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De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la Trilogie new-yorkaise, l'art de la narration est sans doute la plus déterminante. C'est qu'il suffit de s'embarquer dans la première phrase d'un de ces trois romans pour être emporté dans les péripéties de l'action et étourdi jusqu'au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant, le thriller prend une allure de quête métaphysique et la ville, illimitée, insaisissable, devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions pour mieux nous parler de dépossession.
Si chaque tome peut s'apprécier indépendamment des deux autres, la "Trilogie New-Yorkaise" est toutefois une oeuvre à part entière, un tout dont chaque segment se complète et s'oppose pour mieux placer le lecteur dans une position inconfortable : celle d'un enquêteur confronté à une multitude d'indices parfois contradictoires.
Si la Trilogie a en apparence les allures d'un roman policier, qu'elle convoque des détectives, qu'il y est question de filatures, de missions d'espionnage, de faux-semblants, de disparitions inquiétantes et de mystères à résoudre, tout cela n'est qu'un leurre. Il en est de même pour les références autobiographiques qu'Auster s'emploie à disséminer dans chacun des tomes jusqu'à ce que l'on finisse par se rendre compte dans "La chambre dérobée" - submergé par leur nombre - que l'auteur se joue de nous.
Ce dernier tome, de loin le meilleur des trois, nous apporte pourtant nombre d'éclaircissements et notamment l'identité du mystérieux narrateur de "Cité de verre" et de "Revenants". Variations sur le même thème, mises en abîme en veux-tu, en voilà, Paul Auster nous raconterait-il la même histoire, mais sous un angle, un point de vue différent ? C'est là l'une des nombreuses questions qui accompagnent la lecture de ses trois romans.
Avec un plaisir de marionnettistes, Auster s'amuse à télescoper les personnages, les noms, joue avec les initiales, s'introduit dans le récit, s'invente un homonyme détective, un jeu constant avec le double qui atteint son apogée dans "La chambre dérobée", laissant supposer sans jamais trancher, un flirt habile avec la schizophrénie tantôt suggéré tantôt infirmé.
La lecture de la "Trilogie New-Yorkaise" ressemble parfois à des montagnes russes. Si "Cité de verre" est relativement équilibré entre l'ombre et la lumière, "Revenants" plonge tête baissée dans l'obscurité et l'immobilisme. En découle une torpeur, un récit devenu pesant, mais néanmoins nécessaire sur lequel "La chambre dérobée" va jeter un halo de lumière.
Si la complémentarité des trois récits est indéniable, chaque tome possède toutefois des caractéristiques qui lui sont propres et qui le rend unique. L'histoire de ce petit garçon enfermé dans le noir et isolé du monde par un géniteur persuadé que son fils parlera la langue de Dieu s'il n'entend pas celle des hommes donne le ton de "Cité de verre", une intrigue emplie de mystères, mais qui n'est au fond qu'un curieux fait divers. Dans "Revenants", c'est le schéma mis en place qui intrigue : un faux huis-clos, une omniprésence de la couleur dans un récit marqué par le bruit blanc du silence dans lequel sont murés les personnages. Enfin, "La chambre dérobée" est sans doute le plus indépendant des trois, dans le sens où il est le seul à avoir réellement les caractéristiques d'un roman classique.
Lire la "Trilogie New-Yorkaise" n'est à vrai dire pas de tout repos. Cela suppose d'accepter que toutes les clefs de l'énigme ne seront pas données, que les hypothèses les plus folles continueront de faire gamberger votre cerveau pendant bien des années, que la lecture sera tantôt lumineuse, tantôt pénible, mais tout lecteur, qu'il soit conquis ou non, ne pourra toutefois affirmer que cette expérience l'aura laissé indifférent.
Une découverte de cet auteur dont j'ai lu toutes les œuvres. Ses personnages deviennent très vite attachants car très humains dans leurs tourmentes et parfois désillusions. La narration y est tellement descriptive que l'on s'imagine très bien dans les lieux.
A recommander à tous lecteurs, et quel bonheur de voir Mr Auster parler un très très bon français et s'intéresser beaucoup à notre culture et mode de vie, lui qui nous décrit si bien son pays. Il est et restera un des mes auteurs préférés
À travers ces trois histoires policières et mystérieuses, qui se font échos et se répondent continuellement, Paul Auster nous livre une trilogie magistrale, où les couleurs deviennent des personnages dans Revenants, où le personnage de Quinn se fait passer pour Paul Auster dans Cité de Verre, et où le narrateur s'empare de la vie d'un écrivain dans La Chambre dérobée.
Une trilogie sur le voyeurisme, la solitude, l'identité et la dépossession de soi, dans une New York aux mille et un visages.
Trois histoires, trois destins énigmatiques, basés sur une recherche de soi par la quête des autres. Dans chaque récit, le personnage principal se lance, pour des raisons professionnelles ou personnelles, dans une observation et une analyse de l'autre, et finit par se remettre lui-même en question.
Dans "Cité de verre", Quinn se perd en essayant de suivre ses convictions. Dans "Revenants", Blanc se laisse piéger par ses propres actes. Et dans "La chambre dérobée", Fanshawe reste finalement hanté par ses choix.
Même si pour "Les revenants", j'ai eu plus de mal à rentrer dans le sujet, du fait de la neutralité des personnages, les trois récits m'ont emporté avec délectation, dans ce dédale New-Yorkais entre réalité et métaphysique.
Une certitude: Paul Auster écrit toujours aussi bien. Grâce à son sens de la narration, il nous entraîne dans le sillage de ses mystères, et inscrit avec force, ses contes identitaires dans nos mémoires: des contes qui n'ont pas réellement de fin mais qui trottent encore et encore dans notre inconscient.
Peux être n'aurais je pas découvert l'oeuvre et son auteur de la même façon si je n'avais pas vécu moi même à New York...
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