La bibliothèque idéale de Yann Damezin, Prix Orange de la BD 2023

Les 10 livres indispensables de la bibliothèque de Yann Damezin

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  La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan

  Il est très rare que je relise un livre. Mais ces plus de 1000 pages, je les ai déjà lues deux fois et je les relirai sans doute encore.
  C’est le plus beau roman que je connaisse sur la magie, la cruauté, la beauté et l’étrangeté mêlées de l’enfance.
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  Les rigoles de Brecht Evens

  Une bande dessinée qui regorge de trouvailles et d’inventivité graphique et narrative. C’est merveilleusement beau et toujours surprenant.
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  Histoire de la philosophie islamique de Henry Corbin

  Manquant de culture philosophique (et peut-être d’intelligence aussi), je ne peux pas prétendre avoir tout compris aux ouvrages d’Henry Corbin, loin s’en faut.
  Ils m’ont pourtant énormément nourri par leur profondeur, leur subtilité et leur érudition : je leur dois beaucoup.
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  Stigmates de Lorenzo Mattotti - Claudio Piersanti

  On associe souvent Mattotti à ses magnifiques images aux couleurs chamarrées. Mais son dessin en noir et blanc est tout aussi beau et expressif, en particulier dans cette bande dessinée qui raconte de manière touchante l’histoire d’un pauvre type qui se réveille un beau matin avec les stigmates du Christ, alors qu’il n’est même pas croyant.
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  La malcastrée de Emma Santos

  C’est un récit beau et puissant, écrit avec une langue d’une très grande force, qui parle de la violence faite par les institutions, notamment psychiatriques, aux âmes, aux esprits et aux corps des personnes minorisées, folles ou marginales.
  Je l’ai lu il y a quelques années, et j’en ai été profondément marqué.
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  Dieu gît dans les détails : La Borde, un asile de Marie Depusse

  J’ai lu ce livre à peu près à la même époque que celui d’Emma Santos, et quand je pense à l’un, l’autre l’accompagne.
  Il y a un lien thématique, puisque ce sont deux livres qui parlent de la folie et de la psychiatrie, mais ils sont très différents : le livre de Marie Depussé est aussi doux que celui d’Emma Santos est âpre. Mais c’est une douceur qui n’est jamais niaise.
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  Cigish ; le maître du je de Florence Dupre La Tour

  Florence Dupré la Tour est à la fois très drôle et très intelligente, dans la vie comme dans ses bandes dessinées.
  La preuve en est donnée dans Cigish, qui est un joyau d’auto-fiction dessinée.
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  Terminus radieux de Antoine Volodine

  Cette liste de livres est forcément arbitraire et contigente, et serait très différente si je la dressais un autre jour. Mais dans tous les cas, elle devrait mentionner au moins un ouvrage d’Antoine Volodine.
  J’adore cet écrivain et ses textes à la fois noirs, grinçants, drôles, oniriques, bouleversants, violents, poétiques et surtout extrêmement bizarres.
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  Les sept portraits de Nezami

  Il existe deux traductions en français du Haft Peykar du poète persan Nezâmi (l’une par Isabelle de Gastines, et l’autre par Michael Barry).
  Ces deux traductions optent pour des parti-pris très différents l’une de l’autre. Les francophones ont donc le luxe du choix pour découvrir ce chef-d'oeuvre absolu de la littérature persane.
  Ou Le pavillon des sept princesses (traduction de Michael Barry)
  
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  Le grand autre de Ludovic Debeurme

  Ludovic Debeurme fait partie des dessinateur-ice-s dont j’ai regardé pendant des heures les images lorsque j’étais enfant : j’étais à la fois fasciné et terrifié par ses personnages aux yeux effilés et à la carnation maladive. Il est de plus un merveilleux conteur, et il sait comme personne parler des affres de l’adolescence.