En 13 histoires courtes et noires, Cabré explore le pouvoir de l'imagination
Treize nouvelles saisissantes où, l'oeil rivé au judas, on observe avec un trouble croissant des personnages qui exercent le mal sans remords aucun, tel l'assassin qui n'aime rien tant que le mélange de danger, de mystères, de petites filles et d'aventures... Comme toujours, l'auteur de «Confiteor» agrémente le mal de naturel, de cynisme et d'humour, le démystifiant et nous le rendant ordinaire, le présentant pour ce qu'il est : un banal ingrédient de notre quotidien.
En 13 histoires courtes et noires, Cabré explore le pouvoir de l'imagination
Je ne suis pas fan de nouvelles, je regrette à chaque fois que l'une d'entre elles me plaît de ne pouvoir poursuivre ma lecture dans un texte plus épanoui. Mais ici, retrouver le style du magnifique CONFITEOR a été pour moi un petit bonheur même si le sujet - la mort - n'était pas vraiment ce qu'il y a de plus joyeux. Jaume Cabré est sans aucun doute un écrivain majeur aujourd'hui et j'attends avec impatience de lire un nouvel ouvrage bientôt.
Recueil de nouvelles dans lesquelles les bons et les méchants semblent jouer à cache-cache. De salauds en tueurs la fin de chaque histoire tombe à plat, même si de temps en temps on reconnait la touche de l'auteur. Du déjà vu en moins bien. Du réchauffé qui ressemble beaucoup à des invendus d'un auteur pressé par son éditeur. Pas à la hauteur, loin s'en faut, de la qualité et la puissance de "Confiteor". Ne reste plus qu'à patienter pour un retour gagnant de Cabre avec un grand roman. A suivre.
Les recueils de nouvelles n’ont pas ma prédilection, car il me semble n’y faire qu’entrer et sortir de leurs histoires, sans jamais avoir le temps de m’y installer. C’était avant de découvrir celui-ci…
Pris individuellement, chacun des treize récits qui composent cet ouvrage est déjà fascinant. Tous animés par des protagonistes froids et amoraux qui commettent le mal de manière tout à fait banale, comme s’il s’agissait de gestes ordinaires destinés à régler un quelconque souci du quotidien, ils impressionnent par l’originalité de leur angle de narration, par la maîtrise de leur construction, par l’inattendu de leur développement, et par le cynisme et l’humour dont ils sont pétris.
Mais ce qui parachève la singularité de ce recueil est son unité et la manière dont l’auteur s’est ingénié à lier chaque nouvelle l’une à l’autre, transformant l’ensemble en un exercice de virtuosité où la thématique centrale se décline au gré d’incessants changements de perspectives. Mises en abyme, ruptures et reprises n’en finissent pas de surprendre le lecteur, ravi de ce jeu qui rebondit sans cesse et suscite un sentiment de connivence amusée et admirative.
Finalement, de toutes ces histoires où se révèle une nature humaine désespérément engluée dans la noirceur de ses bas instincts, émerge pourtant un miracle : l’art, indifférent au bien et au mal, comme une fenêtre vers un absolu inexplicable, un idéal capable d’absorber la plus irrécupérable des âmes, à l’image de ce tableau de Millet qui revient en leitmotiv du recueil.
C’est avec une curiosité croissante et le sourire aux lèvres que je me suis laissée bluffer par le talent de Jaume Cabré, au fur et à mesure que se précisait le motif général dessiné par cette mosaïque de nouvelles. Coup de coeur.
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