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Entre saga familiale poignante et vibrant plaidoyer social, un trésor littéraire injustement tombé dans l'oubli, à redécouvrir aujourd'hui.
" Dans les champs, des hommes et des bêtes travaillent. Ils ne relèvent pas la tête pour regarder l'avion qui fait son relevé topographique car cela ne sert à rien de le regarder. Les rêves lointains des autres hommes ne les touchent pas ; aucune volonté ne peut contraindre leur terre et leur rivière. Car c'est ici leur foyer. C'est ici le Domaine de Dunbar. "
Véritable classique de la littérature américaine, dans la lignée des oeuvres de John Steinbeck et James A. Michener, publié en France en 1960 et jamais réédité depuis, ce roman puissant et engagé, largement inspiré de faits réels, raconte le désarroi des petits fermiers de la vallée du Tennessee face à la menace des grands travaux du New Deal. Entre saga familiale poignante et vibrant plaidoyer social, un trésor littéraire injustement tombé dans l'oubli, à redécouvrir aujourd'hui.
Borden Deal est un écrivain américain (1922-1985) plutôt méconnu en France (et dont j’ignorais l’existence …) Son superbe roman, édité en 1957, a été adapté au cinéma en 1960 par Elia Kazan.
Tennessee, milieu des années trente. La propriété des Dunbar est transmise de père en fils, depuis des générations (le premier a prendre possession de cette terre fut David Dunbar, rapidement rejeté par la société locale de l’époque, pour avoir épousé une indienne …) Matthew Dunbar, tout comme son père avant lui, n’a pas encore décidé auquel de ses trois fils (Knox, Jessie John ou Rice) il allait devoir léguer son bien le plus cher : sa terre. Il en a toujours été ainsi chez les Dunbar : on ne partage pas le domaine entre les enfants … Veuf, Matthew Dunbar est un homme bon, travailleur et honnête, qui aime ses deux filles (Arlis et Miss Hattie) autant que ses garçons et prend soin de son vieux père.
Crawford Gates, un agent de la TVA (Tennessee Valley Authority) est chargé de négocier avec les agriculteurs de la région. Il va se heurter à un mur quand il lui faudra tenter de faire entendre raison à Matthew Dunbar (avant la construction d’un barrage qui irriguera toute la vallée et inondera les propriétés) Alors que le jeune homme éprouve un coup de foudre immédiat pour Arlis Dunbar et désire officiellement lui faire la cour, le père de cette dernière (dont le principal défaut est d’être possessif et – du fait – de se croire également « propriétaire » de sa progéniture …) Persuadé d’être dans son bon droit, Matthew Dunbar repoussera les avances faites à sa fille, par celui qu’il considère comme son « ennemi » …
Voilà une longue saga familiale (700 pages) comme je les aime ! Très beau témoignage d’une époque où tout était possible sur les grands espaces américains, à partir du moment où on ne s’opposait pas aux grandes entreprises de l’État, et tout particulièrement au progrès, quel qu’il soit. Je n’ai pas réellement trouvé que ce beau roman avait les mêmes qualités littéraires que celui de Steinbeck (« les raisins de la colère ») comme on a pu le dire. Toutefois, ce fut un grand plaisir de lecture ! Et un bon gros coup de coeur !
"Quand le fleuve gronde" est un roman captivant de l'auteur américain Borden Deal, initialement publié en 1957 sous le titre original "Dunbar's Cove". Ce récit puissant met en scène la lutte d'un homme, Matthew Dunbar, contre la Tennessee Valley Authority (TVA) qui cherche à acquérir des terres agricoles pour la construction de barrages pendant la Grande Dépression. Matthew Dunbar, refuse obstinément de vendre sa terre, à la TVA malgré la pression croissante. Cette terre appartient à la famille Dunbar depuis des générations, transmise intacte avec une seule personne héritant du ruisseau et de la ferme à chaque fois. Cependant, la résistance de Matthew est compliquée par la réticence de ses trois fils à prendre la relève, mettant en péril l'avenir du domaine. Ajoutant de la complexité à l'intrigue, le représentant de la TVA chargé de persuader Matthew de vendre est Crawford Gates, qui tombe amoureux de la fille de Matthew, la jeune Arlis. Le roman se déroule dans le contexte de l'époque de la Grande Dépression et des efforts de la TVA pour moderniser la vallée de la rivière Tennessee. Les thèmes abordés sont l'attachement de l'homme à la terre, la résistance au changement et l'impact des initiatives gouvernementales sur les communautés locales. J'ai aimé la richesse des détails et sa capacité à transporter les lecteurs dans une autre époque. L'impact du livre s'est étendu au-delà de la littérature, car il a servi de base à l'intrigue du film "Le fleuve sauvage" de 1960, avec Lee Remick et Montgomery Clift. Cette réédition de "Quand le fleuve gronde" par les éditions Belfond offre aux lecteurs contemporains l'opportunité de découvrir ce roman vintage qui mêle habilement saga familiale et "natural writing". C'est une œuvre qui mérite d'être lue pour son portrait saisissant d'une époque de grands changements dans le Sud des États-Unis et pour la profondeur de ses personnages. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/05/quand-le-fleuve-gronde.html
Tennessee, années 1930. Matthew Dunbar, fermier veuf, vit depuis toujours sur le Domaine Dunbar, la terre sur laquelle son ancêtre s’est installé après avoir été rejeté de tous. Avec ses trois fils et ses deux filles, Matthew cultive ses champs et élève veaux, vaches, cochons. La vie s’écoule tranquille, presque en autarcie, à l’écart du Progrès.
Lequel finit pourtant par débouler un jour au Domaine Dunbar, poussé par le rouleau compresseur de la Tennessee Valley Authority (TVA), et ce sans y avoir été invité et, de ce fait, en s’y voyant fort mal reçu.
La TVA, enfantée par la politique du New Deal de Roosevelt, a l’intention de construire un barrage pour permettre d’alimenter toute la région en électricité. Dommage collatéral (mais anecdotique au regard de l’intérêt général) : le barrage inondera la vallée où vivent les Dunbar et de nombreuses autres familles de fermiers, qui seront donc expropriés, indemnisés et installés ailleurs.
C’est Crawford Gates, jeune employé de la TVA, qui est envoyé chez les Dunbar pour négocier leur départ. Il se heurte au refus catégorique de Matthew, profondément enraciné à sa terre et convaincu qu’il est investi, comme l’étaient ses aïeux, de la mission de conserver le Domaine envers et contre tout pour le transmettre un jour à l’un de ses fils.
Mais Crawford s’avère aussi tenace que lui, et les deux hommes vont s’affronter en un bras de fer interminable, dans un très grand respect mutuel. Chacun est en effet porté par des valeurs aussi fortes qu’irréconciliables, les classiques oppositions entre, d’une part, progrès et intérêt général pour Crawford et d’autre part, l’attachement aux traditions, l’individualisme et le mérite pour Matthew.
« Crawford le regardait fixement. Matthew, dit-il. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous ne pouvez pas vous retirer d’un monde dans lequel vous vivez. Vous ne pouvez pas agir en souverain d’une ère révolue qui croyait pouvoir commander aux flots de ne pas mouiller ses pieds ».
Et les choses se compliquent encore lorsque Crawford et Arlis, l’une des filles de Matthew, tombent amoureux.
Roman-fleuve de plus de 700 pages, ce pavé écrit en 1957 se lit très facilement, mais est d’une lenteur exaspérante. Il ne s’y passe au final pas grand-chose, et si les ressentis des uns et des autres sont très bien décrits, les escarmouches entre Crawford et Matthew sont répétitives, de même que les atermoiements amoureux de Crawford et Arlis. L’entêtement de Matthew apparaît tellement aberrant qu’au final on ne comprend plus trop les raisons qui le poussent à résister à la TVA en dépit du bon sens, alors qu’il n’y a objectivement aucun, mais alors aucun, espoir qu’il obtienne gain de cause. Il a tout du patriarche autoritaire et buté qui mène son petit monde d’une main de fer, certes dans un gant de velours. Je n’ai pas trouvé les autres personnages beaucoup plus attachants. Et, époque oblige, la condition des femmes, juste bonnes à faire le ménage 15 heures par jour et à satisfaire les hommes, n’est guère enviable. J’ai lu la seconde moitié en diagonale, et je n’ai pas l’impression d’avoir manqué grand-chose.
Autre bémol dû à la traduction et/ou l’édition (en tout cas dans la version « épreuves non corrigées » que j’ai obtenue via Netgalley) : Matthew est systématiquement (et inutilement) francisé en Matthieu ; il y a trop de coquilles (« il a recouvert sa dignité »), de traductions douteuses et de problèmes de concordance des temps.
Décevant pour un livre annoncé comme un « véritable classique de la littérature américaine, dans la lignée des oeuvres de John Steinbeck ».
En partenariat avec les Editions Belfond via Netgalley.
#Quandlefleuvegronde #NetGalleyFrance
Je laisse rarement passer un roman de la collection Vintage quand les éditions Belfond en présentent sur Netgalley car, même si je n’ai pas tout apprécié, j’ai fait de jolies découvertes que je n’aurais jamais vues ailleurs ! Les auteurs sont le plus souvent méconnus et n’ont parfois qu’un seul roman à leur actif et je trouve très bien de sortir ces écrits de l’ombre !
L’histoire se déroule entre les années 1930 et 1940, dans la famille Dunbar au Tennessee. Le père est veuf, il entretient le domaine Dunbar avec ses fils, sa fille ainée, elle, entretient la maison et les hommes et la petite dernière grandit !
Le “New Deal” de Roosevelt voit s’entreprendre de grands travaux pour la modernisation et l’électrification de la population et un barrage se construit dont la retenue d’eau va submerger le Domain Dunbar !
Le représentant de la compagnie, grandement convaincu des bienfaits de cette construction et de ce qui va en découler pour chacun, se présente au patriarche Dunbar, une rencontre qui va changer sa vie ! Vont alors se développer deux opinions opposées mais tout aussi profondes et sincères, jusqu’à amener les deux hommes aux frontières de la violence et de l’incompréhension !
Ce roman est multiple, tant il y a de directions prises par ses personnages, une pour chacun quasiment et si elles remettent en cause l’unité de la famille et l’existence même du Domaine, jamais l’auteur ne nous perd avec ces personnages aux caractères entiers qui doivent s’adapter.
Tout à la fois étude sociologique et ethnographique des membres d’un groupe restreint et roman des dissensions familiales misent au jour quand la tradition et la perpétuation se fissurent, rattrapées par le progrès !
J’ai des doutes sur le fait de pouvoir retranscrire le poids du texte et l’ambiance du roman, tellement les mots sont puissants, d’autant plus qu’ils sont le reflet de la réalité d’une époque !
Un bémol qui m’a éloigné du coup de coeur : des coquilles, qui gênent et freinent la lecture ! Au 720 pages denses, accrocheuses et qui se lisent rapidement !
#Quandlefleuvegronde #NetGalleyFrance
Quelques années avant la seconde guerre mondiale, l’Amérique est en pleine course à la modernisation portée par l’élan donné par le New Deal de Roosevelt. Parmi les travaux entrepris, ceux de l’électrification du pays qui passe par la construction d’immenses barrages. Mais pour se faire, il est nécessaire de vider des terres de leurs habitants, terres qui vont être inondées pour produire la précieuse électricité. Si certains acceptent sans, presque, de souci de quitter leurs maisons, d’autres refusent de partir d’un lieu auquel ils sont viscéralement attachés. C’est le cas de Matthew Dunbar qui a hérité de la ferme de son père et de son grand-père et où il vit avec ses deux filles, ses trois fils, sa belle-fille et son père. Lorsque Crawford Gates débarque à la ferme pour faire part à Matthew de son expropriation, un bras de fer inégal commence. Matthew décide de mettre tout en œuvre pour conserver ses terres et les transmettre à ses enfants.
Roman publié en 1960 en France et jamais réédité depuis, ce livre a tout ce qu’il faut pour être un classique littéraire. Roman fleuve, sans mauvais jeu de mot, ce récit met en scène une famille américaine et explore les relations familiales et générationnelles et une part de l’histoire de l’Amérique.
Campé sur ses positions Matthew est le personnage qui incarne l’attachement à l’héritage familial, aux traditions, à la transmission. Face à lui, la toute puissance de la TVA (Tennessee Valley Administration), la volonté de modernisation, l’envie de changement dont Crawford Gates est le porte-parole mais aussi les propres enfants de Matthew. Deux de ses fils décident de quitter la ferme pour se mettre au service de la TVA qui promet de l’argent, une meilleure vie, de belles voitures à des personnes touchées par la crise des années 30. Sa fille aînée, Arlis, tombe amoureuse de Crawford et se trouve déchirée entre sa loyauté envers son père et son amour. Quant aux voisins de Matthew, ils ont quasiment tous accepté l’argent qu’on leur propose pour quitter leurs terres.
Tout ce en quoi Matthew a foi semble voué à disparaître. Bien sûr, on se doute de l’issue de ce combat du pot de fer contre le pot de terre et on souffre pour Matthew de cette lutte perdue d’avance. Mais on admire aussi son entêtement, son acharnement à vouloir préserver ce que ses ancêtres lui ont transmis.
Cette œuvre sociale et d’une ampleur magistrale est absolument captivante. Les 700 pages coulent avec facilité, sans une seule seconde d’ennui, portée par une langue précise et riche. Cette collection Vintage des Editions Belfond est décidément une mine d’incontournables littéraires.
La rivière Tennessee à l’est des États-Unis, comporte une terre ayant appartenue aux Chickasaw – les natifs –, depuis une longue période. Cet environnement sera le lieu privilégié d’un grand roman de « Borden Deal » de 1957, adapté au cinéma en 1960 par Elia Kazan, qui retrace la lutte d’un homme, fortement enraciné dans la terre sauvage, insoumise et rocailleuse de son ancêtre David Dunbar. Un différend sur la possession de la terre qui se passe pendant la période des années 1930 / 1940, dès le départ inégal, entre l’ancien et le nouveau. D’un côté un homme Matthew Dunbar, arc-bouté sur ses positions pour pérenniser l’héritage qu’il avait reçu de la lignée Dunbar, et faire obstacle aux prétentions d’un homme Crawford Gates qui n’avait de cesse de lui faire signer les documents de sa reddition sur ses terres et le faire céder face à la puissante économie américaine qui souhaite inonder les terrains de la vallée afin d’y construire un barrage. Le message : le progrès à portée de tous !
Une grande maison, pleine de coins et de recoins, occupée par le père Matthew Dunbar – le patriarche – et ses cinq enfants, dont deux filles ; Miss Hatie et Arlis. Pour celui-ci, le Domaine représente une unité, une entité aussi indivisible que le cœur d’un homme. Puis un jour dans cette harmonie travailleuse, un homme, Crawford Gates, va la détruire en informant le père que la TVA (Tennessee Valley Authority) veut et vient pour expulser la famille, contre un prix raisonnable et le bienfait de la communauté.
J’ai apprécié l’évolution calme et déterminée de Matthew, face à la pugnacité de Crawford, les raisons de chacun, peuvent s’entendre, mais est-ce suffisant pour arrêter la machine infernale de l’administration ? Une longue bataille acharnée, entre ces deux hommes, peut sembler un combat perdu d’avance pour l’un d’eux, et malgré un rythme lent qui doit conduire à l’inexorable, l’auteur avec finesse nous fait parfaitement ressentir le combat impitoyable de l’un pour préserver son patrimoine et le céder ensuite à sa descendance, et de l’autre, l’homme inflexible du capital et du progrès technique.
Un roman – vintage – qui sent fortement la terre, dans le calme de l’indécision, tel que des écrivains français ont su en produire pour nous émouvoir : notamment Jean Giono et Marcel Pagnol. Où l’on y respire l’odeur de l’humus, du balancement des feuillus et des hululements des hiboux. Bref j’ai adoré.
Merci à l’opération Masse Critique de Babelio et des Éditions Belfond.
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