Des exemplaires sont à gagner !
« Les mots m'étranglent. J'ai mal : tête, ventre, tout le temps. Je suis un calvaire de treize ans, un mètre cinquante, quarante kilos qui se brisent. Je ne ressemble à rien sinon à une laideur bizarre. Ce n'est pas avec cette gueule-là que je vais pécho Camille Leygues. Il est dans ma classe cette année et il me déteste, comme tout le monde. ».
Cassandre est rousse, frisée et haïe des autres enfants. On l'appelle le Caniche. Elle aime Camille, un garçon très beau et fou de chevaux. Un jour, elle se rend chez un voyant pour connaître son avenir. Mais la séance tourne mal. Le cartomancien lui révèle cinq prophéties terrifiantes qui ne cesseront, au cours de sa vie, de la hanter.
Presque le silence raconte la vie d'une femme en dix chapitres, de son enfance à sa mort. Une vie qui traverse dix grandes pertes, l'amour fou et les deuils. Une vie mêlée au sort des hommes, des animaux et des arbres où les tourments de l'âme sont les miroirs de l'effondrement du monde.
Un roman d'apprentissage, écologique et tragique, où l'intime déchire l'universel.
Des exemplaires sont à gagner !
L’amour et les cinq prophéties de malheur
Pour son troisième roman Julie Estève a choisi de raconter la vie d’une femme harcelée dans son enfance, entourée par la mort, mais qui va croire en des jours meilleurs, même si on lui a promis, outre l’amour, bien des malheurs. Un livre-choc.
Il y a d'abord, en guise de prologue, une angoissante invasion de chenilles, puis de papillons voraces qui causent d'immenses dégâts. Une sorte de clin d’œil à Moro-Sphinx, le premier roman de Julie Estève, une fable cruelle qui a d’emblée installé son style vif, tranchant.
Puis on entre dans le vif du sujet avec le récit de Cassandre, 13 ans, en vacances chez son grand-père à Saint-Étienne-d'Estréchoux. Là, la fillette peut se ressourcer, oublier les moqueries et le harcèlement dont elle est victime devant l'indifférence générale des enseignants et de ses parents. Sa mère semble absente, son père ne s'occupe plus que de son chat. «Je ne sais quel triste monde se cache à l’intérieur de mon père, une déchèterie, une carrosserie rouillée ou une nuit pâle. Je l’observe comme un paysage qui défile, flou, dans les trains. Daniel, clerc de notaire, est une ombre qui passe, une flaque d’eau. Je ne rencontre dans ses traits que l'ennui. Il est là, retourné comme un gant, à l'envers de lui-même. Seul Cassis semble lui donner une place au monde. Est-ce que tous les pères sont liquides, impénétrables. Point positif, il me passe tout: il s'en branle.»
Le mal vivre de la gamine va atteindre son point culminant lorsqu'elle sera humiliée par ses camarades de classe, à commencer par Camille qu'elle aime en secret. Sa tête rousse plongée dans la cuvette des toilettes la mène au désespoir. Mais elle va serrer les dents et croiser la route de Jonas, un graffeur. Le temps et l'adolescence passent. La chenille va devenir papillon. «J'ai dix-sept ans et je suis bonne; les rousses sont à la mode. J'ai changé de bahut, le ciel est sans nuages. J'ai des camarades de classe. Je fume des cigarettes, des Camel. Je porte des jupes courtes et des collants déchirés. Les filles regardent mes cheveux longs, épais, rouges, qui traînent dans mon dos. Les miracles n'arrivent pas que dans les films, mais chez le coiffeur. Je passe du chien au félin, du caniche à la lionne en deux heures, toilettage express.» Bac en poche, il lui faut du sexe, il lui faut un avenir. Comme Jacques Marrant – le bien-nommé — lui prédit que Camille va tomber amoureuse d'elle et qu’elle connaîtra bien des malheurs, elle va croire le voyant. D’ailleurs, quelques temps plus tard, il est dans son lit. Le couple fait des projets, part en voyage. Cassandre s’inscrit à l'école vétérinaire et pense au bonheur. Mais c'est alors que s'abattent les calamités. Son père perd son emploi, on diagnostique un cancer du sein à sa mère. Jonas se marie le jour où les tours jumelles s'effondrent. Puis ses parents se séparent.
«Mon père a acheté un petit terrain dans une pampa du sud de la France, à La Roque-sur-Pernes. C’est une terre sèche et stérile. Il a payé deux mille balles un vieux camping-car dans lequel il vivra. Le reste du fric, il l’a donné à ma mère pour son long voyage. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.»
Vœu pieux. Les catastrophes vont s'enchaîner au long d'une vie que Julie Estève va retracer en épisodes forts, comme une chute inéluctable. Un virus qui fait des ravages, un accident après l'autre, des décès qui se succèdent et un esprit qui peu à peu s'enfonce dans la nuit. Cassandre est alors la proie d'un long cauchemar et la pythie d'un monde qui se meurt. Qui entendra ses cris, sa souffrance, ses appels à l'aide?
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"Presque le silence" de Julie Estève est un livre dérangeant. Cassandre, la protagoniste que nous allons suivre tout au long de sa vie, n'est pas une personne attachante. Elle est cruelle envers les animaux et ne semble pas avoir d'état d'âme. Elle est haïe par les autres enfants à cause de sa tignasse rousse et va développer une carapace en béton armé. Un jour, elle consulte un voyant pour savoir si le garçon qu'elle aime tombera amoureux de lui. Le voyant fera 5 prédictions qui la poursuivront jusqu'à sa mort.
Je n'ai pas totalement accroché au livre, principalement à cause de la protagoniste. Je n'arrivais pas à m'identifier à elle et une distance s'est maintenue. Aucune émotion ne m'a saisi à la lecture de ces pages... Tout est si noir, si sombre... Ce roman n'a pas fonctionné pour moi.
Elle a onze ans et c’est auprès de Pépé Jean qu’elle apprend la pêche, l’histoire de sa famille et l’histoire plus lointaine dont les remous ont aussi atteint ses proches. Ces interludes heureux mettent à distance les sarcasmes de ses congénères, focalisés sur sa chevelure flamboyante. Jusqu’à l’humiliation ultime, la honte de voir son amour pour le beau Camille brandi comme un étendard pour mieux l’anéantir.
La fin de ce bonheur gardera un goût de croissant frais, alors qu’une prédiction funeste viendra assombrir le cours de sa destinée.
Les années passent et si la chrysalide s’est transformée en un splendide papillon, l’oracle est là et influe sur tous le choix de la jeune femme, pour conjurer le sort :
« Le monde s’effondrera en 2023, l’été de tes quarante deux ans »
Le monde s’effondrera, l’expression est suffisamment ambiguë pour que la menace englobe à la fois la destinée de l’humanité (le premier chapitre apocalyptique avait déjà mis le doute) et le sort unique de Cassandre. Pour la jeune femme, le danger est omniprésent, et nécessite une veille permanente.
L’angoisse créée par la prédiction et les états des lieux ponctuels signant la dégradation de la planète, confèrent au roman un rythme particulier, qui l’apparentent au genre thriller. La qualité de la narration et de la construction sont remarquables, la dynamique du récit, comme une respiration qui s’accélère pour oxygéner un corps en pleine course éperdue, est impressionnante.
C’est un récit hypnotisant et convaincant.
Presque le silence raconte la vie d’une femme en dix chapitres, de son enfance à sa mort. Une vie qui traverse dix grandes pertes, l’amour fou et les deuils. Une vie mêlée au sort des hommes, des animaux et des arbres où les tourments de l’âme sont les miroirs de l’effondrement du monde. Presque le silence est un roman d’apprentissage, écologique et tragique, où l’intime déchire l’universel.
Cassandre traverse le monde tant bien que mal avec sa différence qui l'isole, mais également ses peurs, ses pertes, ses incertitudes mais aussi sa part d'ensoleillement. Comme pour taire ses angoisses et son perpétuel état de questionnement, malgré son jeune âge, elle consultera un voyant. Elle ressortira de chez ce dernier avec cinq prophéties qui vont impacter le cours de sa vie et à travers elle, l'Humanité.
Presque le silence est un roman métaphorique, onirique sur l'urgence. L'urgence qu'il y a à agir pour sauver notre monde du chaos qui mène à la folie. Presque le silence est un roman puissant, empreint à la fois de noirceur et d'espérance, d'amour et de poésie. Il est si dense, qu'il est impossible à résumer. Et puis, il se vit, se ressent. D'ailleurs, pour l'apprécier pleinement, le lecteur doit se rendre disponible, ne serait-ce que pour savourer la plume acérée de Julie Estève. Cette dernière écrit comme d'autres peignent ou composent une symphonie. Chaque mot est pesé, méticuleusement choisi comme pour mieux faire jaillir une merveilleuse harmonie au détour de chaque phrase, de chaque page, de chaque chapitre. De la belle ouvrage, comme on dit dans le milieu de l'Art.
J'ai refermé Presque le silence troublée. Évidemment j'ai été complètement conquise par l'écriture percutante de l'auteure et son univers, mais ce n'est que plusieurs jours plus tard que j'ai compris pourquoi j'avais été malgré tout tenue à distance de ma lecture. Enfant, pour m'extraire du monde et évacuer mes peurs je faisais toujours le même rêve. Tel un oiseau, je volais. Dès lors, c'est à l'angle du mur et du plafond de ma chambre que je me réfugiais et que j'observais ce qu'il se passait. Là, j'étais inatteignable. Cassandre malgré elle, m'a renvoyée dans le refuge de mon enfance. Pourquoi ? Ça, c'est une autre histoire...
https://the-fab-blog.blogspot.com/2022/03/mon-avis-sur-presque-le-silence-de.html
Cassandre est une adolescente souffre-douleur de ses camarades de classe qui l’ont surnommée le Caniche à cause de des cheveux roux et frisés. Elle est secrètement amoureuse du beau Camille mais trouve du réconfort auprès de Jonas avec qui elle apprend à taguer les murs. Cassandre finit par aller consulter un voyant qui lui fera cinq prophéties qui vont avoir une grande influence sur sa vie.
De l’enfance à la mort, le récit suit Cassandre et ses péripéties. L’amour, la mort, les séparations, la perte, les relations familiales, l’amour maternel, l’environnement... beaucoup de sujets pour ce roman très épuré et très sombre.
Malheureusement, il est difficile de s’attacher à ce personnage malmené par la vie tant l’exercice de style de l’auteure est palpable à chaque ligne. On ressent beaucoup d’application dans l’écriture et cela finit par tenir l’émotion à distance et par faire écran entre le lecteur de Cassandre. C’est dommage car il y a quelques moments très forts, notamment dans ses relations avec Camille et son fils.
Et puis il y a tant de douleur et de désespoir dans ce récit que cela plombe totalement la lecture. On ne peut s'empêcher d'attendre la prochaine catastrophe qui arrivera inévitablement et cela rend l’ensemble répétitif et un peu lassant.
Alors, on s’accroche parce que c’est du lourd.
Mes commentaires sont généralement courts, mais là, j’avais vraiment envie d’exprimer mon sentiment pour cet ouvrage qui m’a scotché au point que j’en ai oublié de déjeuner. Je l’ai lu d’une traite. Pas le déjeuner, hein, le livre.
Tout d’abord, veuillez comprendre le réel danger auquel vous vous exposez en lisant ce roman. Je m’explique.
Si, en ce moment, vous traversez une phase de vie sombre, très sombre, genre noir de Chine intense dans la nuit noire, et si, de plus, votre grand-mère adorée vient de faire un malaise et qu’elle s’est étouffée en tombant le nez dans le fraisier qu’elle confectionnait avec amour pour votre anniversaire, et si, de plus, votre chat vient de mourir d’une infection caudale parce qu’il a été mordu par un ver de terre à dents de sabre échappé d’un laboratoire de recherche génétique et si, enfin, la wagon du métropolitain vous a broyé les deux jambes parce que vous étiez en train de récupérer votre ticket de métro fraichement tombé sur la voie et que vous paniquiez à l’idée d’un contrôle inopiné, ce n’est peut-être pas le moment idoine pour aborder la lecture de ce roman.
Voici, à titre d'exemple, quelques extraits du livre :
« J’ai grandi dans une maison triste parce que mes parents l’étaient. » Déjà, ça donne le ton. Un autre ?
« Je prends conscience de mon inutilité et de la violence des hommes, de leur violence intrinsèque - génocides, bombes, guerres, colonies, esclavages, tortures, martyres ; la mémoire humaine est un ciel pollué, une marée noire, un sol stérile, elle est un petit Tchernobyl. Et les choses ne sont pas près de s’arranger. » Un petit dernier pour la route. C’est que vous êtes gourmands, vous, hein ?
« Même les enfants meurent. Même les bébés. On ne comprend pas pourquoi. Ils meurent, c’est tout. Un caillot visqueux obstrue l’artère coronaire droite et c’est plié. »
Franchement, j’ai pris au hasard. Parce que tout le livre est comme ça. C’est glauque, c’est triste, c’est noir.
MAIS ! C’est vraiment un excellent livre. On n’a pas envie de le lâcher parce que l’on s’accroche dès le début à cette petite rouquine très laide (c’est elle qui le dit). Harcelée, rejetée, méprisée et j’en passe. La pauvre !
Oui on a envie de savoir comment - et si - elle va s’en tirer. On ne va pas - on ne peut pas - la lâcher comme ça, sans savoir. C’est en cela que l’auteur nous tient.
Une écriture simple, rapide, percutante, efficace, sans longueur, dénuée de fioritures. Les événements s’enchaînent sans nous laisser le temps de respirer.
Franchement, lisez ce livre. Il est excellent. Aussi excellent qu’il est noir. C’est peu dire.
Lisez-le. A condition, bien sûr, que votre grand-mère adorée n’ait pas….
J’ai été totalement happée par ce roman et l’écriture de Julie Estève. Je n’ai pas pu le lâcher avant la dernière page. Vous l’aurez compris, c’est un coup de cœur !
On suit la vie de Cassandre, année après année jusqu’à sa mort. On la découvre donc d’abord petite fille rousse subissant un harcèlement au collège. Elle trouve refuge chez son grand-père, Jean. Sa grand-mère, Paulette, s’est suicidée. Ses parents semblent indifférents à Cassandre, enfin surtout son père.
Cassandre est amoureuse d’un garçon du collège, Camille Leygues. Un jour elle se rend chez un voyant et lui demande si Camille l’aimera. Et le voyant lui annonce cinq prédictions, qui nous seront dévoilées au fur et à mesure du roman et qui vont dicter sa vie, influencer ses choix. Le voyant lui dit une chose terrifiante : « vous êtes le chaos mademoiselle ».
La voix du roman est celle de Cassandre. On est toujours placé de son point de vue, de ses sentiments et peurs ce qui la rend très attachante. J’ai eu parfois envie de la secouer et de lui dire de ne pas aller dans cette direction.
Bien que traversée par beaucoup d’épreuves et de deuils, sa vie sera emplie d’amour et d’animaux aussi. La fin de sa vie sera plus apocalyptique, le roman bascule dans un monde en proie à des drames écologiques, des crises sanitaires qui font écho à notre monde actuel.
Le style est original. L’écriture est sèche. Les phrase sont courtes et percutantes. Ce livre ne peut laisser personne indifférent. En tout cas j’ai vécu une expérience de lecture assez incroyable et j’ai hâte de la renouveler. Un roman sombre et intime qui m’a beaucoup plu et qui est dans la sélection du Prix Orange du Livre 2022 !
Dans Presque le silence, le lecteur suit la vie de Cassandre, de sa preadolesence à sa mort.
Un jour elle se rend chez un voyant, qui lui dévoile cinq prophéties la concernant qui ne cesseront de la hanter.
Sans faux semblants, Julie Esteve pointe du doigt la noirceur de l'être humain et les tourments du monde actuel : harcèlement, désastre écologique, maladie... grâce à un style percutant et une écriture mordante, Julie Esteve appuie là où ça fait mal et invite le lecteur à sa propre introspection.
Le personnage de Cassandre ne m'a pas particulièrement séduite, et j'ai eu du mal à m'attacher à son histoire (particulièrement la fin que j'ai trouvée un peu précipitée). Mais cette œuvre reste un plaisir à découvrir, tant l'écriture est agréable.
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