En 2014, sortait son premier roman, Un jeune homme prometteur (Grasset) dont le titre disait déjà du livre ce que la presse et les lecteurs ont dit de l’auteur. Prometteur, Gautier Battistella l’était, comme primo-romancier. Un défi à relever pour son deuxième texte,Ce que l'homme a cru voir, programmé pour la fin août. Gautier Battistella raconte pour lecteurs.com combien l’étape du deuxième roman est à la fois excitante et angoissante.
Vous sortez un roman à la rentrée, comment vous y préparez-vous, quelles en ont été les grandes étapes depuis que vous avez rendu le manuscrit ?
J’ai rendu mon texte en novembre 2017. Ce que l'homme a cru voir est un texte plus tendu, plus nerveux que le premier, plus intime aussi. Il s’est imposé à la rentrée avec une certaine évidence, et j’en étais ravi.
Ensuite a débuté le côté un peu plus laborieux de la publication, avec la relecture par plusieurs correcteurs, qui décortiquent les phrases à la pince à épiler. Mais c’est indispensable : au bout de trois ans de travail sur un texte, l’esprit critique s’étiole un peu, on ne voit plus sa phrase. La principale difficulté, pendant la rédaction et jusqu’au BAT, est de conserver sa liberté créatrice : tous les lecteurs rencontrés à l’occasion de la sortie d’Un Jeune homme prometteur, semblaient chuchoter à mes oreilles…
Ensuite arrive le moment de mettre des mots sur le livre...
J’ai constaté la complexité de parler de mon roman au moment de l’écriture de la 4e de couverture. Que révéler ? De quelle façon ? L’important n’est pas de raconter l’histoire, mais de donner envie. C’est là qu’interviennent les dons quasi miraculeux de Juliette et Hélène, mon éditrice et mon attachée de presse.
S’enchaînent la présentation aux représentants de la maison d’édition chargés de rencontrer les libraires en France, les photos pour la presse, puis la grande représentation aux libraires à la maison de l’Amérique latine, à Paris, « le grand soir ». J’ai aussi rencontré des libraires à Lyon ou Divonne pour présenter mon livre. Après, le plus difficile commence : on a été sollicité, on sent qu’il va se passer quelque chose, il y a des « désirs de lecture » de la part des libraires et des journalistes… et puis le silence, l’été, la Coupe du monde… Un moment de fébrilité solitaire. Avec l’angoisse de la réception du deuxième roman, le plus difficile sans doute, qui doit confirmer l’essai engagé par le premier, sans l’attrait de la nouveauté. Fort heureusement, j’ai déjà commencé à rédiger mon troisième roman… dans ma tête.
En attendant, qu'allez-vous lire cet été ?
En attendant d’attaquer l’écriture de mon prochain roman, je vais lire du Javier Cercas, dont je suis en train de découvrir l’œuvre. Mon prochain livre se déroulera au Japon, alors je m’intéresse beaucoup aux écrivains japonais - Kawabata, Mishima, Kobo Abe. En vacances, je prends toujours un Philip K.Dick (cette année, Le dieu venu du centaure), et un James Lee Burke, l’auteur de Dans la brume électrique, dont les intrigues se déroulent en Louisiane. Les enquêtes sont pour lui un prétexte à des textes d’une grande poésie. Et bien entendu, je vais lire les nouveaux romans que mes amis auteurs ont eu la gentillesse de m’envoyer… En attendant la rentrée.
Propos recueillis par
J'ai énormément envie de le lire. J'espère en avoir l'occasion prochainement. D'excellentes critiques sont déjà apparues sur les réseaux, un roman très fort qui me tarde de découvrir.
Entretien intéressant de cet auteur dont le sujet du livre "ce que l'homme a cru voir" me plaît beaucoup et dont l'écriture a l'air belle.