Décriée ou adorée, rassérénante ou théâtre de drames intimes, la famille est l'une des grandes muses de la littérature. Tour d'horizon, arbitraire et très loin d'être exhaustif, de ces relations familiales, fondatrices de toute une vie.
«Je voulais dire à mon grand-père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire, là.» David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur la vieillesse et les maisons de retraite, la difficulté de comprendre ses parents, l'amour conjugal, le désir de créer et la beauté du hasard, au fil d'une histoire simple racontée avec délicatesse, humour, et un art maîtrisé des formules singulières ou poétiques.
Décriée ou adorée, rassérénante ou théâtre de drames intimes, la famille est l'une des grandes muses de la littérature. Tour d'horizon, arbitraire et très loin d'être exhaustif, de ces relations familiales, fondatrices de toute une vie.
Que j'aime les romans de David Foenkinos. J'aime cette narration unique et toutes ses digressions. J'aime ses notes de bas de pages complètement loufoques. J'aime sa manière crue de parler du monde. J'aime ses références à des artistes. J'aime le fait qu'on se demande toujours si c'est de la fiction ou sa réalité. J'aime qu'il m'annonce les drames à venir et les moments de bonheur. J'aime que les événements s'enchaînent comme dans la vraie vie. J'aime les petites histoires dans la grande histoire. J'aime que ses personnages soient comme tout le monde. J'aime que ses personnages ne fassent rien comme tout le monde. J'aime ses envolées poético-philosophiques sur les relations humaines. J'aime les souvenirs d'une personne différente à chaque fin de chapitre. J'aime la réflexion autour de la vieillesse et du temps qui passe. J'aime les rappels merveilleux du monde de l'enfance. J'aime la douce mélancolie de ce roman.
Quand son grand-père meurt, le narrateur regrette de ne pas avoir su tout dire. Pas facile de s'exprimer face aux personnes âgées. Sa grand-mère reste et il essaye de ne pas faire la même erreur. Pourtant, quand celle-ci est envoyée en maison de retraite, il espace les visites, et appréhende les "blancs" dans leurs conversations. Elle est mal, il le sait et elle va même fuguer... En même temps, il réfléchit sur sa propre existence, sur sa vie de couple future, sur l'amour.
Belle réflexion sur la vieillesse, sur la vie de couple et la vie en général. Intéressant aussi : chaque fois qu'un nouveau personnage apparaît dans l'histoire, nous est racontée l'un de ses souvenirs. Cela peut-être aussi le souvenir d'un réalisateur de film parce que justement le narrateur fait référence à ce film... Et ce n'est pas en trop. Je trouve cela assez fort. Très bon roman.
Superbe roman et l'adaptation au cinéma magnifique.
Le narrateur est un jeune homme un peu solitaire.
Veilleur de nuit dans un hôtel, il s'occupe de sa grand-mère qui est en maison de retraite.
La mort de celle-ci le déboussole, mais il rencontre l'amour, se marie, a un enfant.
J'ai lu pas mal de livres de l'auteur.
J'avoue ne pas me souvenir de beaucoup.
Sa production littéraire est pour moi assez inégale.
Si j'en ai aimé certains, d'autres m'ont laissée indifférente.
Celui-ci fait partie de ceux que j'ai aimés.
Je le trouve cohérent et abouti.
L'écriture est précise et maîtrisée.
Tous ces souvenirs sont tendres et émouvants.
S'y intercalent des souvenirs de personnages rencontrés au fil des pages.
Je me suis demandée si c'était autobiographique.
Je ne le pense pas, mais il a du mettre pas mais de lui dans ce roman
Un écrivain sensible et brillant qui manie la langue avec une extrême adresse, un esprit vif qui n'a pas peur d'exhiber les réflexions qu' on a tendance à cacher. J'ai adoré la première partie cependant au fur et à mesure j'ai du me battre avec moi même pour ne pas abandonner la lecture. La thématique de la vieillesse et de la mort, déjà lourdes en elles mêmes, prennent quasi toute la place. Le héro est triste voir même sinistre par moments, quand l'amour devient un synonyme de cimetière j'avoue avoir du mal. C'est fou comme il renonce sans se battre alors qu'il est intelligent et empathique. Il baigne mollement dans un paysage morose et médiocre: un hôtel douteux , des cimetières, hôpitaux et autres mouroirs soupoudrés des conflits conjugaux et autres réjouissances du même style. A ne pas lire si vous êtes dans une mauvaise passe, cela ne va pas vous remonter le moral! Je laisserai tout de même une chance à l'auteur sur un autre ouvrage, sa manière d'écrire est stimulante et peu banale.
Roman rempli de tendresse et d'amour entre une grand-mère et son petit-fils..Un roman pleins de sensibilités. Une merveilleuse histoire entre un fils et son père. Une très belle morale !
Une très belle première partie sur ses grands-parents, une très belle écriture, un style enlevé, avec les alternances d'anecdotes et de 'souvenirs' mêlés. Beaucoup d'émotion, de poésie, de délicatesse, vraiment un régal de lecture. J'ai moins aimé la seconde partie sur sa vie amoureuse, est-ce le sujet ou véritablement l'écriture ? Je ne suis probablement pas objective.
C'est néanmoins une magnifique lecture que je recommande vivement.
Les souvenirs se présente comme un petit bijou de tendresse, de poésie et de simplicité porté par une écriture aussi délicate que nuancée. David Foenkinos à réussi le pari de décrire le passage du présent à la pensée du souvenir avec légèreté et humour. Il a su utiliser, comme avec ses précédents et romans suivants, la fibre émotionnelle sans abuser de grandiloquence ni tomber dans l'excès. Celui-ci ne fait pas exception, émouvant, romantique, il compose de façon aérienne une musique mélancolique, à la fois douce et brutale.
Il met en scène un jeune homme veilleur de nuit dans un hôtel, auteur en mal d'inspiration à ses heures perdues, qui commence par nous annoncer la mort de son grand-père et sa réaction face à cet évènement. Débute la mise à nu des sentiments à cet égard mais surtout une réflexion sur les instants ratés, frôlés par manque de temps, paresse, égoisme. Parce qu'on pense toujours qu'on aura toute une vie pour le faire, que le temps est étirable. Parce que l'homme ne pense pas à la mort, ne sait profiter des opportunités qui illustrent les souvenirs pour engendrer regrets et frustrations. Touchée par cette perte, sa grand-mère semble tomber peu à peu dans la folie. Ses trois fils décident sans préavis de l'installer en maison de retraite et vendre son appartement. Bientôt à la retraite, le père du jeune auteur prend alors conscience du cheminement similaire qui l'attend, que la vieillesse se subit, que le travail comble le vide de l'existence, que le regard des autres changent.
"Je voulais lui dire que je l'aimais mais je n'y suis pas parvenu. J'y pense encore à ces mots, et à la pudeur qui m'a retenu dans l'inachèvement sentimental. Une pudeur ridicule en de telles circonstances. Une pudeur impardonnable et irrémédiable. J'ai souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux lui dire, là"
Le protagoniste, avec l'intention de rattraper le manque d'attention envers son grand-père, rend régulièrement visite à sa grand-mère qui lutte pour son indépendance. Une complicité nouvelle s'installe, la curiosité des souvenirs se dévoile pour parvenir à tourner le délicat journal des vies. En commentant son histoire il en dessine d'autres au fil des rencontres, alimentant les siennes, illustrant ses observations comme le manque d'affection de ses parents, l'amour, la solitude, les regrets... Le roman prend une nouvelle teinte lorsque sa grand-mère fait une fugue. Parti à sa recherche il va se confronter au hasard et à l'amour. Va-t-il enfin avoir matière à écrire? Peut-il se fabriquer des souvenirs?
"La plupart de ceux que j'ai croisés dans la maison de retraite voulaient mourir. Ils ne disent pas mourir d'ailleurs, ils disent partir. Et aussi en finir, pour souligner davantage le calvaire. Car la vie ne finit parfois jamais, c'est le sentiment qu'ils ont. On parle souvent de la peur de la mort, et c'est étrange comme j'ai vu autre chose. Je n'ai vu que l'attente de la mort. J'ai vu la peur qu'elle ne vienne pas."
David Foenkinos aborde les sentiments comme personne et brode avec émotion un texte beau, doux, sur des thèmes durs sans en contourner la vigueur. Son regard sur la déchéance du corps et de l'esprit mais aussi la confrontation de cet état qui attend l'individu dont l'avenir est incertain est juste et franche. L'urgence du présent est-elle une entrave à concevoir le passé et se créer un futur? Mise en parallèle avec l'avenir de ce jeune écrivain qui ignore encore tout du potentiel de l'existence est astucieux. Ne faut-il pas se pencher sur le passé pour mieux appréhender et comprendre sa propre vie? Rythmé par quelques scènes cocasses qui permettent une fausse frivolité, penchez-vous sur ce roman qui contient quelques jolies petites perles lumineuses. Tel un joaillier, l'auteur crée un bijou élégant sublimé par un style généreux. La séduction continue par un thé vert Betjeman & Barton dont l'odeur fleurie se marie si bien au gâteaux de notre enfance. Pour moi ce sera celui à l'ananas que ma maman faisait systématiquement à tous les anniversaires et évènements (le seul qu'elle sache faire!). Et vous?
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