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Syngué Sabour, pierre de patience

Couverture du livre « Syngué Sabour, pierre de patience » de Atiq Rahimi aux éditions Feryane
  • Date de parution :
  • Editeur : Feryane
  • EAN : 9782840118886
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Syngué sabour n.f. (du perse syngue "pierre", et sabour "patiente"). Pierre de patience.
Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on ose pas... Voir plus

Syngué sabour n.f. (du perse syngue "pierre", et sabour "patiente"). Pierre de patience.
Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là, on est délivré.

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Avis (8)

  • La narratrice est au bout du rouleau. Son mari a été touché par une balle et se trouve dans un état végétatif. Elle en profite pour lui dévoiler tout ce qu'elle a sur le coeur, ses secrets, ses sentiments, sa haine... Elle espère ainsi une réaction de son mari. Un excellent livre sur...
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    La narratrice est au bout du rouleau. Son mari a été touché par une balle et se trouve dans un état végétatif. Elle en profite pour lui dévoiler tout ce qu'elle a sur le coeur, ses secrets, ses sentiments, sa haine... Elle espère ainsi une réaction de son mari. Un excellent livre sur l'intériorité. Très poétique.

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  • « Quelque part en Afghanistan ou ailleurs …. », cette imprécision géographique, jointe à une imprécision chronologique et à l’absence d’informations sur l’identité de la femme et du mari confère au roman un intérêt qui dépasse celui de la simple histoire d’une famille .
    Ce huis clos dans un...
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    « Quelque part en Afghanistan ou ailleurs …. », cette imprécision géographique, jointe à une imprécision chronologique et à l’absence d’informations sur l’identité de la femme et du mari confère au roman un intérêt qui dépasse celui de la simple histoire d’une famille .
    Ce huis clos dans un lieu coupé de la vie extérieure qui ne se manifeste que par des bruits ou par des images perçues selon un angle très restreint, condense l’attention sur la condition de la femme dans tout pays musulman intégriste où elle est réduite à ruser ou mentir, à n’ être que mère reproductrice ou repos du guerrier, et sur la difficulté d’entretenir avec l’homme des rapports libres et francs.

    A la lenteur du temps qui s’écoule marquée par la narration au présent , les psalmodies, le goutte à goutte et le parcours de l’ombre et du soleil , s’oppose la violence de certaines scènes où la confidence devient aveu, le chuchotement cri et la douceur violence , où la femme se croit démone, possédée par le mal .

    Une œuvre marquante dont la puissance vient paradoxalement de son écriture minimaliste. Les phrases dépouillées, sèches et concises résonnent comme en écho dans l’esprit du lecteur qui est amené alors à ressentir tout le non-dit du récit .

    Un ouvrage qui restitue au corps de la femme toute la place que le vêtement féminin afghan vise à occulter .

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  • Atiq Rahimi, né le 26 février 1962 à Kaboul, Afghanistan, est un romancier et réalisateur de double nationalité française et afghane. Il a reçu le Prix Goncourt le 10 novembre 2008 pour son roman Syngué sabour. A l’annonce, du prix Goncourt 2008 attribué à l’Afghan Atiq Rahimi, des gens mesquins...
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    Atiq Rahimi, né le 26 février 1962 à Kaboul, Afghanistan, est un romancier et réalisateur de double nationalité française et afghane. Il a reçu le Prix Goncourt le 10 novembre 2008 pour son roman Syngué sabour. A l’annonce, du prix Goncourt 2008 attribué à l’Afghan Atiq Rahimi, des gens mesquins se sont élevés pour dénoncer une ‘‘complaisance politique’’ à un enfant de l’Afghanistan vivant en France et, par ailleurs, franco-afghan. Mais comme ce prix est mérité,, il est un grand écrivain. L'histoire d'une femme Afghane qui se révèle, qui livre ses secrets à son mari étendu sur un matelas dans le coma.Elle le compare à cette pierre noire, précieuse que l’on pose devant soi, devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères. Tu lui parles et la pierre t’écoute, éponge tes mots, tes secrets jusqu’à ce qu’un jour elle éclate et ce jour là tu es délivré. C’est la pierre noire où depuis des siècles des pèlerins se rendent à la Mecque pour tourner et prier autour d'elle. Beaucoup de pudeur mais aussi des passages crus. Ce court roman nous permet de plonger dans une réalité difficile, et nous donne l’occasion de comprendre le monde des femmes Afghanes. Ce roman est d’une beauté incroyable, il nous plonge dans une atmosphère pesante, étrange et envoûtante.

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    Elle veille son mari mourant, une balle dans la nuque, en égrenant son chapelet et ânonnant « Al-Qahhâr, Al-Qahhâr, Al-Qahhâr », se calquant sur la respiration du moribond. Le silence de la chambre rend les bruits, la présence de la guerre encore plus insupportables. Le temps...
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    Elle veille son mari mourant, une balle dans la nuque, en égrenant son chapelet et ânonnant « Al-Qahhâr, Al-Qahhâr, Al-Qahhâr », se calquant sur la respiration du moribond. Le silence de la chambre rend les bruits, la présence de la guerre encore plus insupportables. Le temps s’écoule au rythme de la respiration du mari, des alertes, du couvre-feu, des gouttes de collyre et du goutte-à-goutte. Un rythme lent, un quasi silence qui éclatera en morceaux avec les paroles de la femme.

    Petit à petit, une impatience sortie de ses entrailles nait, une audace la tenaille. Elle ose s’insurger contre lui, ose parler du désir, des humiliations, de son père, de parler de toutes ces choses interdites qu’elle tenait enfermée au fond d’elle-même. Petit à petit, les mots se font plus osés, plus durs, plus crus. La soumission n’est plus de mise, elle ose parler d’elle, elle accouche, enfin, de sa féminité.

    Dans ce conte, Atiq Rahimi, écrivain afghan, ose s’emparer de la féminité, des souffrances, des désirs d’une femme dans un livre toutes tripes sorties. Cette veilleuse défiera son époux inconscient, se vengera de lui et de sa famille en provoquant deux hommes armés venus se réfugier chez elle se déclarant putain pour ne pas subir le viol. « J’étais obligée de lui dire ça, sinon, il m’aurait violée » Elle osera dépasser les tabous « Je vends ma chair, comme vous vendez votre sang. » en assumant ce rôle de putain. Elle osera se rebeller contre l’hypocrisie, contre cette guerre fratricide qui dure depuis si longtemps, se dévoiler.

    Celle qui n’était qu’effacement, fantôme sous son tchadari va se libérer, la pierre de patience va éclater dans une grande violence. « Tu lui parles, tu lui parles et la pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines. »

    Un livre âprement superbe. La violence des mots d’Atiq Rahimi n’est pas sans me rappeler Anima de Wajdi Mouawad. Un coup de cœur.

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  • Un huit clos en terre afghane entre une femme et son mari dans le coma, qu'elle va soigner jour après jour, tout en lui livrant tout ce qui la fait soufrir notamment dans sa condition de femme. Une ambiance froide, un texte qui ne laisse pas indifférent, le cri d'une femme afghane.
    Livre...
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    Un huit clos en terre afghane entre une femme et son mari dans le coma, qu'elle va soigner jour après jour, tout en lui livrant tout ce qui la fait soufrir notamment dans sa condition de femme. Une ambiance froide, un texte qui ne laisse pas indifférent, le cri d'une femme afghane.
    Livre dévoré en très peu de temps tant on a envie de savoir où ce huit clos sordide va conduire.

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  • Un prix Goncourt, un livre court, des sentiments mitigés.
    Le style est beau, descriptif, l’ambiance des troubles en Afghanistan parfaitement rendue, la révolté et l’impuissance de cette femme très bien décrits.
    Elle est seule dans un immeuble plus ou moins abandonné, son mari agonise d’une...
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    Un prix Goncourt, un livre court, des sentiments mitigés.
    Le style est beau, descriptif, l’ambiance des troubles en Afghanistan parfaitement rendue, la révolté et l’impuissance de cette femme très bien décrits.
    Elle est seule dans un immeuble plus ou moins abandonné, son mari agonise d’une balle dans la nuque. Elle le soigne, prie, lui parle, lui dit tout ce qu’elle n’a jamais pu lui dire.
    C’est incontestablement un livre fort, mais auquel il manque un petit quelque chose pour que l’émotion nous prenne.

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  • J'ai reculé longtemps le moment de lire ce roman pour je ne sais quelles raisons. Il m'a fait de l'oeil plusieurs fois sans que je n'aille plus loin. Pareil pour le film que je n'ai pas vu alors que j'étais tenté. Puis, dans le cadre du club de lecture de la bibliothèque, pour septembre, chacun...
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    J'ai reculé longtemps le moment de lire ce roman pour je ne sais quelles raisons. Il m'a fait de l'oeil plusieurs fois sans que je n'aille plus loin. Pareil pour le film que je n'ai pas vu alors que j'étais tenté. Puis, dans le cadre du club de lecture de la bibliothèque, pour septembre, chacun doit présenter un livre qu'il a aimé. La liste est hétérogène, j'avoue ne pas être attiré par beaucoup d'ouvrages. Lorsque l'on m'a présenté ce Syngué sabour, je l'ai pris d'abord parce qu'il me tournait autour depuis longtemps et ensuite parce que contrairement à ce que je croyais, c'est un livre peu épais.
    C'est un bouquin pas banal : cet homme couché, blessé, aux bons soins et à la merci de sa femme. Dans la vie quotidienne, c'est évidemment l'exact contraire, la femme est à la merci des besoins, désirs de l'homme fussent-ils brutaux ou violents. Cette femme qui patiemment change la perfusion, lave et protège son mari tout en lui racontant sa vie intime et secrète malgré elle.
    ""Mais... mais pourquoi je lui raconte tout ça ?" Accablée par ses souvenirs, elle se lève lourdement. "Je n'ai jamais voulu que quelqu'un le sache. Jamais ! même pas mes soeurs !" Contrariée, elle quitte la pièce. Ses craintes résonnent dans le couloir ! "Il me rend folle ! il me rend faible ! il me pousse à parler ! à avouer mes fautes, mes erreurs ! Il m'écoute ! il m'entend ! c'est sûr ! il cherche à m'atteindre... à me détruire !"" (p.69)
    C'est évidemment un récit très lent, sans action vu de la petite pièce de la maison dans laquelle le corps de l'homme est allongé. Cette pièce est en quelque sorte la narratrice : dès que la femme ou les quelques autres intervenants, dont ses deux enfants ou le jeune combattant bègue en sortent, le lecteur ne sait plus ce qu'ils disent ou ce qu'ils font. La femme doit le raconter à son mari pour que nous le sachions. Les mouches, fourmis et araignées apparaissent et vivent dans cette chambre qui nous décrit leurs faits et gestes. Le roman, malgré cette lenteur est écrit en phrases courtes, parfois nominales censées en théorie accélérer le rythme. C'est l'écriture d'Atiq Rahimi, originale, sèche, qui va à l'essentiel qui envoûte le lecteur. Avec un autre style, l'histoire pourrait paraître longue. Or, il n'en est rien : j'ai dévoré ce bouquin de 138 pages dans sa version folio sans pouvoir m'arrêter. J'aurais pu axer ma chronique sur les confidences de la femme, sur ses conditions de vie et celles plus générales des femmes afghanes, surtout celles des combattants ; j'aurais pu parler de ces hommes qui méprisent les femmes libres parce qu'ils ne peuvent les dominer, qui préfèrent profiter des femmes soumises ou en soumettre d'autres par la violence physique, sexuelle (le combat est toujours plus aisé contre un plus faible), tout, tout y est dans ce court livre et beaucoup mieux écrit qu'ici. Si vous ne l'avez pas encore lu, faites-le.
    La fin m'a un peu déçu, mais pouvait-il en être autrement ? Mais revenons au tout début, les premières phrases qui m'ont aspiré dans ce roman :
    "La chambre est petite. Rectangulaire. Elle est étouffante malgré ses murs clairs, couleur cyan, et ses deux rideaux aux motifs d'oiseaux migrateurs figés dans leur élan sur un ciel jaune et bleu. Troués çà et là, ils laissent pénétrer les rayons du soleil pour finir sur les rayures éteintes d'un kilim. Au fond de la chambre, il y a un autre rideau. Vert. Sans motif aucun. Il cache une porte condamnée. Ou un débarras." (p.15)

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