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Quel conteur merveilleux, ce Dominique Forma ! La faute de la traductrice a été dévorée en quelques heures, des heures de régal livresque pur et de délectation si agréable.
Car, Dominique Forma nous présente une de nos soeurs, un peu notre aînée, plongée dans un univers qui ne l'attend pas et qu'elle n'est pas préparée à affronter.
Le 3 mars 1959, à 22 ans, Solange Tailleraut commence sa carrière professionnelle dans l'entreprise Inter-Ingen, spécialiste en BTP (notamment la construction de ponts) de renommée internationale. Elle y entre comme traductrice trilingue : Francais, allemand et espagnol. Et, son excellence la promet à une belle carrière.
Parallèlement, le premier chapitre s'ouvre sur le décès en Argentine d'un vieux monsieur au passé que l'on découvre bien caché à son entourage.
Solange va devoir affronter toutes les discriminations sexistes de l'époque pour enfin prétendre exercer le travail qu'elle aime tant. Trop naïve dans le domaine privé, elle succombe aux avances du directeur des Opérations extérieures, Stéphane Gratien, un bellâtre qui le sait qui s'avéra un goujat de la pire espèce.
Un voyage en Argentine pour conclure un contrat qui devrait être faramineux va faire basculer le joli conte en tragédie de la première moitié du XXè siècle. Argentins trop blonds, espions sous couverture, réunion privée et négociations du contrat vont transformer la jeune bluette en femme blessée mais armée pour le monde qui l'attend !
La faute de la traductrice de Dominique Forma est le roman idéal pour cette période estivale : court et haletant, qui décrit les difficultés qu'ont rencontrées les premières femmes dans leur environnement professionnel, le tout plongé au cœur d'un oubli volontaire de l'histoire, le souhait de quelques-uns de l'avènement du IVè Reich.
Suite de la chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/07/28/dominique-forma/
Un contenu légèrement décalé, un langage fortement relâché, une ambiance délétère, un roman qui sort de l'ordinaire, c'est certain.
Ce livre aurait même pu être titré "les papys font de la résistance".
Ce qui est certain, c'est que chaque personnage donne un goût très particulier au livre et encadre l'histoire aux moeurs hors du commun.
Ce n'est pas vraiment mon style habituel de lecture et je ne suis pas spécialement fan mais cela ne m'a pas pesé de lire l'entièreté du volume et je gardais l'envie de lire jusqu'à la dernière page.
Leçon de choses : pour ceux qui n'auraient jamais connu autre chose que les MP3 ou les sites de streaming musicaux , le skeud c'est le disque vinyle - qui revient d'ailleurs en force depuis quelques années - en version pirate . Des bootlegs de concerts de nos groupes fétiches que nous nous arrachions aux Puces , cachés dans les bacs des disquaires , où quelques exemplaires traînaient toujours innocemment , sans savoir si le son serait pourri , enregistré à l'arrache avec un micro clandestin ou excellent , tiré directement de la table de l'ingé-son . Cette période bénie que les moins de trente ans n'ont pas connue , où la platine vinyle trônait fièrement sur le dessus de la chaîne hifi des parents, squattée depuis belle lurette par leurs rejetons aux cheveux longs ..
Fin des explications de texte sorties tout droit de mes expériences vécues et revenons à notre roman ..
Début des années 80 . Depuis quelques années, Johnny Trouble règne sur un business juteux de revente de skeuds qui couvre la région parisienne mais aussi l'Europe via un réseau de distributeurs bien établis .Un fan de rock'n'roll qui s'est d'abord réfugié dans la musique pour mieux oublier l'absence de son père , puis comme ses petits camarades a pris l'habitude d'investir son argent de poche dans des galettes de celluloïd, pour le plus grand plaisir de ses tympans ( et de ses voisins ) . du statut d'acheteur il passe alors à celui de distributeur , presseur et stockeur de tous ses enregistrements pirates ..Mais son succès suscite également jalousie de certains de ses pairs qui ont prévu de l'éliminer définitivement du marché moyennant de terribles dommages collatéraux pour lui et ses proches .
Je retrouve avec plaisir la verve et la truculence de l'auteur découvertes dans “ Coups de vieux “. Il nous plonge ici au début des années 80 dans un temps où le disque vinyle vivait ses dernières heures , avant d'être progressivement supplanté par le Compact Disque puis par les fichiers musicaux .L'analogique remplacé par le numérique au grand dame des mélomanes et des amateurs de belles pochettes . On suit le parcours sinueux de notre Johhny belle gueule aux dents longues qui a bien l'intention d'amasser une petite fortune avec ses microsillons frelatés . Un héros de pacotille qui entraîne dans son sillage de sulfureux et savoureux personnages comme ce Léo Schwartz , un corse passé par la case prison ,ayant rebondi dans l'industrie du disque ou cette prostituée de la rue Saint Denis , qui indirectement , a fait naître la future vocation du jeune Johnny alias Jean ou le contraire .
Avec l'auteur, les détails et anecdotes de l'époque offrent aux plus jeunes une représentation réaliste de cette période et à ceux de ma génération de beaux souvenirs qui sentent bon la nostalgie de moments révolus . Ça a l'odeur du vintage mais jamais de la naphtaline ou du formol . L'intrigue est parfaitement rythmée , chaque chapitre se focalisant sur certains protagonistes de l'histoire . La tonalité déjantée sied parfaitement à cette histoire très rock'n' roll où l'on suit l'ascension , la chute puis la résurrection de ce héros non conformiste dans ce polar non conventionnel mais sacrément couillu .
The show must go on !
Dominique Forma nous propose avec Manaus, un roman court ou novella comme on les appelle, du nom de cette grande ville nord-brésilienne où va se dérouler une partie du récit. Dans ce voyage qui remonte le temps, quelques dizaines d’années en arrière, nous ferons la connaissance avec un barbouze, ancien militaire d’Algérie, qui profitera de la tournée sud-américaine du général De Gaulle, pour accomplir une mission secrète, tuer un homme. Dans l’atmosphère moite de la forêt tropicale, dans ces pays où se cachent nombre d’anciens nazis ou de membres de l’OAS, parfois les passés ignominieux viennent foutre un sacré bordel.
Ce livre est arrivé complétement par hasard dans mes mains et pour être honnête, c’est la volonté de connaître l’offre que nous proposons aux usagers de la médiathèque qui a été la raison de sa lecture, n’étant ni très connaisseur de l’Amérique du Sud, ni amateur des histoires de barbouzes, j’ai malgré tout trouvé ce récit intéressant et agréable à lire. En très peu de pages, Dominique Forma nous donne l’essentiel, sans passages inutiles, dans un style direct, des phrases courtes ne laissant pas la place à l’ennui.
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