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Chaque été, une Simca cerise conduit la famille du narrateur sur une côte sauvage de Majorque. Alors commence les liturgies quotidiennes des vacances : les bains, les promenades en montagne, la présence biblique des chèvres, les lectures, l'observation des étoiles. Du souvenir de ces étés surgit la figure du père et un territoire vital pour l'univers de l'écrivain Llop.
JC Llop est un auteur délicat et avec beaucoup de délicatesse et d’élégance il nous entraîne dans ses souvenirs d’enfance. Ce texte nous parle de ses vacances d’été lorsqu’il était enfant et qu’au mois d’août toute la famille partait à Betlem, une zone militaire au sud de l’ile de Majorque. Le père du narrateur est militaire et sa famille est cantonnée dans une caserne, mais c’est aussi un lieu de découverte de la nature, des sorties à la plage, la visite des environs. L’auteur nous entraîne dans les souvenirs de l’enfance, et c’est aussi un beau portrait de son père et sa mère. Il nous parle aussi de lui et de la période avant l’écriture, la période de l’enfance où il découvre le monde environnant, le monde naturel (de belles pages sur le paysage) et les êtres qui l’entourent : les membres de la famille, les amis…« A cette époque, me yeux étaient une caméra et mes oreilles un magnétophone en marche. Même si, par la suite, la mémoire subit des atteintes du temps : c’est la mort de ceux qui nous ont aimés qui nous pousse à la reconstruire. » (p79)Le monde des contes, de la lecture, des mythes. Un livre délicat, intelligent, poétique et qui nous entraine dans un monde qui peut semblait désuet mais dont j’ai apprécié a lecture. « Oui, c’est pourquoi ce livre est un livre ancien qui revendique son besoin d’être ancien pour être. Il est né dans son paysage, un paysage propre, noble et ascétique, qui de tout temps a fini dans la mer. » (p105) « Je suis de ceux qui pensent qu’on ne connait un lieu si on n’a pas visité son marché et son cimetière. Et je pense que fréquenter les tombes familiales est un rite de la mémoire et une façon d’affirmer que la vie sur terre ne doit être la pâture de l’oubli bien qu’elle le soit. » (p87) « L’écriture est une autre forme d’exil, une façon de vivre la destinées du transplanté. « (p121)
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