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Marc Alaux a parcouru plus de 6 000 kilomètres à pied au pays du Ciel bleu. De la frontière chinoise aux marches sibériennes, il a traversé les prairies centrales et orientales, mais aussi l'interminable désert de Gobi et les confins montagneux et boisés. Désireux de partager le mode de vie des « Fils de la steppe », il s'est initié à la langue mongole, a lié des amitiés, vécu sous la yourte des éleveurs nomades, pris part aux tâches pastorales, aux fêtes et aux migrations saisonnières. Il a aussi séjourné à Oulan-Bator, la capitale, et dans les villages isolés, afin de saisir toutes les nuances d'une société passée en moins d'un siècle du féodalisme au système communiste puis capitaliste. Il livre sur sa quête de l'âme mongole un récit d'aventure qui est aussi un essai d'ethnologie.
Depuis plus de 20 ans, Marc Alaux voue une passion sans bornes à la Mongolie. Il y a effectué plusieurs voyages, de plusieurs mois chacun, entre 2001 et 2006. Des voyages à pied, seul ou accompagné de son ami Laurent, avec ou sans cheval de bât, sur des milliers de kilomètres au total, à travers les différentes régions et écosystèmes du pays (steppe, désert, montagne, taïga), sans oublier la capitale Oulan-Bator. De ces périples éprouvants dans une nature souvent hostile, au cours desquels il a souffert des conditions climatiques, de faim, de soif et d’épuisement, il a ramené la matière de plusieurs livres, dont celui-ci, publié pour la première fois en 2007.
« Sous les yourtes de Mongolie » retrace principalement les deux voyages effectués avec Laurent en 2001 et 2004, ainsi que ses séjours à Oulan-Bator. Il ne s’agit pas seulement du carnet de bord de ces équipées hors normes, mais bien plutôt des récits de rencontres avec les Mongols croisés en chemin : nomades des steppes, citadins de la capitale ou de petites villes de province, hommes et femmes, aisés ou très pauvres. Il est question de modes de vie, de culture et de traditions, de changement climatique qui décime les troupeaux en hiver, d’exode rural, de la vie sous le régime communiste, de l’effondrement de ce dernier en 1990 et du libéralisme sauvage qui a suivi, de perspectives d’avenir, du balancier perpétuel sur lequel la Mongolie oscille entre ses deux encombrants voisins, la Chine et la Russie. Un condensé d’histoire-géo, de politique et d’ethnographie.
L’auteur témoigne également des relations tissées avec les Mongols, les rencontres, l’esprit de partage et de solidarité. Sans verser dans le romantisme ou l’exaltation, il fait la part belle à l’introspection et à ses réflexions et ressentis. Il rend ainsi compte d’expériences personnelles exceptionnelles, tout à fait admirables et respectables. Il semble considérer que seule sa façon de voyager permet à un étranger de découvrir la « vraie » Mongolie. C’est sans doute vrai, mais de là à faire preuve de condescendance à l’égard des simples « touristes » qui vont y passer deux ou trois semaines en voyage organisé, je coince un peu. Tout le monde n’a pas les capacités physiques ou mentales pour une telle aventure, sans parler du temps, de l’argent, ou simplement de l’envie. Pour autant, n’a-t-on aucune légitimité à vouloir découvrir un petit bout de Mongolie, même fugacement ? Et tous les voyages organisés sont-ils forcément fake ? (évidemment, je ne suis pas objective, je serai l’une de ces touristes dans l’un de ces voyages cet été). Ce n’est pas la première fois que je lis cette opposition entre « voyageur » et « touriste », dans laquelle seul le premier pourrait se targuer d’un intérêt authentique pour sa destination, fondé sur une curiosité profonde et réfléchie, tandis que le second, superficiel par essence, serait uniquement en recherche d’exotisme et de frime. Ce qui est piquant ici, puisque Marc Alaux n’explique jamais clairement comment est né précisément son intérêt pour la Mongolie. Peut-être de la même façon que le mien, c’est-à-dire par hasard…
A part cela, ce livre, très riche en informations en tous genres, est intéressant sans être passionnant. Un peu trop long, un peu trop érudit (le style gagnerait à être plus sobre et moins précieux), il me laisse aussi sur ma faim quant à l’évolution de la Mongolie depuis 2007. Alors qu’il a été réédité en 2022, je trouve dommage qu’il n’ait pas été enrichi d’une petite mise à jour.
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