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À la porte de Versailles, à l'inauguration du Salon du livre, vous rencontrez un type sympathique, lecteur pour une grande maison d'édition. Il sait que vous écrivez, vous lui montrez votre manuscrit, il en tombe dingue. Il le fait lire à quelques pointures de ses connaissances et tous sont unanimes : vous avez écrit un chef-d'oeuvre. Vous avez du mal à le croire, mais il vous rassure en vous citant Proust, Céline, Deleuze et votre vanité prend ses aises, radieuse. Vous vous apprêtez à signer un contrat quand le type disparaît. Vous appelez la maison d'édition. On vous apprend qu'il n'a jamais existé.
Kévin est convaincu que porter ce prénom est un préjudice, qu’il le freine . D’ailleurs, aucun Kévin parmi les dirigeants ou les influents, dans un catalogue de maison d’édition ou au générique d’un film...!
Il en nourrit du ressentiment et veut se moquer de cette bien-pensance intellectuelle...! Il se fait passer, lors d’un salon du livre, pour un lecteur d’une grande maison d’édition et fait miroiter à ses pigeons monts et merveilles. Puis il disparaît dans la nature du jour au lendemain, laissant l’écrivain harponné dans le désarroi et l’incompréhension...
Kévin se délecte de son piège, se complaît dans ce double de lui-même, machiavélique. Et puis un jour la machine s’emballe un peu trop ! Et la spirale du jeu des apparences et des manipulations tourne, et se retourne...
J’ai trouvé ce livre inventif, caustique et drôle !
Depuis le Comte de Monte-Cristo, on sait que la vengeance peut être une excellente matière pour un roman. Iegor Gran nous en apporte une nouvelle illustration dans ce roman qui, après le Truoc-nog (entreprise de démolition du Prix Goncourt) revient à l’un de ses sujets de prédilection : le milieu littéraire parisien. Une corporation aux règles bien étranges et qui fabrique à longueur d’année des frustrés : tous ces auteurs dont on ne sélectionne pas le manuscrit, alors même qu’il s’agit de l’œuvre de leur vie, d’un texte qui aurait mérité d’être porté à la connaissance du plus grand nombre.
Kevin, modeste employé d’une station de radio, décide de s’occuper d’eux. Sous le pseudonyme d’Alexandre Janus-Smith – car on se doute bien qu’un Kevin n’a aucune crédibilité – il parcourt les salons du livre et se fait passer pour un agent littéraire. Avec un art consommé de la négociation, avec un bagout stupéfiant, il promet monts et merveilles à ces auteurs à la recherche d’une reconnaissance éclatante. « Qui n’a jamais rêvé d’être représenté par un prestigieux agent littéraire avec d’alléchantes perspectives de publication ? Pour y résister, il faudrait être un misanthrope flegmatique ou un moine. »
Le canular serait amusant s’in n’était pas mortel. Car la farce vire au drame. François-René Pradel n’a pas supporté de se faire rouler dans la farine. Il voulait croire qu’enfin son talent allait être reconnu. Quand il comprend que pendant des mois il a espéré, presque touché son rêve de gloire et que tout cela n’était qu’un leurre, il met fin à ses jours. Un suicide que sa fille était de comprendre en découvrant la correspondance de son père avec le soi-disant agent.
Peu à peu le filet se resserre sur Kevin. Mais nous n’en dirons pas plus afin de ménager le suspense.
Saluons en revanche cette belle leçon à l’usage de tous ceux qui rêvent d’un destin littéraire. Avec la dose de cynisme nécessaire, Iegor Gran les met en garde contre ces mœurs bizarres, ce panier de crabes duquel il est bien difficile d’émerger. Et de sortir indemne : « S’il est vrai que le parcours d’un écrivain aujourd’hui est un tissu de déceptions, la tienne était en tout point la plus urticante, la plus lâche aussi. Un rêve brisé qui laisse de gros morceaux coupants. »
Kevin est un jeune homme qui travaille à la radio, dans un milieu « intellectuel » où tout le monde se moque de lui et de son prénom de « beauf ». Pour se venger, il s’invente un personnage du nom d’Alexandre Janus-Smith, un éditeur d’une grande maison d’édition qui va flâter des pseudo auteurs venus tenter leur chance au salon du livre. La plaisanterie marche plutôt bien pendant quelques temps jusqu’à ce que François-René Pradel, un auteur en mal de succès qui attend avec impatience qu’Alexandre Janus-Smith publie son livre met fin à ses jours
J’ai trouvé l’histoire géniale, un mec qui se venge contre le monde entier à cause de son prénom handicapant qui le sous-estime. Je n’imagine même pas si tous les Kevin, Brandon, Cindy, et autres prénoms à consonance américaine se rebellent contre leur prénom et les préjugés que l’on en a! Le roman est court et parfaitement bien mené. Et en plus c’est très drôle mais c’est carrément effrayant de se dire que le prénom que l’on va donner à nos enfants va conditionner toute leur vie.
En Bonus, je proposerais qu’on offre un exemplaire à toutes les personnes qui sont répertoriées dans Prénom d’une pipe!
https://animallecteur.wordpress.com/2015/03/17/la-revanche-de-kevin-iegor-gran/
Depuis le Comte de Monte-Cristo, on sait que la vengeance peut être une excellente matière pour un roman. Iegor Gran nous en apporte une nouvelle illustration dans ce roman qui, après le Truoc-nog (entreprise de démolition du Prix Goncourt) revient à l’un de ses sujets de prédilection : le milieu littéraire parisien. Une corporation aux règles bien étranges et qui fabrique à longueur d’année des frustrés : tous ces auteurs dont on ne sélectionne pas le manuscrit, alors même qu’il s’agit de l’œuvre de leur vie, d’un texte qui aurait mérité d’être porté à la connaissance du plus grand nombre.
Kevin, modeste employé d’une station de radio, décide de s’occuper d’eux. Sous le pseudonyme d’Alexandre Janus-Smith – car on se doute bien qu’un Kevin n’a aucune crédibilité – il parcourt les salons du livre et se fait passer pour un agent littéraire. Avec un art consommé de la négociation, avec un bagout stupéfiant, il promet monts et merveilles à ces auteurs à la recherche d’une reconnaissance éclatante. « Qui n’a jamais rêvé d’être représenté par un prestigieux agent littéraire avec d’alléchantes perspectives de publication ? Pour y résister, il faudrait être un misanthrope flegmatique ou un moine. »
Le canular serait amusant s’in n’était pas mortel. Car la farce vire au drame. François-René Pradel n’a pas supporté de se faire rouler dans la farine. Il voulait croire qu’enfin son talent allait être reconnu. Quand il comprend que pendant des mois il a espéré, presque touché son rêve de gloire et que tout cela n’était qu’un leurre, il met fin à ses jours. Un suicide que sa fille était de comprendre en découvrant la correspondance de son père avec le soi-disant agent.
Peu à peu le filet se resserre sur Kevin. Mais nous n’en dirons pas plus afin de ménager le suspense.
Saluons en revanche cette belle leçon à l’usage de tous ceux qui rêvent d’un destin littéraire. Avec la dose de cynisme nécessaire, Iegor Gran les met en garde contre ces mœurs bizarres, ce panier de crabes duquel il est bien difficile d’émerger. Et de sortir indemne : « S’il est vrai que le parcours d’un écrivain aujourd’hui est un tissu de déceptions, la tienne était en tout point la plus urticante, la plus lâche aussi. Un rêve brisé qui laisse de gros morceaux coupants. »
Quel tourment que de se prénommer Kevin, d'autant plus quand on travaille dans le milieu culturel parisien. Mais le Kevin de Iegor Gran se rebiffe et se lance dans le canular tragique au sein même du monde de l'édition littéraire.
Cynique,sans grande prétention, amusant et sombre à la fois, ce court roman qui règle sans doute quelques comptes est un vrai plaisir de lecture .
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