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LE LIVRE : Bipolaire, Zoran vit d'amours passagères et de désillusions. Jusqu'au jour où il croit toucher le pactole en faisant main basse sur treize kilos de « Vendredi 13 », une came nouvelle génération, la Rolls-Royce de la défonce...
Poursuivi par une armada de motards néo-nazis qui veulent récupérer la poudre, coincé entre le marteau de la mafia et l'enclume des flics, Zoran apprendra à ses dépens qu'on ne jongle pas impunément avec la chance. Et que nul ne s'improvise dealer ni porte-flingue.
LA COLLECTION : « Pour VENDREDI 13, nous avons tenté la gageure de rassembler treize écrivains de renom et leur demander de nous broder 13 romans musclés autour de cette date fétiche. 13 récits d'action, contemporains, où le héros, l'héroïne, met sa vie en jeu pour : un paquet de fric, l'amour, sa liberté, la gloire, la révolution, une utopie... à chaque auteur de choisir. Notre premier succès a été de réussir à recruter une très belle bande de mercenaires : Brigitte Aubert, Pierre Bordage, Patrick Chamoiseau, Mercedes Deambrosis, Pierre Hanot, Jean-Marie Laclavetine, Alain Mabanckou, Olivier Maulin, Pierre Pelot, Pia Petersen, Scott Philipps, Jean-Bernard Pouy et Michel Quint. Nos plus secrets espoirs sont comblés : nous avons lu un panaché explosif de récits mordants, vitriolés ou haletants ? à tous les coups savoureux. Unis par la seule date qui donne son nom à la collection, nos treize auteurs offrent un chatoiement de sujets, d'écriture, bref, d'inspiration. (Patrick Raynal, directeur de la collection « Vendredi 13 ».)
Onzième volume de la collection Vendredi 13, assez différent des autres. Moins d'humour que dans les autres -ou alors différent, et je ne l'ai pas compris- et une écriture très particulière. Mais avant de développer, je voudrais évacuer très vite une petite réserve personnelle. Beaucoup de personnages dans ce roman. Trop pour moi. Parfois, je ne savais plus qui était qui. Pour peu que je repose le bouquin un soir et que je ne le reprenne que le lendemain il me fallait plusieurs secondes et pages avant de tout remettre en place. Cette réserve reste mineure dans la mesure où l'on est capable assez aisément si ce n'est de cerner exactement le personnage au moins de savoir dans quel groupe il évolue : entourage de Zoran, les bikers néo-nazis, la mafia, les flics, ...
Ceci étant dit, ce qui me plait le plus dans ce livre c'est l'écriture de Pierre Hanot. Elle emprunte à tous les registres de la langue. Du langage le plus châtié, voire inconnu pour le commun des lecteurs -je vous rassure, juste quelques mots qui n'empêchent pas la bonne compréhension globale- à l'argot, en passant par le langage familier ou le patois argotique local, comme cette phrase en marseillais :
"...les nanas étaient cagoles ou girelles, elles avaient une mounine à la place du minou et se faisaient chasper à la raspaille dans les trapanelles par des chacapans aux alibofis de rascous." Ce qui signifie, selon la note de bas de page : "Elles se faisaient peloter au hasard dans des vieilles guimbardes par des marlous sans scrupules aux testicules de rapias." (p.108)
Il faut bien avouer que parfois certaines expressions me laissaient pantois, voire dubitatif -mot qui, selon Pierre Desproges (qui excellait lui aussi dans le mélange des niveaux de langage, d'où ma référence), ne veut pas dire éjaculateur précoce, mais que le doute m'habite. Mais, comme j'ai eu l'intelligence -mais si, mais si- de l'écrire plus haut, rien qui ne nuise à la bonne compréhension du texte. Le texte de P. Hanot incite à la lecture rapide qui est le rythme des aventures de Zoran : le texte colle à l'image et c'est parfait. Beaucoup d'inventions dans l'écriture, de nouveautés, qui lui donnent une certaine poésie -ou une poésie certaine-, comme par exemple cette définition de la bipolarité :
"Trouble de l'humeur, complexion cyclothymique. Un peu comme un accident de plongée : vous êtes capable d'encaisser la monotonie abyssale d'un boulot qui vous répugne, mais quand il s'agit de remonter à la surface, vous ne respectez pas les paliers de décompression.
Zoran respira à pleins poumons, pas de panique : au fond de la mer dévalant son avalanche longitudinale, les poissons étaient couchés, au-dessus la lune était ronde, lui idem." (p.15)
Ouh la, je m'aperçois, que pris dans mon élan et mon enthousiasme, je n'ai pas parlé de l'histoire de ce polar et mon billet est déjà conséquent ! Je résume pour ne point en rajouter et le rendre trop long -car je sens bien que certains parmi mes visiteurs soufflent déjà d'impatience. Allez plus que quelques lignes, vous êtes bientôt au bout. Ça ne devrait pas effrayer de grands lecteurs comme vous.-, je dirais simplement qu'elle est à la hauteur d'une très bonne intrigue policière, qu'elle n'a rien à envier aux autres titres de cette collection, et si vous me suivez régulièrement, vous savez tout le bien -voire l'excellent- que j'en pense.
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