Oliver Duhamel nous plonge dans son histoire familiale mais ce roman, l'a libéré des contraintes formelles des nombreux ouvrages politiques et moins personnels précédemment publiés. S'il se fait l'historien précis et parfaitement fidèle à la réalité des événements dont il rend compte, il introduit une légère touche de fiction dans le récit familial en s'absentant de la scène.
Anne-Marie, une de nos lectrice membre du Cercle livresque, nous livre son avis sur ce roman, Colette et Jacques, paru aux éditions Plon.
Colette et Jacques, ce sont les parents d'Olivier Duhamel, des parents dont il retrace ici les parcours intellectuel et politique de leur naissance en 1924 jusqu'en 1980 et qui ont marqué le paysage politique pour l'un et le paysage culturel pour l'autre. Deux êtres au cœur de tous les pouvoirs.
Jacques, le père, a été une figure marquante de la 4e et de la 5e République.
Engagé très jeune dans la Résistance, puis jeune collaborateur d'Edgar Faure, député centriste du Jura, enfin ministre de l'Agriculture et ministre de la Culture sous la présidence de Georges Pompidou, il fut toujours, selon son fils, non pas un carriériste, mais un serviteur de l'état, soucieux du service public et de l'intérêt général.
Colette, la mère, une femme à la parole libre dont la carrière a toujours évolué autour du livre et de la littérature anglo-saxonne, successivement lectrice, conseillère, éditrice à La Table Ronde, collaboratrice de Gaston Gallimard.
Une biographie familiale alors ?
Oui, bien sûr, mais l'auteur, connu comme constitutionnaliste et politologue, tient ici à l'appellation roman.
Le roman, confie-t-il dans un entretien, l'a libéré des contraintes formelles des nombreux ouvrages politiques et moins personnels précédemment publiés. « Oser tenter un roman vrai, pour qui n'a écrit qu'essais, dictionnaires manuels ou assimilés, exige apprentissage, encouragements et corrections »
S'il se fait l'historien précis et parfaitement fidèle à la réalité des événements dont il rend compte, et qui ont jalonné les carrières de ses parents, s'il s'inspire des Mémoires d'Edgar Faure dont il cite des extraits, il introduit une légère touche de fiction dans le récit familial en s'absentant de la scène. Nulle trace d'un enfant nommé Olivier ….. A sa place une Marie, du même âge, qui est en quelque sorte sa représentante, par pudeur, peut-être …..
Quand il évoque l'intimité de cette famille, en particulier ses moments douloureux de maladie ou de deuil, c'est toujours avec discrétion, sans s'épancher, d'une plume tenue, sobre, exempte de pathos.
Merci à Lecteurs.com de m'avoir permis, en m'adressant ce livre, de revisiter l'histoire qui a façonné nos institutions actuelles, de me plonger au cœur des affaires politiques des années 50 à 80, et de connaître mieux les coulisses de certains événements.
(c) Anne-Marie
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Bonjour, j'aime bien les histoires familiales, qu'elles soient sous une forme de fiction, ou qu'il y ait un fond autobiographique. Merci pour cet avis.