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"Les Petits de décembre" de Kaouther Adimi - Rentrée littéraire

"Cette poésie dans l’écriture qui dépeint merveilleusement bien cette atmosphère si particulière d’Alger..."

"Les Petits de décembre" de Kaouther Adimi - Rentrée littéraire

Une guerre des boutons qui oppose les petits aux grands dans une quasi guerre des gangs générationnelle en Algérie : c’est le sujet du nouveau roman de Kaouther Adimi, récompensée dès son premier roman par le Prix de la Vocation en 2011 pour L’Envers des autres, et par le Renaudot des lycéens pour Nos richesses six ans plus tard.

Ce nouveau roman, Les Petits de décembre (Seuil) fait partie de notre sélection des Explorateurs de la rentrée littéraire et il a beaucoup séduit Sandra. Suivons-la jusqu’à Alger…

 

L'avis de Ksandra sur Les Petits de décembre

L’été dernier je découvrais la plume nostalgique et gracieuse de Kaouther Adimi en lisant Nos richesses, puis j’ai poursuivi cette séance de rattrapage avec Des pierres dans ma poche. Cet été j’ai une longueur d’avance, avec Les petits de Décembre en avant première en août. Dès la première page je retrouve cette poésie dans l’écriture qui dépeint merveilleusement bien cette atmosphère si particulière d’Alger. Sa manière bien à elle de parler de sa ville natale, où la superstition et la folie, rôdent et hantent certains de ses nébuleux personnages, inoubliables. 

Cité du 11 Décembre, Dely Brahim, une petite commune d’Alger, où un terrain vague va devenir le centre d’intérêt et de discorde : deux généraux veulent y construire leurs villas respectives. Un bras de fer virulent commence entre une bande d’enfants, les jeunes du quartier qui y jouent au foot depuis deux décennies et ces deux généraux à la retraite. Deux satires emblématiques ces généraux, qui savent comment combattre les islamistes mais pas les enfants. 

Par le biais d’un « fait d’hiver », Kaouther Adimi capture le climat social de l’Algérie d’aujourd’hui, son passé, et le terrorisme islamiste qui a frappé pratiquement toutes les familles de cette cité.  Elle dénonce le pouvoir abusif des généraux, limite féodal, mais également la lâcheté d’une génération qui s’est cachée derrière un paravent de crainte en abandonnant en chemin ses idéaux. Le tout porté par ce souffle captivant dans son roman polyphonique.

 

On reconnaîtra l’empreinte et le style de l’auteure, avec l’insertion d’un journal, les confidences d’Adila la moudjahida, qui font défiler en accéléré la bobine des évènements marquants du pays, le combat, l’indépendance, et la souffrance du peuple algérien. Il m’a un peu laissée sur ma faim, j’aurais aimé qu’il soit un peu plus prolixe et approfondi.

Mais la candeur et la témérité exponentielle d’Ines, Jamyl et Mahdi, les enfants, nous touche terriblement. C’est l’insurrection des Gavroches algériens contre ce système dupe et corrompu qui brise les rêves comme un miroir blessant. Le terrain un peu comme une allégorie de liberté et de rêves de gloire et d’ailleurs. Ils espèrent faire vaciller le système et conservent l’étincelle de réussir là où leurs aînés ont échoué. L’espoir brille au firmament dans ce terrain qui fait des vagues… Qui aura le dernier mot ? A lire !!!

 

Retrouvez toutes les chroniques des Explorateurs de la Rentrée littéraire 2019 ici

 

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Commentaires (3)

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