Autour d'un verre avec Valentine Goby, rentrée littéraire 2016
À la fin des années 1950, Mathilde, adolescente, voit partir son père puis sa mère pour le sanatorium d'Aincourt. Commerçants, ils tenaient le café de La Roche-Guyon. Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant laisse alors ses deux plus jeunes enfants dans la misère. Car à l'aube des années 1960, la Sécurité sociale ne protège que les salariés et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui, par insouciance, méconnaissance ou dénuement ne sont pas soignés à temps. Petite mère courage, Mathilde va se battre pour sortir ceux qu'elle aime du sanatorium, ce grand paquebot blanc niché dans les arbres, où se reposent et s'aiment ceux que l'enfance ne peut tolérer autrement qu'invincibles.
Autour d'un verre avec Valentine Goby, rentrée littéraire 2016
Valentine Goby partage ses choix littéraires
Ils sont dans le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2016, ce sont les incontournables de vos prochaines lectures !
Best of de l'été, retrouvez nos conseils, nos listes de lectures, nos avis...
La tuberculose, on en a tous entendu parler. Une maladie oubliée aujourd’hui. Pourtant dans les années 1950, être malade de la tuberculose était grave, on en mourait.
La famille Blanc va être frappée par cette maladie qui fait des ravages dans les corps mais peut aussi, comme ici, changer le cours de la vie de toute une famille.
Valentine Goby nous fait pénétrer dans cette famille, nous fait suivre son histoire, et nous offre ici une page d’histoire sociale de la France dans ces années-là.
Les descriptions sont criantes de réalisme, le lecteur se retrouve transporté au temps des sanatoriums.
Ce roman est, comme d’habitude avec cette écrivaine, très documenté et rend l’histoire véridique, même si elle est totalement romanesque et inventée.
Valentine Goby a un style littéraire travaillé, pointu et à la portée de tous. A chacun de ses récits, je me laisse embarquer dans une nouvelle page de l’histoire de notre pays.
Si vous avez l’occasion de la rencontrer, n’hésitez pas. Elle est passionnante et livre avec plaisir ses secrets d’écriture.
Au Balto, bar du village, vit une famille heureuse.
Paulot, le père, boute en train et joueur d'harmonica, Odile, la mère et leur trois enfants.
Mais voilà, Paulot attrape la tuberculose et doit abandonner son bar.
Il part avec sa femme au sanatorium d'Aincourt.
Les deux plus jeunes sont placés en famille d'accueil.
C'est la descente aux enfers.
Mathilde va demander son émancipation et s'occuper de toute la famille avec un courage exceptionnel.
C'est une douloureuse histoire.
Dans le contexte des trente glorieuses, avec en fond l'indépendance de l’Algérie et ses tragiques conséquences, c'est aussi le début de la sécurité sociale, hélas pas encore pour tout le monde.
Valentine Goby a très bien su reconstituer cette époque.
Par contre, je n'ai pas réussi à être émue par les personnages malgré le contexte dramatique.
Est-ce du à l'écriture ?
Je pense que oui.
Elle fait partie de ces écrivains qui ont du talent mais que je n'arrive pas à savoir si je les aime ou pas.
Avec elle, j'ai l'impression de lire en apnée .
Les phrases sont longues, répétitives, saccadées et je pense que c'est ce qui me freine à entrer dans l'émotion.
Je ne nie pas le travail incroyable de recherche pour avoir su écrire cette histoire, à priori sortie d'un témoignage.
Ce style particulier sait séduire plus d'un lecteur, heureusement, mais ne me convient pas spécialement à moi.
J'avais déjà ressenti ça dans Kinderzimmer.
Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le coeur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession.
En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.
Deux écrivaines, deux fois actes sud et deux ratages. Je regroupe ces deux romans car les raisons de mes abandons sont les mêmes. Je ne suis pas parvenu à croire à leurs histoires. Je ne m'y suis jamais senti impliqué. Chez Jeanne Benameur, j'y ai même lu quelques facilités de phrases ou expressions toutes faites qui m'ont parfois déçu.
Jamais désagréables, mais jamais convaincants. Je reste en dehors et ça je n'aime pas du tout. Je sais que ces deux écrivaines reconnues sont très appréciées et sûrement à raison. Si j'avais déjà lu Valentine Goby, je découvrais Jeanne Benameur. Bon, rendez-vous raté, qui, je tiens à le préciser avant de me faire agonir ne tient qu'à ma perception de leurs écrits. "Parfois ça marche, parfois ça marche pas" disait Garcimore -que les plus jeunes veuillent bien m'excuser de cette référence de vieux, là ça ne marche pas.
Qu’on ne s’y trompe pas, si ce très beau titre prête à rêver de croisière et de liberté au fil de l’eau, c’est dans des eaux bien amères et face à de terribles courants contraires que tente de surnager Mathilde.
Contre vents et marrées, forte de ses souvenirs, de l’amour viscérale qu’elle porte aux siens et de son admiration sans borne pour son père, cette toute jeune fille tentera tout pour maintenir à flot sa famille qui part à vau l’eau, malmenée par les écueils d’une réalité qu’elle n’a su ni appréhender, ni anticiper, bercée par trop de bonheur et des airs d’harmonica.
Par son style âpre et poétique, Valentine Goby nous entraîne sans mal dans le sillage de ce paquebot voué au naufrage. Pourtant, comme dans Titanic, on tente de croire jusqu’au bout que rien n’est inéluctable et qu’il y aura des survivants…une survivante ?
Ce paquebot est en fait un sanatorium ou l on soignait les tuberculeux dans les annees 50. Tout le livre tourne autour de cette maladie dont souffre le père de la narratrice Mathilde. C'est un long cri que pousse Mathilde qui souffre aussi du regard de la société sur ces malades. Une douleur que lui inflige inconsciemment sa famille. l'écriture est brutale incisive à l'image de cette histoire percutante.
Tombée par hasard sur ce livre, à la médiathèque, je l'ai ouvert avec beaucoup d'hésitation, puis je ne l'ai plus laché. C'est pour ces moments là, que je lis. Il raconte l'histoire d'un lieu qui a existé, que je ne connaissais par ; il raconte l'histoire d'une famille confrontée à la maladie, à la déchéance, à l'amour. Brutal.
Qu’on ne s’y trompe pas, si ce très beau titre prête à rêver de croisière et de liberté au fil de l’eau, c’est dans des eaux bien amères et face à de terribles courants contraires que tente de surnager Mathilde.
Contre vents et marrées, forte de ses souvenirs, de l’amour viscérale qu’elle porte aux siens et de son admiration sans borne pour son père, cette toute jeune fille tentera tout pour maintenir à flot sa famille qui part à veau l’eau, malmenée par les écueils d’une réalité qu’elle n’a su ni appréhender, ni anticiper, bercée par trop de bonheur et des airs d’harmonica.
Par son style âpre et poétique, Valentine Goby nous entraîne sans mal dans le sillage de ce paquebot voué au naufrage. Pourtant, comme dans Titanic, on tente de croire jusqu’au bout que rien n’est inéluctable et qu’il y aura des survivants…une survivante ?
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