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La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril 1945 - les Soviétiques sont aux portes - jusqu'au 22 juin, a voulu rester anonyme, lors de la première publication du livre en 1954, et après. À la lecture de son témoignage, on comprend pourquoi.
Sur un ton d'objectivité presque froide, ou alors sarcastique, toujours précis, parfois poignant, parfois comique, c'est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en ruine, habité par des femmes de tout âge, des hommes qui se cachent : vie misérable, dans la peur, le froid, la saleté et la faim, scandée par les bombardements d'abord, sous une occupation brutale ensuite. S'ajoutent alors les viols, la honte, la banalisation de l'effroi.
C'est la véracité sans fard et sans phrases qui fait la valeur de ce récit terrible, c'est aussi la lucidité du regard porté sur un Berlin tétanisé par la défaite. Et la plume de l'auteur anonyme rend admirablement ce mélange de dignité, de cynisme et d'humour qui lui a permis, sans doute, de survivre.
Dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, une jeune Berlinoise d’une trentaine d’année, ancienne employée d’une maison d’édition, subit bombardements sur bombardements, cachée dans une cave sous son immeuble en compagnie de compatriotes aussi terrorisés qu’elle-même. Ce sont les ultimes combats. Hitler s’est suicidé dans son bunker. L’armée rouge s’est emparée de la ville. La jeune femme passe son temps entre cet abri et l’appartement d’une veuve qui l’a recueillie, vu que le sien, au dernier étage, a le toit percé et les carreaux brisés. Il n’y a plus grand- chose à manger et ni eau, ni gaz, ni électricité dans les appartements. Il faut aller chercher de l’eau à une pompe, dans une cour, trimballer les seaux et faire d’interminables queues devant les dernières boutiques pour quelques pauvres denrées comme du gruau d’orge, des pois, des flocons d’avoine ou de la margarine. Les Berlinois manquent de tout. Ils survivent misérablement, dans la peur, le froid, la saleté et la faim. La mort rôde partout. La ville n’est plus qu’un champ de ruines. On enterre les cadavres n’importe où et n’importe comment. Et tout s’aggrave encore avec l’arrivée effective des soldats russes qui veulent boire le maximum de schnaps, se livrer au pillage et abuser sexuellement de toutes les femmes allemandes qu’ils peuvent trouver. La malheureuse sera extraite de la cave où elle avait trouvé refuge. Personne ne lui viendra en aide. La porte blindée se refermera derrière elle. Et trois Russes la violeront dans l’escalier d’accès…
« Une femme à Berlin » est un témoignage glaçant, basé sur un journal intime rédigé entre le 20 avril et le 22 juin 1945. Son auteure a tenu à rester anonyme et il n’a été publié qu’après son décès.. Son récit très bien écrit et particulièrement émouvant garde une certaine distance vis-à-vis de toutes les horreurs qu’elle raconte. Malgré tout ce qu’elle doit subir, elle garde une grande dignité. Elle note tout sans doute pour exorciser le mal. C’est une sorte de thérapie qui va l’empêcher de sombrer dans la folie et l’empêcher d’en arriver au suicide comme ce fut le cas de nombre de ses consœurs. Le livre ne contient pas la moindre trace de haine. Même ses pires agresseurs sont présentés pour ce qu’ils sont, de pauvres moujiks bruts de décoffrage, éloignés de leurs familles depuis des mois. Etant la seule personne de l’immeuble à parler un peu de russe, elle servira d’interprète et de fusible et sauvera même la vie d’une autre femme. Elle saura aussi finir par « choisir » ses « partenaires » en accueillant des gradés un peu plus humains pour se prémunir de la soldatesque éméchée. Le lecteur découvrira avec surprise beaucoup de choses étonnante sur cette période dramatique assez courte (environ deux mois) et en particulier la vitesse avec laquelle les Berlinois ont commencé à remonter la pente grâce à un travail acharné de déblayage et de remise en état des principaux services. Un document exceptionnel. Du vécu, et sans pathos…
Une femme raconte leur quotidien, lourd, en la capitale, après la guerre. Nous parlons beaucoup de ce que les pays envahis ont subi, mais beaucoup moins de ce que les pays perdants ont subi.
En temps de guerre, ce sont toujours les femmes qui paient les conséquences du conflit. Ici, dans ce livre, nous pouvons constater que c'est encore une fois le cas. Un journal, difficile à lire en tant que femme, sur le quotidien de ces Berlinoises qui ont vécu la suite de la guerre, avec les soldats victorieux qui pensaient pouvoir se servir à leur aise.
Une allemande raconte à travers son journal sur une courte période (20 avril jusqu’au 22 juin 1945)ce qu’elle vit quelques jours après la prise des russes de Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le rationnement, les bombardements quasi continus, la peur, et les agressions pour la plupart sexuelles des russes sur les femmes berlinoises.
Cette allemande a bien voulu faire publier ce journal mais à la condition de rester anonyme. La quatrième de couverture explique qu’on est censé comprendre pourquoi elle a voulu rester anonyme en lisant ce journal. J’avoue que cette phrase m’a laissé entendre que son rôle n’était pas tout blanc dans cette histoire. A moins que je me trompe, je trouve au contraire qu’elle a fait acte de courage, comme de nombreuses berlinoises de l’époque.
Il s’agit d’un fait qui a longtemps été tabou. Les allemands au sortir de la guerre ont voulu oublié ce qu’il s’est passé pendant cette guerre, en portant en eux comme un déni. Les dégâts qu’ils ont causés à travers le monde pouvaient difficilement faire passer le fait que les allemands ont aussi été en quelques sortes victimes de tout ça. Sortir de l’embrigadement du pouvoir en place a été comme un réveil brutal. Et la réalité était difficilement supportable.
Cette femme va donc nous raconter comment elle a dû s’enfermer dans une cave avec d’autres personnes pour éviter les bombes, mais aussi pour éviter les russes qui rapidement se sont cru tout permis, y compris violer de nombreuses femmes. Car il s’agit bien de ça qui est très lourd à vivre à travers ces lignes : les violences envers les femmes sont légion. Ils se servent d’elles, de manière si aléatoires en se rendant parfois bien compte du mal qu’il faisait. Certains parfois allaient jusqu’à « draguer » ces femmes pour se rendre moins coupables de leurs actes. A travers le chaos dehors, les queues interminables pour accéder à leurs rations alimentaires quotidiennes ou pour accéder seulement à l’eau, les bombes, les tirs, le manque d’hygiène, les femmes se retrouvent à subir ces agressions contre de la nourriture ou leur protection vis-à-vis des autres russes.
On vit tout ça de l’intérieur et certaines scènes sont plus marquantes que d’autres : les viols (notamment des viols collectifs parfois ou des viols sur enfants), les pillages de caserne de police dans laquelle la nourriture avait été stockée, les inhumations de personnes décédées en pleine rue, les assauts de familles sur un cheval tout juste mort pour se nourrir, …
Et puis on a une vision de ce que pensaient les allemands à l’issue de cette guerre. La femme qui a écrit ce journal nous raconte sa nouvelle vision des choses, notamment à l’égard des hommes pendant la guerre. Les femmes ne pouvaient pas prendre les armes, parce que la violence ne pouvait être portée que par l’homme. Mais la narratrice nous raconte combien elle trouve que la femme aussi fait partie de l’effort de guerre, vu ce qu’elles subissent.
Et puis il y a aussi des scènes qui nous en apprend beaucoup aussi sur ce que pensait les allemands : par exemple, pour se chauffer, la propagande nazie était utilisée, les livres qui avaient fait l’objet de censure sous Hitler devenaient des livres que les allemands voudraient lire bientôt, ..
Et puis aussi, la phrase répétée tout au long de la période où Hitler a détenu le pouvoir : « C’est au Führer que nous devons ça ». Cette phrase était répétée aussi après la guerre, mais dans une version très péjorative.
Ce livre a été traduit dans plusieurs langues et diffusé à travers plusieurs pays. L’Allemagne a été l’un des derniers pays où ce livre est paru. Il est loin d’avoir eu un accueil chaleureux. Plus tard, en 1968, les jeunes allemands se sont soulevés à l’instar des français, pour plus de liberté. Ce livre a été comme un symbole des violences qu’ont dû subir les femmes. Il est devenu un symbole du féminisme. En France, cette histoire a été mise en scène en 2010 avec Isabelle Carré tenant le premier rôle.
En bref, ce livre est passionnant de bout en bout. Il faut souvent avoir le cœur bien accroché mais cette femme arrive à avoir de la hauteur sur ce qu’elle endure pour nous raconter sa vision des choses et c’est très intéressant. A lire quand on a le moral.
C’est le genre de livre où il faudrait mettre cette chose à la mode, le « trigger warning ». Parce que soyons très clair, on y parle de viol. Pas un petit en passant, non non, l’es viols réguliers pendant les quoi, 15 jours de présence immense des russes dans la capitale allemande. 15 jours, ça parait court. 15 jours, c’est ce qui suffit aux femmes à Berlin pour vivre l’enfer et ensuite, se présenter aux autres en se disant « et toi? Combien de fois? ».
C’est un pan fascinant de cette histoire dont on parle peu. Parce que oui, pour nous, la libération c’est les photos des américains en char qui distribuent chewing-gum et chocolat, c’est les gens qui font la fête, et au pire, les femmes rasées et emprisonnées parce que fricotant avec les allemands à l’époque. Mais pour cette femme et toutes les autres, c’est plutôt un rouleau compresseurs qui leur passe dessus, pour bien finir le travail qu’avait amorcé cette guerre.
Pour autant, il n’y a pas que ça. Les viols ok, mais ce qui est central, c’est la faim. Et si on réfléchit, ce livre est fascinant du point de vue de la nature humaine, et illustre magnifiquement la pyramide des besoins de Maslow. Parce que dès lors qu’on a faim (et on parle d’une vraie faim, 300g de pain par jour et une soupe aux orties?), le reste est presque anesthésié. Je crois qu’en lisant ce livre, il ne faut jamais perdre ça de vue. Sinon on comprends difficilement le décalage entre ce qu’il se passe, et la façon de le vivre, de le raconter, et les choix faits.
Vraiment, ce livre est bouleversant, si l’on s’arrête à la première lecture des faits. Mais si l’on creuse un tout petit peu, on en apprend beaucoup sur les temps de guerre, le corps de la femme comme trophée, et la nature de l’humanité. Je suis heureuse de ne l’avoir découvert que maintenant, plus jeune je n’aurai peut être pas compris ce qu’il pouvait apporter de plus qu’un témoignage de la violence de cette époque.
L’auteur de ce journal n’a pas voulu que son nom soit connu à la publication. Elle est décédée depuis, nous connaissons désormais son identité, mais ça n’apporte pas grand chose à ce témoignage, je laisse donc l’anonymat dans mon titre. Parce que si c’est CETTE femme à Berlin, c’était aussi beaucoup beaucoup d’autres femmes…
https://stephalivres.wordpress.com/2018/10/15/une-femme-a-berlin-anonyme/
Une femme à Berlin est un témoignage autobiographique anonyme d’une jeune Allemande qui relate la chute de Berlin lorsque la ville tombe aux mains des Soviétiques en 1945. Ce texte prend la forme d’un journal et relate le quotidien de l’héroïne entre le 20 avril et le 22 juin 1945. Sur une courte période finalement nous allons vivre avec l’héroïne l’horreur de la guerre.
“oui, c’est bien la guerre qui déferle sur Berlin.Hier encore ce n’était qu’un grondement lointain, aujourd’hui c’est un roulement continu. On respire les détonations. L’oreille est assourdie, l’ouïe ne perçoit plus que le feu des gros calibres. Plus moyen de s’orienter. Nous vivons dans un cercle de canons d’armes braquées sur nous, et il se resserre d’heure en heure“. C’est sur ces mots que l’auteure ouvre son journal le vendredi 20 avril 1945. S’en suivent, racontées jour après jour, ses journées dans des bâtiments en ruine, sans eau ni électricité où le seul moyen de se protéger est de vivre dans des caves insalubres et sombres, en groupe d’humains qui ne sont parfois guère mieux que le monde extérieur. Des micro-sociétés se créent avec des chefs et il faut bien choisir sa cave. Les journées sont rythmées par les longues heures passées à faire la queue devant les différents magasins encore ouverts pour récupérer un peu de nourriture pour survivre jusqu’au lendemain.
Sortir dehors est déjà un risque en soi, mais parfois le danger vient aussi de l’intérieur car c’est le règne du chacun pour soi, protéger sa propre vie est plus important que de sauver les autres. Comme l’a écrit Stuart Nadler dans Un été à Bluepoint “l’instinct de survie est une pulsion qui échappe aux principes : quand il s’agit uniquement de tenir jusqu’au jour suivant, plus personne n’a de scrupules“. Et c’est bien de cela qu’il est question. Sortir dehors est un impératif pour aller récupérer de la nourriture et de l’eau mais c’est prendre le risque de tomber sur les envahisseurs, des hommes en mal de femmes et qui n’hésitent pas à les prendre de force. “Les filles sont une denrée qui se fait rare. On connait désormais les périodes et les heures auxquelles les hommes partent en chasse de femmes, on enferme les filles, on les planque dans les soupentes, les empaquette dans des endroits sûrs“. Notre héroïne n’y échappera pas, malheureusement, et la première fois cela lui arrivera devant la porte fermée d’une cave derrière laquelle se cachent ses compagnons d’infortune qui ne feront rien pour la sauver. Les femmes seront contraintes de “céder” aux avances des envahisseurs en échange de nourriture et de protection. Le seul moyen de survivre.
Et comment vivre avec ça et après tout ça, comment garder l’espoir d’une vie meilleure ensuite. Les mots de l’auteure sont émouvants et font bien ressentir son désarroi. “Je traînais les pieds comme sous le poids d’un accablant fardeau, j’avais le sentiment que jamais Berlin ne pourrait renaître de ses cendres, que nous resterions toute notre vie durant des rats hantant des ruines“. La route est longue pour retrouver une vie “normale”. La vie qui reprend doucement son court sans pour autant qu’ils ne sachent rien de ce qui se passe au niveau des dirigeants du pays autrement que par les on-dit dans les files d’attentes pour avoir de la nourriture. Et puis soudain la lumière au bout du tunnel, le retour de l’eau courante et les nouvelles relations humaines qui se nouent, des envies nouvelles qui laissent espérer un avenir pour notre femme allemande courageuse.
“Je n’ai pas encore atteint le point limite auquel ma vie serait menacée, j’ignore quelle distance m’en sépare encore. Je sais seulement que je veux survivre – à l’encontre de toute raison, absurdement, comme une bête“. L’auteur nous laisse avec ces mots et on ne peut qu’espérer qu’elle a pu reconstruire sa vie et être heureuse après toutes les horreurs qu’elle a vécues.
Cette lecture a été très prenante et intéressante sur la vie des femmes allemandes pendant cette guerre. Elles n’ont pas choisi de la faire, elles l’ont subie et ont eu aussi à en souffrir. C’est un beau témoignage de force et de courage qui restera longtemps dans mes souvenirs de lectrice.
https://mllejavottebooks.wordpress.com/2018/10/22/une-femme-a-berlin-anonyme/
La lecture de ce récit dépourvu de toute fioriture est un véritable uppercut, elle ne peut laisser quiconque indifférent. La jeune Allemande y consigne de manière brute, presque brutale son quotidien d'habitante d'une ville bombardée, assiégée puis occupée, tantôt dans la cave de son immeuble partageant l'espace avec les autres habitants, tantôt dans une chambre sous les mansardes ou encore dans un appartement ouvert à tout vent, à tout occupant.
D'une plume sèche, précise, parfois teintée d'humour (qui permet sans nul doute de tenter de supporter l'insupportable), elle dresse le portrait de ses compagnons d'infortune, de ce peuple de la cave contraint, toutes conditions confondues, à cohabiter. Elle les croque, les dessine avec autant d'acidité que de sincérité (elle ne s'épargne pas elle-même), elle rend compte des comportements humain perverti par la faim et la peur comme le ferait un scientifique décrivant les observations relatives à une expérience.
Plus de 100 000 viols commis sur des Berlinoises pendant l'occupation par l'Armée Rouge
Elle n'élude rien de cette vie qui relève plus de la survie dans une ville exsangue, de ces viols qui prennent toutes les formes : Femmes violées "à a va-vite" dans un escalier par un soldat, viols perpétrés par plusieurs hommes, viols brutaux commis par des hommes alcoolisés ou qui possèdent toutes leurs facultés, viols vengeurs, viols de jeunes femmes vierges marquées à jamais par cette première expérience physique, viols sur de vieilles femmes, viols sous les yeux des maris qui par honte ou par peur décident de ne pas intervenir, viols que certaines finissent - comme l'auteur de ce récit - par négocier pour n'être plus violée que par un seul et même violeur.
C'est avec une froideur distanciée, parfois presque dérangeante que l'auteur rend compte de ces atrocités commises sur le corps des femmes. Elle ne se plaint pas, elle expose les faits, elle ne juge même pas, persuadée que le comportement des soldats allemands n'a pas été plus vertueux dans les pays qu'ils ont occupés. Mais elle dit tout de l'avilissement de son corps, du dégout qu'elle éprouve pour sa propre chair, de sa honte d'accepter ces viols brutaux pour pouvoir manger à sa faim, de cette odeur dont elle n'arrive pas à se défaire.
Ce récit est la preuve, s'il en fallait encore une, que le corps des femmes paye un lourd tribut lors des conflits, que le viol est une arme de guerre, de destruction massive (plus de 100 000 femmes furent violées à Berlin pendant l'occupation par l'armée rouge). Mais il atteste également que ces dernières restent fières, qu'elles se bagarrent avec leurs propres armes, leurs propres forces intérieures, qu'elles n'ont rien à envier aux soldats qui se battent au front. Qu'elles mettent tout en œuvre pour survivre malgré les violences endurées, malgré le traumatisme.
Bien plus qu'un témoignage, Une femme à Berlin est le récit fort, marquant et sans concessions d'une jeune femme qui a décidé de survivre et de ne jamais sombrer... Un livre essentiel.
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