Et si vous pouviez y trouver vos prochaines lectures ?
Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Étrange contradiction.De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.
Et si vous pouviez y trouver vos prochaines lectures ?
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Les incontournables d'une dame du roman noir
« Le marin de Gibraltar » est le quatrième roman écrit par Marguerite Duras. Je l’ai lu dans l’édition Gallimard de 1952 ! Moins autobiographique que les précédents, il contient tous les thèmes qu’elle ne cessera de développer au cours de sa vie d’écrivain. Univers de quête d’un amour et de l’au-delà de l’amour auquel il est impossible d’arriver. L’histoire d’une femme qui cherche un homme, mais –t-il seulement jamais existé ? Un lieu où enfin poser le fardeau d’une vie qui ne sait ni d’où elle vient ni où elle va ?
Au début, magistralement exprimé, elle met en scène un couple qui se défait sans heurt, presque sans bruit, dans la chaleur d’un été à Florence. L’homme est englué dans une vie racornie de petit fonctionnaire du ministère des colonies. Son avenir semble borné à recopier les actes d’état-civil. Il n’en peut plus mais n’a pas le courage d’en sortir.
« Je remarquai qu’elle s’était fardée et qu’elle s’était changé de robe. Depuis neuf heures du matin elle visitait Florence.
- Tu as été quelque part ? me demanda-t-elle.
- Non, dis-je, nulle part.
- On peut s’habituer à tout, dit-elle, même à la chaleur, il suffit de faire un petit effort…
Il y avait déjà trois ans qu’elle me demandait chaque jour, de faire des petits efforts. Le temps passait vite.
- Tu as maigri, dis-je.
- Ça ne me fait pas de mal dit-elle en souriant, ça reviendra vite.
- Tu devrais moins te fatiguer.
- Je ne peux pas m’en empêcher.
- Ce n’est pas vrai, dis-je.
Elle me regarda, étonnée, et elle rougit.
- Tu es de mauvaise humeur, dit-elle.
- J’ai tort. Pour une fois que tu es à Florence, c’est vrai qu’il faut en profiter.
- Et toi ? Pourquoi me dire ça ?
- Moi, je n’ai pas envie.
- Tu n’es vraiment pas comme les autres.
- Oh si, dis-je, mais je n’en ai pas envie.
- Tu ne vas pas dire que la ville ne te plait pas ?
- Je n’ai pas d’avis. »
Puis cette rencontre avec « l’Américaine » la femme qui vit seule sur son yacht avec quelques marins qui travaillent pour elle quelques temps, puis s’en vont, remplacés par d’autres. Rencontre inéluctable comme toujours chez Duras entre deux solitudes, deux impuissances, qui par moments fugaces vont se trouver dans la même attente, à moins qu’ils ne fuient.
L’écriture de Marguerite Duras est encore, à cette époque, celle d’une histoire quasi structurée, et surtout dans son art des dialogues à la virgule près, phrases suspendues, simplicité des mots et sous les mots toute la complexité des non-dits.
Puis il y a les ports, ces villes pas nettes, mystérieuses : le yacht va d’un port à l’autre : Shanghai, Rocca, Livourne, Sète, Marseille, Casablanca, Tanger, Cotonou, Léopoldville, Freetown… Et relisant Le Marin de Gibraltar, je me suis dit qu’il fallait aimer l’atmosphère des ports pour aimer le livre – ou l’inverse ? Le marin donne envie de marcher sur des quais, dans des docks, là où les cargos arrivent et partent, là où tous les jours c’est pareil et différent, là où la mer et la ville s’interpénètrent en laissant au regard l’espace pour rêver.
Si j’ai choisi précisément ce roman là dans l’œuvre de Duras, qui n’est pas le plus connu, c’est qu’il est celui par lequel je suis entrée dans l’univers « durassien » comme on dit, il y a bien longtemps.
Et Marguerite Duras ne laisse aucun lecteur indifférent.
Il y a les inconditionnels – dont je suis – qui pourront se demander pourquoi ce choix alors que « le ravissement de Lol V. Stein » est évidemment (non, pas « forcément ») sublime ! Et puis il y a ceux qui n’ont lu que « L’amant » et parce qu’on lui a donné le Goncourt en 1984, Duras avait alors … 70 ans ! Enfin il y a tous ceux, nombreux, que son écriture, de plus en plus elliptique et suspendue, déroute, voire rebute. C’est pour donner à ceux-là une deuxième chance d’aimer les mots de cette dame énervante, intellectuelle, alcoolique, … mais écrivain majeur qui sut comme personne dire la recherche de l’amour absolu, d’une sorte de transcendance inaccessible, que j’ai choisi « Le marin de Gibraltar ».
« - Dans ton romain américain, me dit-elle, si tu parles de cette rencontre, il faudra dire qu’elle a été pour moi très importante. Qu’elle m’a permis de saisir, de comprendre … un peu ce que voulait dire cette histoire, c'est-à-dire le sens qu’il pouvait avoir lui, en tous cas, et même aussi, celui qu’il avait eu pour moi…et que c’est depuis qu’elle s’est produite que je crois dans les choses possibles de le rencontrer encore, de rencontrer n’importe qui, n’importe quand. Et que je crois aussi que je me dois à sa recherche, comme d’autres à …
- À quoi ?
- Je ne sais pas dit-elle. Ça je ne le sais pas.
- Je le dirai, dis-je.
- Ce n’est pas de la littérature, ajouta-t-elle au bout d’un moment. Ou alors, si c’est de la littérature, il faut en passer par là, certaines fois, pour rendre compte de certaines choses.
- Je le dirai aussi, dis-je. ».
Le Marin de Gibraltar est le premier livre de Marguerite Duras que je lis et un de mes premiers classiques.
Je m'attendais sans doute à beaucoup de cette auteure car j'ai été un peu déçu surtout par l'écriture en elle même à laquelle je n'ai accroché.
En revanche j'ai bien aimé les personnages surtout l'Américaine et son histoire. Et malgré beaucoup de description et de dialogues, l'histoire du marin de Gibraltar m'a intéressé et celle de l'Américaine fut passionnante.
De Marguerite Duras, c'est le troisième roman que je découvre, après avoir lu "L'amant", il y a fort fort longtemps puis plus récemment "Moderato Cantabile" que j'ai beaucoup apprécié. Le résumé est intriguant, et l'auteure va-t-elle en tirer toute la substantifique moelle, avec son style si particulier?
C'est l'histoire d'une femme qui embarque à bord d'unbateau pour retrouver son marin. Distinguée, un brin moquée, parfois saoule, Anna est un personnage qu'il est intéressant d'observer à la dérobée. Bien sûr, sa quête n'est qu'un prétexte sans but à tout ceci, sur cette mer au rythme lent et lancinant. Mais cela ne retire rien au plaisir du voyage, de l'infini et de ces terres sauvages ou inconnues.
La première partie du roman est racontée par un être un peu flou, dont Anna tombe progressivement amoureuse. Pourquoi? Le lecteur ne le sait pas trop. Peut-être pour cette force latente d'avoir tout quitter pour recommencer ailleurs... Le narrateur, Anna, le marin de Gibraltar, les uns sont amoureux des autres, et le tout est un prétexte pour analyser la nature humaine.
La seconde partie de cette quête du marin de Gibraltar devient un peu lassante de par ce rythme lent, et cette course vers un amour qui semble impossible voire absurde. Tout semble flou, vaporeux, enfumé. Anna devient au fil des pages une femme - avec un but insensé - fascinante mais dont on se moque par derrière. Forte et fragile à la fois, elle est le moteur de ce roman. (...)
J'ai eu l'occasion de lire ce roman suite à un concours de lecteurs.com, je n'avais jamais lu de romans de Marguerite Duras avant. J'ai été un peu déstabilisée par cette lecture car l'histoire est intéressante mais je n'ai pas aimé le style d'écriture que j'ai trouvé souvent maladroit et indigeste et je n'ai pas accroché avec les personnages. Dommage car je commençais ce roman avec enthousiasme, mais je ne désespère pas, peut être que je n'ai pas lu le Marguerite Duras qui me convient :)
Je n'avais encore jamais lu de livres de M.Duras car j'avais un peu des aprioris et que je pensais à tord que j'allais avoir des difficultés à la lire et que je risquais de m'ennuyer.Elle est plutôt connue pour avoir un style d'écriture qui déstructure les phrases, les personnages...mais dans le marin de Gibraltar ce n'est pas le cas.C'est son 4ème roman ,il date de 1952 et il est peu connu.Elle est une auteure majeure de la seconde moitié du XXe siècle malgré les critiques qui ont pu être adressées à ses oeuvres.
Avec le marin de Gibraltar nous partons en voyage.Nous sommes dans la période de l'après guerre et nous suivons le narrateur (dont on ne connait ni le nom ni le prénom)âgé de 32 ans.Il est en vacances en Italie avec sa compagne Jacqueline.Il semble fatigué et en a marre de la vie qu'il mène.Il a de nombreux questionnements sur le sens de sa vie, le bonheur ,le mensonge.Lui qui est si seul se demande si ce n'est pas une solution que de voyager de ville en ville en se contentant de copains de rencontre.Jusqu'au moment où il va croiser la route d'Anna, une femme belle et riche qui parcourt le monde à la recherche d'un ancien de ses amants le marin de Gibraltar.
Le narrateur tombe sous son charme et quitte tout pour la suivre dans sa quête.Une relation un peu particulière se noue entre eux deux puisqu'il l'aime et qu'elle est obsédée par son marin.(elle vit un grand amour, toute seule sur la mer).
Cette histoire nous fait voyager de L'Italie en Afrique en passant par la France et sera riche en rencontres.La question de retrouver son marin est le fil rouge du roman.On en arrive même à se demander si il existe vraiment.C'est en fin de compte une quête de l'inaccessible.
On retrouve donc dans l'ouvrage tous les thèmes de prédilection de M.Duras qui sont l'attente, l'amour, la sensualité féminine et l'alcool.Son écriture va à l'essentiel avec des phrases courtes ,quelques descriptions et beaucoup de dialogues qui parfois sont longs et un peu ennuyeux surtout à la fin.
J'ai été très emballé au début de ma lecture ,le suspens étant bien maintenu mais j'ai fini par trouver cette quête un peu ennuyeuse.Dommage car le livre m'a quand même amené à me poser des questions sur certains aspects de la vie .
Et pour terminer je vais conclure par une phrase de l'auteure qui m'a interpelé "Peut on renoncer aussi légèrement ,au but de sa vie".
Le synopsis donnait pourtant envie... Une femme à la recherche de l'amour disparu, égaré, idéalisé et un homme à la vie à bout de souffle, embourbée dans la routine et les conventions sociales. Le résumé est promesses d'aventures. La première partie est assez bien imaginée. Le récit est narré à la première personne et l'on s'identifie assez facilement à cet homme lambda dont la vie ne le satisfait pas et prêt pour en changer totalement. Malheureusement, à mon sens, le récit s'essouffle lorsque l'on embarque sur le bateau... Ce n'est que suite de descriptions et de dialogues qui apportent peu à l'histoire bien que l'auteure tente de jouer sur des doubles sens.
C'est une histoire d'amour en trio... un triangle amoureux comme nous le propose Proust dans un Amour de Swan ou Allen dans Vicky Cristina Barcelona. Néanmoins avec une inconnue, ou plutôt un inconnu, le marin de Gibraltar. L'idée est donc très originale et on s'attend à des mouvements sentimentaux contradictoires mais le récit est en réalité assez plat et les promesses d'aventures s'évanouissent. Dommage !
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