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«Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendrontelles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !»
Cette oeuvre est incontournable. De l'absurde, de la dérision et une maîtrise dramaturgique intéressante. Ionesco a su marquer l'histoire de la littérature avec des pièces parfaitement menées et toujours aussi saisissante. La lecteure est rapide, fluide, rythmée et cette pièce saura plaire au plus grand nombre.
C'est une très bonne redécouverte du style de l'auteur que m'a permis cette pièce de théâtre. Comme dans la Cantatrice chauve, nous découvrons un univers complet, particulièrement décrit par Eugène Ionesco dans le cas présent : le cadre et contexte des différentes scènes sont très précis, ce qui m'a permis d'entrer pleinement dans cette pièce de théâtre. La visualisation est superbe ! Ça m'a grandement donné envie de voir cette pièce sur scène... !
Le côté absurde m'a par ailleurs plu, c'est ce style qui semble caractériser et animer l'auteur. Les quelques petites notes à la fin de l'édition m'ont par ailleurs éclairée sur la volonté de l'auteur, puisque par la représentation du rhinocéros l'idée était de symboliser le totalitarisme (je n'aurai jamais trouvé ça toute seule haha et comme je n'ai pas lu le résumé en amont de la lecture...).
Une bonne lecture en somme, rapide.
Accessible pour des initiés, portée critique très intéressante. Il faut le lire au moins une fois pour bien entrer dans l'univers d'Eugène Ionesco.
Je parlais récemment de Ionesco à propos de l'absurde, mais je n'avais de lui que des vieux et vagues souvenirs... alors ni une ni deux, je suis allé dans la bibliothèque de mon garçon lui piquer Rhinocéros qu'il a étudié l'an dernier pour le bac de français, que je voulais relire en même temps que lui et que je n'avais jusque là pas pris le temps d'ouvrir. De cette pièce émerge d'abord l'humour, les dialogues sont savoureux, les personnages se répondent du tac-au-tac, un vrai jeu de ping-pong verbal. Chacun y va de son opinion, de ses arguments plus ou moins fallacieux, Bérenger paraissant le plus faible, le plus discret, celui qui n'ose pas s'affirmer, surtout devant son ami Jean à l'assurance ancrée et visible et dont les propos ne souffrent d'aucune contestation selon lui. Le logicien est là également pour asséner une pensée faite de syllogismes : "Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." (p.46) Et puis, la fable tourne vite à un questionnement sur les régimes autoritaires, le totalitarisme. Tous ces gens qui veulent devenir des rhinocéros, suivre la masse et ne pas résister au discours ambiant populiste sont clairement les suiveurs, ceux qui deviendront les bourreaux des résistants. Ecrit en 1959, cette pièce fait sans doute référence au régime nazi et au stalinisme qui vient juste de finir (Staline est mort en 1952).
La pièce est fine, parce que sous ses dehors comiques, les discussions sans fin, elle est très sérieuse, et c'est même lorsque les dialogues deviennent les plus loufoques qu'ils sont les plus profonds, c'est là que le doute s'insinue dans le lecteur lui qui pouvait parier sur une certaine légèreté du propos : le langage très simple, basique (assez peu de mots sont utilisés, Ionesco répétant souvent les phrases et usant d'un vocabulaire très simple), le ton résolument drôle, absurde, les personnages stéréotypés à en être eux-mêmes ridicules et amusants. Ce qui est fin également, c'est le basculement imprévisible de certains d'entre eux, au détour d'une phrase, d'un mot, eux que l'on aurait pu croire sûrs d'eux, convaincus de leur forte personnalité, hop ils changent du tout au tout et versent dans l'opinion qui monte et deviennent vite des moutons... ou plutôt ici des rhinocéros qui viendront grossir les rangs du troupeau, sans réfléchir. Bérenger à l'apparente faiblesse de caractère est celui qui se révélera le plus combatif.
Bref, une très bonne idée que cette relecture estivale d'une pièce essentielle à conseiller à tous.
Qui ne se reconnaîtra pas dans l' un des personnages ? Qui osera ne pas devenir " rhinocéros " ?
Que dire, sinon que je n’ai pas apprécié.
Ne serait l’idée du rhinocéros symbolisant la contagion idéologique d’une propagande, je n’ai absolument rien trouvé d’intéressant dans ce texte. Ni belle écriture, ni belles répliques, ni originalité. A vrai dire, j’ai même trouvé tout ça assez plat.
Alors quoi ? Je ne dois pas être assez intello, ou pas assez branchée théâtre.
Pour tenter de comprendre où se situe le génie dans tout ça, j’ai lu tout ce qui accompagnait la pièce dans cette édition folio-théâtre : la préface, le dossier, les notes, la chronologie
Hou la la ! ! Quelle horreur indigeste ! Je me suis retrouvée plongée dans les horribles décorticages de textes tels qu’on nous les imposait en cours de français et qui auraient pu nous dégoûter à tout jamais de la lecture. Fort heureusement la rage de lire ne m’a heureusement jamais quittée quand même.
Bref, je vais de ce pas aller voir les critiques bdes autres lecteurs pour savoir à côté de quoi je suis passée.
C'est la pièce la plus connue de Ionesco avec "la cantatrice chauve", faisant partie de ce qu'on appelait à l'époque le théâtre de l'absurde. L'auteur dépeint, ici, une épidémie de " rhinocérite", une maladie touchant la plupart des gens sans distinction aucune jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une personne épargnée par ce mal. Cette pièce me fait beaucoup penser au roman "la peste" de Camus, qui utilisait également l'allégorie d'une épidémie pour dénoncer le fascisme.
Découvert au collège c'est une pièce universelle, satire d'un contexte politico-social difficile
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