voulant traverser le pont. Roméo et Juliette. C’était encore juste hier.
Citoyennes, artistes, femmes et filles, paumes jointes, altières et divines, roses égarées en plein vent.
Suada Dilberovic (1968-1992)
« étudiante en médecine bosniaque de
dubrovnik
s’éteint tirée à distance
un slogan pour la paix
pont en pleine gorge
elle et olga sucic, premières victimes
à sarajevo de la guerre de bosnie. »
L’organe même du langage, dans ce frôlement de l’aurore avec la mort.
Livre cathédrale, ne pas perdre la main sur la vérité.
Femmes vénérables, divines et lumineuses. La narration vertigineuse qui apaise la soif des déserts oubliés. Le pays natal de toutes, dans la création littéraire d’une autrice de renom qui sait.
Être au cœur d’elles, dans cet hiver où la neige devient encre, enquête, documentaire et consolation. Livre-temple, edelweiss ou azalée, est d’une beauté douloureuse.
L’empathie qui redore les formes voluptueuses, combattantes, artistiques de ces femmes devenues universelles.
« c’est en parlant de nos connues que
nous retracerons ensemble. »
Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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