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Comme le rappelle Henriette Meyer, en tibétain, ce poème s'intitule : Bya C'os Rin C'en Sp'r'eng Ba. Toute l'étrangeté d'une telle formulation pourrait facilement nous conduire à penser qu'il y a là peut-être un gouffre à séparer notre civilisation de celle du Tibet et de l'Inde. Il suffira pourtant d'ouvrir ces pages pour constater immédiatement combien la simplicité qui anime les conversations de tous ces oiseaux nous font proche leur concile (après tout de nombreux animaux parlent aussi dans notre propre littérature) ; si proche que le lecteur reconnaîtra bientôt que les questions d'ordre philosophique débattues ici ne semblent avoir ni lieu ni date, ou semblent, pour le dire autrement, appartenir à tous. Quoi de plus essentiel et de plus universel, en effet, que de nous interroger sur la fragilité et l'impermanence des choses de ce monde, sur les douleurs et les malheurs inhérents à notre condition, et d'envisager les moyens d'y répondre grâce à la lumière d'une véritable connaissance ? En ce sens, ce poème tibétain nous rappelle-t-il, sinon le caractère unique de notre humanité, mais aussi et surtout son caractère proprement unitaire. C'est pour quoi il nous faut déclarer que nous possédons là un livre de sagesse à regarder comme un exceptionnel événement d'ordre spirituel.
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