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Olivier Bordacarre

Olivier Bordacarre
Olivier Bordaçarre est écrivain, dramaturge et comédien. Il est l'auteur de quatre romans : Géométrie variable, Régime sec, La France tranquille et Dernier désir (prix Mauves en Noir 2015). Il vit dans le Doubs.

Articles en lien avec Olivier Bordacarre (1)

Avis sur cet auteur (26)

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Dominique Jouanne sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Excellent roman noir !

    Le jour de son anniversaire, Hervé Snout disparait.

    A partir de là, l’auteur va brosser le portrait de nombreux personnages dans son entourage : Son épouse bien jolie qui travaille à la mairie, son amant le dentiste, la fille ado intelligente révoltée, le fils ado...
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    Excellent roman noir !

    Le jour de son anniversaire, Hervé Snout disparait.

    A partir de là, l’auteur va brosser le portrait de nombreux personnages dans son entourage : Son épouse bien jolie qui travaille à la mairie, son amant le dentiste, la fille ado intelligente révoltée, le fils ado bien crétin qui se chope une septicémie en se tatouant lui-même le S des Snout autour d’un téton qui s’infecte, un ado bien lourd à l’image du père.
    Père qui par ailleurs dirige un abattoir comme une brute en se fichant du bien-être animal tant que les sous rentrent en caisse et que la cadence ouvrière sous payée est maintenue, ce qui permet à l’auteur de rajouter beaucoup de souffrance et de sang en toile de fond.
    'Rajouter' car de nombreuses personnes souffrent dans ce roman dont un gentil gamin martyrisé dans son enfance que Snout va utiliser comme souffre-douleur alors que lui-même, Snout, ce patron bourgeois, a été victime d’agressions sévères à l’école.
    Il y a les gendarmes qui ne veulent pas trop se mêler de cette affaire dans cette petite ville de province où tout le monde se connait plus ou moins.

    Bref, il n’y a pas une personne qui n’a pas une bonne raison de voir disparaitre Hervé Snout ou tout au moins en être assez satisfait.

    J’ai été un peu déçue par la toute dernière partie car j’avais déjà en amont pensé à la chute mais je dois dire que j’ai pris grand plaisir à lire ce roman addictif et d’excellente facture qui traite de nombreuses caractéristiques sociales très actuelles et qui nous concernent tous.

    Un excellent thriller hyper tendu, avec une écriture vive au ton caustique pour un texte engagé.
    Entre un dîner et un déjeuner, ça ne se lâche pas ! Bravo !

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Aa67 sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    La disparition d’Hervé Snout - Olivier Bordaçarre 28.4.24
    Harcèlement, quels dramatiques dégâts produis-tu sur des vies entières !

    Ne connaissant pas encore cet auteur et remarquant très vite au fil de ma lecture qu’Olivier Bordaçarre avait un réel talent de conteur, je suis partie en...
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    La disparition d’Hervé Snout - Olivier Bordaçarre 28.4.24
    Harcèlement, quels dramatiques dégâts produis-tu sur des vies entières !

    Ne connaissant pas encore cet auteur et remarquant très vite au fil de ma lecture qu’Olivier Bordaçarre avait un réel talent de conteur, je suis partie en recherche de sa bio. On comprend que ce talent pourrait être lié à ses autres talents professionnelles. Il a débuté par le métier d’acteur de théâtre et spectacles divers. Il devient très vite formateur en techniques théâtrales et animateur d’ateliers de théâtre et d’écriture. Il écrira alors ses propres créations théâtrales. En 2006 il écrit son premier roman « Géométrie variable ». La disparition d’Hervé Snout est son dixième roman.

    L’histoire du livre.
    Il faut la débuter par un prologue qui relate une courte histoire familiale qui s’est passée en 2004. L’auteur y présente un couple, Nadine et Alain Raybert, qui ont un fils, Gabin. Leur maison héberge des enfants placés où tous savent qu'ils repartiront un jour, mais auxquels ils veulent donner un moment de chaleur, de bien-être, parfois un nouveau départ dans une vie chaotique. C’est le cas du jeune Gustave.
    Puis nous oublions toute cette histoire jusqu’à près de la moitié du livre, moment auquel on voit réemmerger des personnages.

    Au début effectif du roman, on est parachuté au 16 avril 2024, journée anniversaire du père de famille, Hervé Snout. Odile Snout, 38 ans, attend le retour de son mari afin de partager un diner d’anniversaire avec leur jumeaux de 14 ans, Eddy et Tara. Toute leur vie est très organisée, l’environnement très High-tech, leur vie file tout doux. Oui mais, aucune nouvelle, ni retour de l’époux ce soir-là. La tension monte très vite.

    L’auteur nous plonge ensuite dans la tête des personnages. La vie de l’épouse ainsi que le vécu des jumeaux ont été minutieusement décortiqués. Les personnages gravitant tout autour vont progressivement révéler de multiples facettes de ce cher Monsieur Snout. Plein de petits détails jalonnent le récit et rendent la lecture agréable. Notre petite tête est occupée à inventorier, ranger, essayer de deviner ce que cache sa disparition, ou plus simplement ce que cache ce cher Hervé.

    L’écriture d’Olivier Bordaçarre est fluide, juste, contemporaine et sans bavures. La construction est bien faite. Les chapitres alternent entre avant, pendant et après la disparition. Bel angle de vue.
    En refermant le livre, je me suis posé des questions : pourquoi n’a-t-on pas davantage parlé de cet auteur ? Ses précédents livres étaient-ils moins bons ? Pour quelles raisons a-t-il été aussi peu visibilisé, si peu mis en avant par les médias ? A fouiller.

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Morgane Maelou sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    L'histoire
    Odile Snout s’affaire dans la cuisine de son pavillon cossu. Le bœuf bourguignon qui a mijoté toute la journée est prêt. Avec ses deux adolescents, elle attend son époux, dont on fête ce soir-là l’anniversaire. Les heures passent et Hervé ne se montre pas. Quelque chose ne tourne...
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    L'histoire
    Odile Snout s’affaire dans la cuisine de son pavillon cossu. Le bœuf bourguignon qui a mijoté toute la journée est prêt. Avec ses deux adolescents, elle attend son époux, dont on fête ce soir-là l’anniversaire. Les heures passent et Hervé ne se montre pas. Quelque chose ne tourne pas rond chez les Snout et l’angoisse commence à monter.
    Le lendemain matin, à la gendarmerie, le lieutenant ne semble pas inquiet. Hervé finira par rentrer chez lui, et reprendre son travail.
    On a bien le droit de disparaître.
    Mon avis :
    La construction du roman, basée sur l'alternance de chapitre après, avant et pendant la disparition, donne le rythme. Les points de vue des protagonistes se succèdent et peu à peu le lecteur entre dans la tête de personnes ordinaires pas si ordinaires. L'ambiance suinte la banalité d'une vie quotidienne dans une France moyenne. L'ennuie y est gris. C'est flippant, dérangeant, angoissant, traumatisant, sanglant..

    L'intrigue repose sur le tragique d'une vie d'enfant puis d'adulte harcelé. L'image du hamster dans la roue s'impose. Car autour de Gustave, les cadors du coin cherchent toujours une tête de turc quand leur propre vie n'est pas une réussite (celle d'un Arabe est en équilibre un court moment. Décisif pour la couleur du récit)
    Le ton est d'une ironie désespérée. Le lieu de la disparition, un abattoir, autorise un jaillissement d'images violentes et des litres d'hémoglobine et de merde nettoyés à la javel. Une odeur douceâtre entre la vie et la mort qui engourdit. L'abattoir favorise l'écoeurement et la déshumanisation. Un plaidoyer puissant pour des murs en verre.

    Merci aux éditions Denoel pour cette publication mémorable.

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Florence Mur sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Mais où donc passé Hervé Snout ? Etrange quand même qu’il ne soit pas rentré chez lui après sa journée de travail, le soir même de son anniversaire. Sa femme se montre plus agacée qu’inquiète, car leurs derniers échanges au sujet de leur couple l’ont laissée dubitative. Ses enfants adolescents...
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    Mais où donc passé Hervé Snout ? Etrange quand même qu’il ne soit pas rentré chez lui après sa journée de travail, le soir même de son anniversaire. Sa femme se montre plus agacée qu’inquiète, car leurs derniers échanges au sujet de leur couple l’ont laissée dubitative. Ses enfants adolescents s’en désintéressent, sa fille y voyant même la chance de ne pas être contrainte de manger de la viande ce soir, elle qui a décidé de devenir végétarienne. Sa belle-mère y voit une occasion de plus d’accabler ce gendre qu’elle ne cesse de critiquer. Ses employés quant à eux sont presque soulagés, heureux pendant quelques jours de ne pas subir le caractère acariâtre de ce tempétueux patron. Quant aux gendarmes, même eux semblent peu enclins à diligenter une enquête tant la probabilité d’un départ volontaire leur semble privilégiée.
    Parce qu’il faut dire que c’est un sacré personnage cet Hervé Snout ! Autoritaire, colérique, rigide et un brin réac, il est partout désagréable. En famille, où il néglige également femme et enfants, insensible à l’ennui de l’une et aux névroses des deux autres. Mais aussi dans son entreprise, l’abattoir local qu’il dirige avec fierté mais surtout rudesse. Un patron odieux et maltraitant, employant la même brutalité avec ses employés qu’avec les pauvres bêtes qui ont le malheur de finir leur vie dans son sinistre établissement.
    Alors, pourquoi Hervé Snout a-t-il disparu ? Et qui est responsable ? L’enquête est ouverte.
    .
    Ce livre est une divine surprise. Le genre de bouquin que tu ouvres un peu par hasard un jour de déprime et qui te colle illico le sourire aux lèvres. C’est drôle, c’est mordant, c’est très satirique, mais c’est surtout sacrément bien écrit et très habilement construit.C’est jouissif de suivre l’itinéraire de cet homme pour le moins détestable, et certaines scènes sont franchement hilarantes. D’autres sont assez gore, il vaut mieux le savoir, et on ne regarde plus tout à fait pareil son rôti de bœuf à l’issue de cette lecture. Mais au-delà de son aspect réjouissant et divertissant, ce livre est bien moins léger qu’il n’y parait. Car finalement ce qui sous-tend les rapports entre cette galerie de personnage c’est la violence. Violence familiale, par les propos, par le dénigrement ou par la négligence. Violence au travail quotidienne, généralisée et même légitimée quand elle émane du Directeur lui-même. Violence envers les animaux enfin, poussée à son paroxysme dans cet univers sanglant et macabre. Une violence qui devient presque normale, qui se banalise et se transmet de façon insidieuse, car finalement comment l’éviter quand on tue toute la journée ? Un roman qui au final questionne et interpelle et qui a mon avis viendra bousculer les certitudes des plus sceptiques sur la question de la condition animale.
    Un livre que je recommande et que je suis heureuse de retrouver dans la première sélection du Prix Orange 2024