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«Mamie ne nourrissait qu'une seule ambition : avoir un salon nègre plus ultra, être mince, chic, élancée, connaître une existence aventureuse et dangereuse et se faire reconnaître comme la grande dame indiscutée de Harlem, U.S.A. Pouvoir porter sa robe-fourreau de satin noir, taille 40, et recevoir toutes les personnalités noires de marque avec leurs protecteurs blancs, leur offrir dans son appartement de Harlem de prestigieuses soirées et, au besoin, intervenir dans leur existence, briser un ménage en cas d'urgence, rendre malheureux des gens qui se montraient trop heureux et trop satisfaits de leur sort, et voir sa photo publiée régulièrement dans tous les journaux noirs, avec la légende : Mme Mamie Mason, la célèbre hôtesse de Harlem, a donné une réception... C'est bien normal, pour une femme, d'avoir de ces petites lubies.»
Mamie Mason rêvait d'être la grande dame de Harlem, celle qui recevait dans son salon, faisait et défaisait les couples, organisait les plus grandes réceptions. Elle voulait être chic et élancée, porter des robes-fourreaux taille 40, et devait pour cela faire attention à son régime et se faire violence ; mais il lui arrivait de craquer. Elle se faisait de nombreux ami(e)s, et parfois quelques amants, mais aussi beaucoup d'ennemi(e)s. Enfin, elle nourrissait l'ambition de faire la une des journaux...
Contrairement à ce que pourrait laissait penser la collection dans laquelle il est publié, ce roman n'est pas un roman-policier, pas même un roman noir. L'auteur se livre ici plutôt à une étude de mœurs, ou plus exactement réalise une caricature d'étude de mœurs de personnages caricaturaux ! Et il le fait avec la verve qui est la sienne dans les polars de la série Cercueil et Fossoyeur.
On découvre donc Mamie Mason, son petit monde d'amis noirs ou blancs, ses rêves de grandeur et ses intrigues. Les personnages festoient et boivent, beaucoup, font l'amour et trompent leurs conjoints, souvent, se déchirent et se réconcilient, parfois.
Écrivain noir du milieu du 20ème siècle, on comprend que Chester Himes ait eu du mal à s'imposer dans une Amérique blanche, et soit artistiquement contraint à l'exil. Quand on lit Mamie Mason, plus que tous ses autres romans, on comprend pourquoi il ne fit pas l'unanimité, et ait eu du mal à s'imposer, dans la communauté noire. Il n'est pas tendre avec elle !
Mais c'est écrit avec tellement d'allégresse et de truculence qu'on ne peut que tout pardonner à l'auteur, et prendre un énorme plaisir à le lire !
http://michelgiraud.fr/2020/05/19/mamie-mason-chester-himes-gallimardfolio-truculent/
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