Pour mon premier polar se passant en Mongolie, j’ai été conquis et je remercie Vincent et Élodie pour m’avoir conseillé ce livre !
Ian Manook, pseudo bien choisi par Patrick Manoukian, m’a embarqué sur les pas d’un commissaire de police peu ordinaire, au nom unique, Yeruldelgger, qui donne...
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Pour mon premier polar se passant en Mongolie, j’ai été conquis et je remercie Vincent et Élodie pour m’avoir conseillé ce livre !
Ian Manook, pseudo bien choisi par Patrick Manoukian, m’a embarqué sur les pas d’un commissaire de police peu ordinaire, au nom unique, Yeruldelgger, qui donne son titre à ce premier roman suivi par Les Temps sauvages et La mort nomade. De rebondissement en rebondissement, le vécu de cet homme m’a intrigué, passionné, ému, attristé, enthousiasmé et je n’avais qu’une hâte : arriver au bout de l’histoire.
Or, comme je l’ai dit, ce n’est pas fini ! Il y a une suite que l’éditeur se permet d’annoncer en publiant, en bonus, les premières pages… Franchement, je n’avais pas besoin de ça pour alimenter mon impatience !
En attendant cette prochaine lecture, j’ai donc suivi Yeruldelgger à Oulan-Bator, capitale mongole, un homme intègre aux prises avec les pires bassesses dont l’espèce humaine est capable. La corruption, la torture, l’esclavage, le meurtre, le viol, la nostalgie du nazisme, la folie des pilotes de quads, rien n’est laissé au hasard, les liens familiaux ne comptant même pas.
Les intérêts chinois, les appétits coréens, le désir de revanche des Mongols après l’asservissement soviétique, tout cela s’ajoute à l’exploitation des terres rares, ces fameux minerais devenus indispensables pour nos outils de communication, nos batteries que nous croyons respectueuses de l’écologie.
Au fil de ma lecture, j’ai été absolument estomaqué par la connaissance du terrain et des traditions mongoles dont fait preuve l’auteur. Paysages, recettes de cuisine, superstitions, traditions, c’est complet ! Il m’a même embarqué sur les voies du chamanisme, du pouvoir des esprits, du rôle des moines et de leurs techniques de combat, de maîtrise de soi pour venir à bout des plus terribles dangers, des plus coriaces adversaires.
J’ai été conquis non seulement par Yeruldelgger mais aussi par Oyun, jeune policière au courage extraordinaire, par Solongo, médecin-légiste efficace qui aime Yeruldelgger et l’accueille chez elle, dans sa yourte. Je n’oublie pas Gantulga, un gosse aux ressources incroyables plus Billy, jeune flic donnant un coup de main précieux.
Puisqu’il faut bien parler des corrompus, de ceux qui ne reculent devant rien pour assouvir leur volonté de puissance, leur désir jamais assouvi de richesse, leur soif d’alcool et d’émotions fortes sur leurs quads au mépris de la sécurité des populations. Il y a surtout Erdenbat, le beau-père de Yeruldelgger. C’est d’ailleurs son devenir qui hante le lecteur que je suis, lecteur qui brûle du désir de connaître la suite… La police se retrouve au cœur du cyclone puisque celui qui se fait appeler Mickey, capitaine, supérieur de Yeruldelgger, dirige les services de la capitale et se dispute la palme avec un certain Chuluum qui cache bien son jeu.
Toute l’histoire a débuté avec la découverte du cadavre d’une fillette européenne enterrée vivante avec son tricycle et dont le corps a été découvert par des nomades. À cela s’ajoute l’exécution de trois Chinois et de deux jeunes prostituées dans d’atroces circonstances, plus la mort bizarre de Kushi, la plus jeune des filles de Yeruldelgger, cinq ans auparavant. Enfin, l’état psychique alarmant de Saraa, la fille aînée du héros pose de gros problèmes…
Cela fait beaucoup mais l’auteur mène remarquablement toute l’histoire, dépayse complètement son lecteur pour un premier roman policier superbement réussi. Yeruldelgger est, pour moi, une découverte un peu tardive mais voilà un polar qui n’a rien à envier aux maîtres du genre, scandinaves ou autres…
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/