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Borden Deal est un écrivain américain (1922-1985) plutôt méconnu en France (et dont j’ignorais l’existence …) Son superbe roman, édité en 1957, a été adapté au cinéma en 1960 par Elia Kazan.
Tennessee, milieu des années trente. La propriété des Dunbar est transmise de père en fils, depuis des générations (le premier a prendre possession de cette terre fut David Dunbar, rapidement rejeté par la société locale de l’époque, pour avoir épousé une indienne …) Matthew Dunbar, tout comme son père avant lui, n’a pas encore décidé auquel de ses trois fils (Knox, Jessie John ou Rice) il allait devoir léguer son bien le plus cher : sa terre. Il en a toujours été ainsi chez les Dunbar : on ne partage pas le domaine entre les enfants … Veuf, Matthew Dunbar est un homme bon, travailleur et honnête, qui aime ses deux filles (Arlis et Miss Hattie) autant que ses garçons et prend soin de son vieux père.
Crawford Gates, un agent de la TVA (Tennessee Valley Authority) est chargé de négocier avec les agriculteurs de la région. Il va se heurter à un mur quand il lui faudra tenter de faire entendre raison à Matthew Dunbar (avant la construction d’un barrage qui irriguera toute la vallée et inondera les propriétés) Alors que le jeune homme éprouve un coup de foudre immédiat pour Arlis Dunbar et désire officiellement lui faire la cour, le père de cette dernière (dont le principal défaut est d’être possessif et – du fait – de se croire également « propriétaire » de sa progéniture …) Persuadé d’être dans son bon droit, Matthew Dunbar repoussera les avances faites à sa fille, par celui qu’il considère comme son « ennemi » …
Voilà une longue saga familiale (700 pages) comme je les aime ! Très beau témoignage d’une époque où tout était possible sur les grands espaces américains, à partir du moment où on ne s’opposait pas aux grandes entreprises de l’État, et tout particulièrement au progrès, quel qu’il soit. Je n’ai pas réellement trouvé que ce beau roman avait les mêmes qualités littéraires que celui de Steinbeck (« les raisins de la colère ») comme on a pu le dire. Toutefois, ce fut un grand plaisir de lecture ! Et un bon gros coup de coeur !
"Quand le fleuve gronde" est un roman captivant de l'auteur américain Borden Deal, initialement publié en 1957 sous le titre original "Dunbar's Cove". Ce récit puissant met en scène la lutte d'un homme, Matthew Dunbar, contre la Tennessee Valley Authority (TVA) qui cherche à acquérir des terres agricoles pour la construction de barrages pendant la Grande Dépression. Matthew Dunbar, refuse obstinément de vendre sa terre, à la TVA malgré la pression croissante. Cette terre appartient à la famille Dunbar depuis des générations, transmise intacte avec une seule personne héritant du ruisseau et de la ferme à chaque fois. Cependant, la résistance de Matthew est compliquée par la réticence de ses trois fils à prendre la relève, mettant en péril l'avenir du domaine. Ajoutant de la complexité à l'intrigue, le représentant de la TVA chargé de persuader Matthew de vendre est Crawford Gates, qui tombe amoureux de la fille de Matthew, la jeune Arlis. Le roman se déroule dans le contexte de l'époque de la Grande Dépression et des efforts de la TVA pour moderniser la vallée de la rivière Tennessee. Les thèmes abordés sont l'attachement de l'homme à la terre, la résistance au changement et l'impact des initiatives gouvernementales sur les communautés locales. J'ai aimé la richesse des détails et sa capacité à transporter les lecteurs dans une autre époque. L'impact du livre s'est étendu au-delà de la littérature, car il a servi de base à l'intrigue du film "Le fleuve sauvage" de 1960, avec Lee Remick et Montgomery Clift. Cette réédition de "Quand le fleuve gronde" par les éditions Belfond offre aux lecteurs contemporains l'opportunité de découvrir ce roman vintage qui mêle habilement saga familiale et "natural writing". C'est une œuvre qui mérite d'être lue pour son portrait saisissant d'une époque de grands changements dans le Sud des États-Unis et pour la profondeur de ses personnages. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/05/quand-le-fleuve-gronde.html
Tennessee, années 1930. Matthew Dunbar, fermier veuf, vit depuis toujours sur le Domaine Dunbar, la terre sur laquelle son ancêtre s’est installé après avoir été rejeté de tous. Avec ses trois fils et ses deux filles, Matthew cultive ses champs et élève veaux, vaches, cochons. La vie s’écoule tranquille, presque en autarcie, à l’écart du Progrès.
Lequel finit pourtant par débouler un jour au Domaine Dunbar, poussé par le rouleau compresseur de la Tennessee Valley Authority (TVA), et ce sans y avoir été invité et, de ce fait, en s’y voyant fort mal reçu.
La TVA, enfantée par la politique du New Deal de Roosevelt, a l’intention de construire un barrage pour permettre d’alimenter toute la région en électricité. Dommage collatéral (mais anecdotique au regard de l’intérêt général) : le barrage inondera la vallée où vivent les Dunbar et de nombreuses autres familles de fermiers, qui seront donc expropriés, indemnisés et installés ailleurs.
C’est Crawford Gates, jeune employé de la TVA, qui est envoyé chez les Dunbar pour négocier leur départ. Il se heurte au refus catégorique de Matthew, profondément enraciné à sa terre et convaincu qu’il est investi, comme l’étaient ses aïeux, de la mission de conserver le Domaine envers et contre tout pour le transmettre un jour à l’un de ses fils.
Mais Crawford s’avère aussi tenace que lui, et les deux hommes vont s’affronter en un bras de fer interminable, dans un très grand respect mutuel. Chacun est en effet porté par des valeurs aussi fortes qu’irréconciliables, les classiques oppositions entre, d’une part, progrès et intérêt général pour Crawford et d’autre part, l’attachement aux traditions, l’individualisme et le mérite pour Matthew.
« Crawford le regardait fixement. Matthew, dit-il. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous ne pouvez pas vous retirer d’un monde dans lequel vous vivez. Vous ne pouvez pas agir en souverain d’une ère révolue qui croyait pouvoir commander aux flots de ne pas mouiller ses pieds ».
Et les choses se compliquent encore lorsque Crawford et Arlis, l’une des filles de Matthew, tombent amoureux.
Roman-fleuve de plus de 700 pages, ce pavé écrit en 1957 se lit très facilement, mais est d’une lenteur exaspérante. Il ne s’y passe au final pas grand-chose, et si les ressentis des uns et des autres sont très bien décrits, les escarmouches entre Crawford et Matthew sont répétitives, de même que les atermoiements amoureux de Crawford et Arlis. L’entêtement de Matthew apparaît tellement aberrant qu’au final on ne comprend plus trop les raisons qui le poussent à résister à la TVA en dépit du bon sens, alors qu’il n’y a objectivement aucun, mais alors aucun, espoir qu’il obtienne gain de cause. Il a tout du patriarche autoritaire et buté qui mène son petit monde d’une main de fer, certes dans un gant de velours. Je n’ai pas trouvé les autres personnages beaucoup plus attachants. Et, époque oblige, la condition des femmes, juste bonnes à faire le ménage 15 heures par jour et à satisfaire les hommes, n’est guère enviable. J’ai lu la seconde moitié en diagonale, et je n’ai pas l’impression d’avoir manqué grand-chose.
Autre bémol dû à la traduction et/ou l’édition (en tout cas dans la version « épreuves non corrigées » que j’ai obtenue via Netgalley) : Matthew est systématiquement (et inutilement) francisé en Matthieu ; il y a trop de coquilles (« il a recouvert sa dignité »), de traductions douteuses et de problèmes de concordance des temps.
Décevant pour un livre annoncé comme un « véritable classique de la littérature américaine, dans la lignée des oeuvres de John Steinbeck ».
En partenariat avec les Editions Belfond via Netgalley.
#Quandlefleuvegronde #NetGalleyFrance
Je laisse rarement passer un roman de la collection Vintage quand les éditions Belfond en présentent sur Netgalley car, même si je n’ai pas tout apprécié, j’ai fait de jolies découvertes que je n’aurais jamais vues ailleurs ! Les auteurs sont le plus souvent méconnus et n’ont parfois qu’un seul roman à leur actif et je trouve très bien de sortir ces écrits de l’ombre !
L’histoire se déroule entre les années 1930 et 1940, dans la famille Dunbar au Tennessee. Le père est veuf, il entretient le domaine Dunbar avec ses fils, sa fille ainée, elle, entretient la maison et les hommes et la petite dernière grandit !
Le “New Deal” de Roosevelt voit s’entreprendre de grands travaux pour la modernisation et l’électrification de la population et un barrage se construit dont la retenue d’eau va submerger le Domain Dunbar !
Le représentant de la compagnie, grandement convaincu des bienfaits de cette construction et de ce qui va en découler pour chacun, se présente au patriarche Dunbar, une rencontre qui va changer sa vie ! Vont alors se développer deux opinions opposées mais tout aussi profondes et sincères, jusqu’à amener les deux hommes aux frontières de la violence et de l’incompréhension !
Ce roman est multiple, tant il y a de directions prises par ses personnages, une pour chacun quasiment et si elles remettent en cause l’unité de la famille et l’existence même du Domaine, jamais l’auteur ne nous perd avec ces personnages aux caractères entiers qui doivent s’adapter.
Tout à la fois étude sociologique et ethnographique des membres d’un groupe restreint et roman des dissensions familiales misent au jour quand la tradition et la perpétuation se fissurent, rattrapées par le progrès !
J’ai des doutes sur le fait de pouvoir retranscrire le poids du texte et l’ambiance du roman, tellement les mots sont puissants, d’autant plus qu’ils sont le reflet de la réalité d’une époque !
Un bémol qui m’a éloigné du coup de coeur : des coquilles, qui gênent et freinent la lecture ! Au 720 pages denses, accrocheuses et qui se lisent rapidement !
#Quandlefleuvegronde #NetGalleyFrance
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