Août 1944, le destin de deux jeunes : l’un, d’une jeune fille aveugle réfugiée avec son père, dans la ville de Saint-Malo, devant la difficulté d’approvisionnement à Paris, et l’autre, d’un jeune homme avide de connaissances, orphelin habitant près de la ville d’Essen. Un destin parallèle...
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Août 1944, le destin de deux jeunes : l’un, d’une jeune fille aveugle réfugiée avec son père, dans la ville de Saint-Malo, devant la difficulté d’approvisionnement à Paris, et l’autre, d’un jeune homme avide de connaissances, orphelin habitant près de la ville d’Essen. Un destin parallèle pendant un certain laps de temps qui aboutira à une rencontre pour le moins désirée, pendant la période de libération de la ville maritime.
Difficile d’appréhender la vie de ces adolescents, qui augure d’une vie pleine de sacrifices, d’incompréhension de la situation sociale, aussi Werner Pfennig choisit-il d’intégrer alors une école d’élite, une école d’abnégation – sans aucune alacrité –, dont le seul mot d’ordre est : La nation sera votre seule et unique raison de vivre. En effet, facile à exprimer mais point de réflexion pendant cette période, où l’injonction permanente était, la disparition de l’unité pour la gloire du groupe ! Werner part donc sur différents fronts de guerre, sur lesquels l’ignominie survole la noria des horreurs commises par la sempiternelle folie des hommes.
Quant à Marie-Laure Leblanc, souffrant d’une cataracte congénitale inopérable, elle arrive à se prendre en charge, grâce à l’appui de son père – serrurier au Muséum d’histoire naturelle – qui en permanence l’initie, notamment, à la connaissance de la famille des mollusques et qui deviendra bien plus tard l’objet d’un professorat. Peut-être que la lecture en braille du roman de Jules Verne : Vingt mille lieues sous les mers, ont permis cette symbiose.
Un formidable conte que Anthony Doerr, prix Pulitzer en 2015, d’une plume légère arrive à nous faire saisir les difficultés, les atrocités subies par les uns et les autres. Certes il n’est pas question d’oublier mais d’admettre déjà le pardon ! Et malgré tout, dans ce contexte spécifique, l’esprit s’élève tant l’auteur, parsème d’échappatoires avec des envolées sur la houle et les couleurs des vagues de l’océan, sur la faune ornithologique, sans oublier, bien sûr, la partie historique intra-muros de Saint-Malo. Bref chacun, arguant de sa personnalité, sera plongé, dans le bruit et la fureur des bombardements, puis survolera d’une tranquille ataraxie les remparts de cette éminente cité maritime.
La lumière existe-t-elle au bout du tunnel de l’ineffable ?