Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
La conquête du Brésil par les Français est un des épisodes les plus extraordinaires et les plus méconnus de la Renaissance. Rouge Brésil raconte l'histoire de deux enfants, Just et Colombe, embarqués de force dans cette expédition pour servir d'interprètes auprès des tribus indiennes. Tout est démesuré dans cette aventure. Le cadre : la baie sauvage de Rio, encore livrée aux jungles et aux Indiens cannibales. Les personnages - et d'abord le chevalier de Villegagnon, chef de cette expédition, nostalgique des croisades, pétri de culture antique, précurseur de Cyrano ou de d'Artagnan. Les événements : le huis clos dramatique de cette France des Tropiques est une répétition générale, avec dix ans d'avance, des guerres de religion. Fourmillant de portraits, de paysages, d'action, Rouge Brésil, écrit dans une langue à l'ironie voltairienne, prend la forme d'un roman d'éducation et d'amour. Mais plus profondément, à travers les destins et les choix de Just et de Colombe, ce livre met en scène deux conceptions opposées de l'homme et de la nature. D'un côté, la civilisation européenne, conquérante et universelle, qui se veut libératrice et se découvre meurtrière. De l'autre, le monde indien, avec sa sensualité, son sens de l'harmonie et du sacré, le permament appel du bonheur...
Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
J'ai lu ce livre une première fois heureuse que quelqu’un se saisisse de ce moment historique pour la France et le Brésil; j'ai l'ai relu dernièrement en parallèle à des contacts avec des groupes de indigènes du Brésil, vivant sur la côte Atlantique ... et ici ce sont les regards sur le monde si différent entre les peuples premiers et les européens ... mais je suis sûre que je peux le relire faisant attention au regard sur le sacré.
Texte très riche!
Lu dans le cadre du thème « ensauvagement » pour mon club de lecture, Rouge Brésil a été une belle découverte. Une plume remarquable fait entrer le lecteur dans le XVIème siècle. Ce roman lauréat du prix Goncourt 2001 aborde un certain nombre de thèmes tels que les guerres de religion, la conquête de l’Amérique par les Européens et l’Homme face à la nature. Le roman raconte l’histoire de deux adolescents, Just et Colombe, qui, victimes de la cupidité de leur tante, sont envoyés de force en Amérique du Sud. Constamment à la merci d’intérêts supérieurs (leur tante, le Roi, Dieu), ballotés entre des forces différentes, le frère et la sœur arriveront malgré tout à trouver leur place.
Si j’ai apprécié ce roman, c’est avant tout pour le récit d’aventures ancré dans l’Histoire qu’il propose. Le récit commence (et se termine) sous forme de conte, avec des personnages presque caricaturaux, qui rappellent un peu le Cendrillon de Perrault : la marâtre acariâtre prête à tout pour nuire à des enfants innocents, deux héros très différents tant par le caractère que par le physique … Sans plus tarder, je vous livre ici mon résumé de l’incipit : dans une Normandie presque idyllique, deux enfants, un garçon, brun aux yeux sombres et une fille blonde aux yeux clairs s’amusent à essayer d’attraper un cheval. Pendant ce temps, un certain Don Gonzagues, chargé par son « patron » Villegagnon de trouver des truchements pour son expédition, c’est-à-dire des interprètes qui lui serviront pour communiquer avec les indigènes brésiliens, suit les conseils d’un autre client attablé et installé dans une auberge de quartier : prendre des enfants, dont l’esprit malléable absorbera bien plus facilement la langue des tribus autochtones et qui seront donc de bien meilleurs traducteurs que n’importe quel adulte. Le conte devient ensuite un récit historique rempli de péripéties. La tante mentionnée précédemment, avec l’entremise d’une religieuse, embobine le soldat Gonzague et le persuade d’emmener ses deux neveux (dont un est en fait une nièce) avec lui au bout du monde, et ainsi se débarrasse de ce poids
Le lecteur embarque rapidement à bord d’un navire, destination le Brésil. A son bord une compagnie bigarrée composée d’anabaptistes, de truchements, d’anciens prisonniers, de soldats, d’un cosmographe et d’un amiral conquérant : Villegagnon. La traversée permet à l’auteur de s’attarder sur les intérêts divers et variés de chacun de ces groupes, qui préfigure la suite du roman (désertions, rébellions et mutineries en tout genre). L’arrivée dans la baie de Rio est l’occasion pour l’auteur de décrire la nature luxuriante mais pleine de dangers qui s’offre aux yeux des arrivants. Après avoir accosté sur une île, décision est prise par le dirigeant de l’expédition d’y rester et d’y bâtir un fort, à la fois symbole de la conquête de la France Antarctique et muraille contre une éventuelle attaque des Portugais. La fierté de Villegagnon pour ce petit bout de terre qu’il s’approprie et qu’il nomme Fort Coligny en devient ridicule.
Dès les premiers jours, des membres de l’expédition s’enfuient, à commencer par les anabaptistes. L’équipage y restera finalement plusieurs années, s’adaptant tant bien que mal aux conditions tropicales et commerçant avec les indiens de la côte. Colombe est envoyée par Villegagnon dans un village Tupi pour y apprendre la langue et le mode de vie : ce qu’elle y apprend la ravie. Elle est rapidement fascinée par la façon de vivre en harmonie avec la nature qu’ont les Indiens et se lie d’amitié avec une jeune Tupi, Paraguaçu. Après quelques allers-retours entre la terre ferme et l’île occupée par les colons, elle finit par renoncer à Just et au monde européen pour adhérer totalement à la vie sauvage, apprenant à chasser avec les hommes et à communier avec la nature, pour ne faire plus qu’un avec elle. Seules les pratiques cannibales des tribus continuent à la rebuter et dépassent sa compréhension. Just quant à lui devient le protégé de Villegagnon, qui lui apprend les rudiments du combat à l’épée et parfait son éducation philosophique et théologique grâce aux ouvrages qu’il a ramenés de France. Attardons nous un moment sur la sémantique : les prénoms des deux adolescents correspondent à leur personnalité, Colombe, cet esprit de paix qui veut se réconcilier avec la nature, et Just, qui a certes un esprit droit, ferme et juste mais qui s’aperçoit que sa conception de la justice est peut être erronée…
Si la vie est rude sur l’île, c’est surtout l’arrivée d’un groupe de protestants, mandatés par Calvin, qui sème le désordre dans la colonie. Les désaccords et les querelles ont vite fait de surgir entre les catholiques et les calvinistes, sur des détails comme la célébration de la messe ou le dénuement dans lequel. Derrière des motifs d’ordre théologique se cachent des motifs bien humains, et donc vils : jalousie et envie, concupiscence… La société insulaire a tôt fait de se diviser en deux camps, chacun des deux essayant de rall
Oui OK je suis un peu en retard pour lire ce livre que tout le monde a déjà apprécié mais il était passé entre les mailles de ma PAL. Que dire à ceux qui ne l'ont pas lu s'il en reste ? justement que le texte n'a pas vieilli pardi ! Belle aventure qui nous emmène de France jusqu'au Brésil avec pour protagonistes deux enfants en ces temps ou ce pays était dans le viseur des conquérants européens. Jean Christophe Ruffin nous ravi.
Quel beau roman historique !
J'ai suivi page après page l'aventure de Just et Colombe.
La confrontation violente de la froideur, la cruauté du vieux continent et la sensualité mystérieuse et envoûtante de la civilisation indienne.
Passage de l'histoire française méconnue très bien raconté.
Rouge Brésil raconte une période de l’histoire aussi rouge que le sang et le feu. La tentative de colonisation du Brésil par les Français est un épisode méconnu sans doute parce qu’il est peu héroïque et n’a rien apporté à la France ni à son image.
Suite à l’invitation offerte aux disciples de Calvin, les nouveaux débarqués s’opposent, catholiques versus protestants, huguenots contre papistes. Le point sur lequel ils se déchirent est celui de savoir si le christ est présent pendant la cène, à savoir si le corps et l’esprit sont dans le pain et le vin. La notion de cannibalisme est alors évoquée via les indigènes qui eux mangent leurs ennemis et non pas leurs idoles !
C’est un récit de voyages et d’aventures exotiques, relevé par l’histoire d’un lien fraternel et affectueux qui évolue vers l’amour, entre deux adolescents. Just et Colombe – dont les prénoms sont déjà un manifeste – remettent en cause la notion du « sauvage » entre « bon » et « mauvais ». Si Just hésite, il finit par se rallier à Colombe qui a rejeté la civilisation telle qu’elle lui a été imposée (la condition de la femme est effleurée). Ensemble, ils s’intègrent au continent plus qu’ils n’imposent la présence de la France dans cette contrée.
J'aime beaucoup les romans de JC Ruffin.
Celui-ci est avant tout un roman historique où tous les ingrédients du genre sont réunis... Quelle aventure! On suit avec impatience le périple de Just et Colombe en se demandant s'ils vont sortir indemnes de tous les danger qu'ils rencontrent.
Une histoire fascinante et haletante....malgré quelques invraisemblances.
Je suis une inconditionnelle de JC RUFFIN, je dévore ses romans. celui-ci s'appuie sur un fait historique et peu connu : les velléités françaises de vouloir coloniser le Brésil déjà occupé par le Portugais, avec, bien sur, le fanatisme des religieux dont la fin justifiait tous les moyens, même les plus barbares.
JC. Ruffin en a fait un roman passionnant
Pas forcément toujours fan des prix Goncourt, pour moi, ce roman mérite largement le sien.
Rouge Brésil, c'est le récit d'un épisode méconnu de l'histoire : la première conquête du Brésil par les français.
C'est aussi l'histoire de deux enfants embarqués malgré eux dans cette incroyable aventure. Les personnalités vont s'affirmer dans ce nouvel environnement et à travers de nombreuses péripéties et découvertes, ces deux enfants vont emprunter des chemins différents.
Ce livre est d'une richesse incroyable, on ne s'ennuie à aucun moment et l'écriture est vraiment belle.
Un véritable coup de coeur et, à mon sens, le meilleur livre de cet auteur que j'apprécie beaucoup.
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