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Alors que le commissaire Dupin, auparavant rattaché à Paris, goûte avec joie aux plaisirs de sa vie finistérienne, il est confronté à l'assassinat du propriétaire du célèbre hôtel-restaurant de Pont-Aven, le Central.
La saison est sur le point de s'ouvrir, et le commissaire va devoir se dépatouiller avec un crime qui le laisse perplexe. Heureusement, il peut compter sur l'appui d'une jeune experte en art. Car tout, ici, se rapporte à Gauguin. Le Central, le meurtre, la vérité. Et le célèbre peintre, à défaut de pouvoir être l'accusé, n'est peut-être pas non plus totalement innocent...
" Un pol'art en pays bigouden. "
Femme actuelle
" Roman policier, roman de voyage, voire guide touristique, les aventures du commissaire Dupin sentent le sel marin, la houle et le café. "
Ouest France
Oh ! qu'elle est belle ma Bretagne !
Sous son ciel gris, il faut la voir.
Avez-vous admiré son océan qui gronde ?
Ses falaises, ses bois, ses bruyère en fleurs,
Ses longs genêts dorés dans la gorge profonde,
Quand l'humide matin les baigne de ses pleurs ?
Comme le poète, Jean-Luc Bannalec en est tombé amoureux au point d’en oublier son patronyme Allemand, pour un pseudo qu’aucun Breton ne renierait.
Son héros, le commissaire Dupin a lui aussi succombé aux charmes de la Belle.
Pourtant, Parisien pur jus, se retrouver à Concarneau était en quelque sorte une mise au placard, il avait en effet soi-disant manqué de respect au Maire de Paris devenu peu après Président de la République.
Une vie calme donc pour notre commissaire, quelques problèmes avec les touristes, ivresse sur la voie publique et autres excès de vitesse, rien de bien sérieux.
En ce début d’été, tout est prête pour accueillir les touristes dans la petite station de Pont Aven même le soleil et la chaleur sont au rendez-vous.
Mais stupeur, le patron du plus grand hôtel est retrouvé assassiné.
Dépêché sur les lieux le commissaire Dupin va se livrer à une enquête minutieuse, mais il n’est pas au bout de ses surprises.
Rien d’un thriller palpitant dans ce roman mais une enquête digne de Maigret qui ravira les amateurs dont je fais partie.
Au-delà de l’intrigue on se régale à contempler le vol des mouettes, on savoure les descriptions dont Jean-Luc Bannalec émaille son récit avec poésie et amour pour cette terre Bretonne qui l’a adopté.
Y aura-il d’autres enquêtes du commissaire Dupin ? personnellement, j’aimerais bien !
Précision liminaire qui concerne un point qui n'a sûrement pas échappé à votre sagacité, je fais mention plus haut d'un livre écrit par Jean-Luc Bannalec et traduit (brillamment) par Amélie de Maupeou ; en fait A. de Maupeou traduit de l'allemand au français, car JL Bannalec est le pseudonyme d'un écrivain allemand qui vit trois mois de l'année dans le Finistère sud ; ce premier tome -car d'autres enquêtes de G. Dupin suivront- fut une vraie réussite en terme de vente en Allemagne et débarque donc chez nous.
Soyons francs, soyons fous, je divulgue tout de suite mon avis général, un peu comme si je donnais le nom du coupable dès les premières pages : c'est un bon roman policier qui laisse le goût d'un revenez-y pas désagréable du tout ; la deuxième aventure a déjà été lue par nos amis allemands, j'aimerais bien qu'Amélie de Maupeou la traduise rapidement pour retrouver Georges Dupin et la Bretagne telle qu'il la décrit.
Plusieurs bons points dans ce roman policier, le premier étant qu'il n'y a point de sang partout, on est dans des meurtres "à l'ancienne", l'auteur nous épargnant les descriptions minutieuses des cadavres, les odeurs, et tout ce que l'on peut lire dans certains livres du genre.
Le deuxième, sur la même ligne nous présente un commissaire qui prend son temps, qui a besoin de prendre du recul, seul pour réfléchir, à l'instar d'un Maigret -il a d'ailleurs le prénom du créateur du célèbre commissaire du 36 quai des orfèvres. Il pose des questions, consigne tout sur des petits cahiers Clairefontaine, les relit, y trouve -ou pas-le détail qui fait basculer l'enquête : "On y était. Dupin connaissait ce point précis où tout basculait dans une enquête, peu importait laquelle. Ce fameux moment où la vraie version des faits apparaissait au grand jour. Jusque-là, tout le monde s'était efforcé de ne montrer de soi-même qu'une surface lisse et opaque, de ne surtout rien révéler des véritables dessous de l'histoire. Et chacun, pas seulement les coupables, avait toujours de bonnes raisons de le faire." (p. 246) Il y a aussi du Colombo en lui, avec cette manière de poser des questions parfois sans rapport direct avec l'affaire, mais qui s'avèrent primordiales, du Wallander aussi à creuser toutes les pistes -à faire creuser plutôt par Le Ber et Labat ses collaborateurs ainsi que Nolwenn la secrétaire ultra-efficace (pléonasme ?)- à garder pour lui des informations, des intuitions qui deviendront des certitudes. Car dans ses moments de réflexion, Dupin se repasse tout le film de l'enquête en cours cherchant le détail qu'il n'a pas encore vu jusqu'à ce que ce fameux détail le mène vers la solution, évidente et même simple, presque trop, néanmoins bien dissimulée jusqu'au bout par JL Bannalec.
Le troisième est la description du pays par un œil extérieur, celui d'un exilé qui se met à adorer son lieu de "punition" ou celui de JL Bannalec, auteur allemand donc, qui s'émerveillent à raison devant la beauté des sites, des lieux typiques, de la gastronomie locale et pour G. Dupin, qui tombe sous le charme des Bretonnes (pour JL Bannalec, je ne m'avance pas, je ne voudrais pas faire de peine à "Frau Bannalec"), au moins deux, Camille de Denis, la notaire et Marie Morgane Cassel, experte en art, spécialiste de l'école de Pont-Aven.
Les Bretons vont adorer ce roman qui décrit superbement la région et les autres vont avoir très envie de venir la découvrir. Quant à moi, né en Ille-et-Vilaine, élevé à Nantes, et habitant désormais au sud-est de cette ville, presque en bordure de la Vendée, suis-je Breton ? L'éternel débat relancé. En fait, je suis entre les deux, j'ai beaucoup aimé ce roman pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, et notamment pour la visite guidée de Concarneau et Pont-Aven et les environs et j'ai très envie de retourner voir tous ces coins que j'ai déjà vus et revus et que je trouve particulièrement accueillants.
Le commissaire Dupin a été muté en Bretagne il y a trois ans suite à des soucis avec sa hiérarchie. Lui qui avait passé sa vie dans la capitale ne pensait pas s'acclimater aussi vite et aussi bien à la Bretagne et au caractère des bretons. Un caractère particulier que le commissaire se plaît à analyser en profondeur non seulement dans le cadre de son travail, mais aussi pour son plaisir personnel .
" Après sa "mutation", il s'était lancé, d'abord à contrecoeur puis avec un intérêt croissant dans l'étude de l'âme bretonne. Au delà du contact réel avec les habitants du coin, c'était précisément ces petites histoires d'apparence anodine qui lui fournissaient les informations les plus précieuses sur la région."
Sa lecture des nouvelles régionales est brusquement interrompue par un appel de Pont-Aven. Pierre-Louis Pennec, un notable de la ville a été retrouvé assassiné. Propriétaire du Central, hôtel historique de le petite cité finistérienne, Pennec est le descendant de Marie-Jeanne Pennec qui avait créé cet hôtel pour héberger la colonie de peintres, tels que Gauguin (le plus célèbre d'entre eux) venus profiter de la luminosité particulière de la Bretagne et de ses paysages. Autant dire que l'assassinat d'une telle personnalité juste avant l'ouverture de la saison estivale est du plus mauvais effet. Le commissaire va être soumis à la pression de sa hiérarchie et des élus pour résoudre cette affaire compliquée dans les meilleurs délais.
Si l'enquête policière décrite dans ce roman paraît bien classique, le roman est très agréable à lire. On pourrait presque dire que l'intrigue policière de ce roman n'est qu'un prétexte pour l'auteur, écrivain allemand écrivant sous pseudonyme à consonance bretonne, pour exprimer son amour pour la Bretagne (sa deuxième patrie) et pour son peuple taiseux et têtu mais au combien authentique. La Bretagne apparaît comme un personnage à part entière de ce roman, tout comme l'âme bretonne.
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