Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes !
«Les mots français que j'entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m'étonne qu'une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d'adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l'emporte de loin. Elle finit par se l'approprier comme s'il la débarrassait du devoir d'aller mieux, et qu'une fois prononcé, rien ne l'obligeait à développer, tout était dit, contrariété.Les soirs où l'affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c'est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c'est l'émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême.»En 1954, la famille Benacquista quitte l'Italie pour s'installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d'un autodidacte que l'écriture a sauvé des affres du réel.
Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes !
Les parents de Tonino Benacquista, Cesare et Elena, ont quitté l’Italie pour s’installer en France. Mais pour eux, ce n’est peut-être pas la vie dont ils avaient rêvé. Pendant que Cesare sombre dans l’alcoolisme, Elena s’enfonce dans une profonde mélancolie. Tonino nait en 1961, en France, contrairement à ses quatre aînés. Il reçoit la langue française en héritage. Malgré cela, il éprouve une certaine retenue face aux auteurs étudiés à l’école, voire de l’incompréhension. Et pourtant il est aujourd’hui lui-même écrivain.
Tonino Benacquista nous invite dans l’intimité de sa famille mais aussi à explorer avec lui la relation qu’il entretient avec la littérature. C’est l’histoire d’un enfant partagé entre une italianité familiale et une francité venue dès la naissance. Un enfant qui n’a pas connu le déracinement, contrairement à ses sœurs et à son frère, mais qui est confronté à ses origines dans le regard des autres. Un enfant pour qui l’école, et surtout l’étude des textes classiques, est un véritable calvaire et pour qui le déclic ne viendra que tardivement.
Et pourtant, Tonino est fasciné par les mots et la fiction. Au point de répondre parfois par de petites fictions lors des examens quand les réelles réponses lui échappent. L’écriture est pour lui vitale, contrairement à la lecture.
C’est Une vie, de Maupassant, lue à quinze ans qui se chargera de débloquer la situation. Puis Tonino découvrira la Série Noire et son obsession deviendra certitude : il sera écrivain. Ce qui adviendra avec ses premiers romans noirs puis La Commedia des ratés, couronné par trois prix littéraires. Et si Tonino Benacquista est aujourd’hui une valeur sûre de la littérature (et du cinéma), il nous avoue ici une longue période d’agoraphobie durant laquelle, nous dit-il, il a « soigné la pathologie de ma mère par l’addiction de mon père. »
Ce récit autobiographique est très émouvant car on sent chez Tonino Benacquista une très grande sincérité. C’est aussi un très bel hommage au pouvoir des mots, qu’ils soient écrits ou lus.
Une autobiographie agréable à lire car malgré tout , malgré un père alcoolique, une mère dépressive,, l'auteur revisite son histoire et celle de sa famille avec sérénité et bienveillance. soulignant son regret de n'avoir jamais vu son
Père à jeun.
A travers ce récit, l'auteur évoque des facettes de l'émigration italienne en France .
Chez les Italiens dans les années 1900-1950, il y a ceux qui restent et ceux qui partent.LesPolsinelli, c'est-à-dire la famille d'Elena, mère de l'auteur, sont de ceux qui restent .Les Benacquista , la famille de Cesare, pere de l'auteur,sont de ceux qui partent.Il y a le mirage de l'Amerique .Des 1900, le grand-père choisit de travailler 6 mois par an à New York plutôt que d'exploiter sa ferme, Cesare choisit de tenter sa chance en France, il agit par atavisme, rester en Italie aurait été faillir. Devenu ouvrier spécialisé en région parisienne, il fait venir sa famille, un déplacement déchirant pour Elena .
Cesare et Elena sont des parents nourriciers, sans plus.Mal intégrés , ils ne peuvent pas insuffler la confiance à leurs enfants. Auraient-ils mieux réussi en Amérique? Ou en restant en Italie? Ce sont des questions que l'auteur se pose dans de courtes fictions à la fin du livre.
Soeurs et frère trouvent chacun leur voie pour une émancipation, l'auteur ce sera dans la lecture et dans l'écriture.
Tonino Benacquista, je le connaissais depuis ma lecture de son célèbre « Malavita » (un roman publié en 2004, qui fut adapté au cinéma par Luc Besson et dont les non moins prestigieux : Michelle Pfeiffer, Robert de Niro et Tommy Lee Jones ont tenu les rôles principaux, en 2013 …)
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai rencontré l’homme il y a quelques semaines (à la bibliothèque Benoîte Groult de Montparnasse) lors de la promotion de son dernier ouvrage intitulé : « Porca Miseria » (juron si précieux à Cesare, son père !) Sorte de « révérence » à son enfance qui – si elle ne fut pas franchement malheureuse – ne baigna pas non plus dans une douce sérénité … Un frère et trois soeurs plus âgés (la dernière a dix ans de plus que lui) tous les quatre nés en Italie. Un père rustre et alcoolique, qui ne sera jamais vraiment en état de tenir son rôle auprès de ses enfants. Elena, une mère dépressive (et de ce fait, particulièrement « absente » …) fort souvent remplacée par l’une ou l’autre des trois soeurs … Elena ne parviendra jamais à refermer cette blessure trop douloureuse du déracinement (ils sont arrivés en France en 1954, elle ne s’adaptera jamais réellement à sa nouvelle existence à Vitry-sur-Seine …) Des parents qui ne se supportent plus du tout (ce qui poussera souvent le petit garçon à rêver de leur possible divorce …) L’auteur est le seul à être né en France, à la clinique Léger de Choisy-Le-Roi (pour l’anecdote, mes deux fils y ont également vu le jour, j’ai vécu dans cette ville de 1973 à 1997 !…) Le jeune Tonino a eu énormément de mal à créer un « vrai » lien fraternel avec ses quatre ainés : lui n’a pas de souvenirs italiens, et finalement, n’y tient pas plus que ça …
Tonino Benacquista nous parle surtout de son amour pour la littérature, qui lui est venu si tardivement ! De son regret de n’avoir pas tout lu … Aujourd’hui écrivain « reconnu », il a pris une belle revanche sur la vie et ses inégalités sociales ! 193 pages de confidences sans langue de bois, à mi-chemin entre celles de François Cavanna ou de Sorj Chalandon … C’est touchant, amusant, authentique, l’expression sincère d’un homme qui a toujours su garder les pieds sur terre. Un beau récit qui nous parle !
En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.
“Porca miseria” est un récit autobiographique plein de pudeur mais en même temps très profond. L’auteur évoque sa famille et son statut d’immigrés italiens en France. Il dévoile la difficulté de se construire entre un père alcoolique et inaccessible au reste de sa famille et une mère qui n’a jamais supporté le déracinement du départ et semble perdue au fond d’elle-même. Le lecteur suit le petit Tonino à l’école et découvre un enfant d’abord allergique la lecture, notamment des classiques. Ce qui offre des pages délicieuses lorsqu’il y est confronté. Mais très vite point et se développe son goût pour l’écriture qui l’amènera à la carrière qui est la sienne. Au travers de toutes les scènes racontées, le lecteur prend plaisir à retrouver des scènes ou personnages qui ont alimenté l’œuvre de l’auteur. En fin de livre, il aborde avec beaucoup d’honnêteté ses soucis récents qui l’ont conduit à éprouver les pires difficultés en public et dès qu’il est loin de chez lui. Soucis dont le seul remède trouvé, l’alcool, constitue une sorte de réminiscence paternelle. Comme de coutume avec Tonino Benacquista, l’ensemble est très agréable à lire et joliment raconté. Un texte émouvant sur l’exil et la difficulté de se construire.
Un journal tenu par l'écrivain qui revient sur sa famille, leur déracinement de l'Italie,
un père alcoolique, une mère qui subit, des soeurs qui ne rêvent que de partir vite du foyer, ou de retourner au pays, et lui Tonino qui essaie de trouver sa place de fils de rital, dans ce pays qu'est la France, dont les parents subissent tout, ne voulant pas apprendre la langue, voulant être les pauvres italiens qui bossent durs sans pouvoir gagner beaucoup d'argent.
L'oncle qui lui a fait fortune aux Amériques, la jalousie de cette réussite, et ce gamin qui se construit tant bien que mal et qui trouvera sa place via l'écriture et les romans .
Un joli récit qui m'a beaucoup touché
Porca miseria, dont la traduction est putain de merde, était l’insulte récurrente du père de Tonino Benacquista, Césare ! Et dans ce nouveau récit, il le raconte, lui, qui ne sait que noyer son amertume dans son vin jusqu’au moment où il se couche. Alors, seulement, sa famille peut de nouveau respirer !
Tonino Benacquista raconte aussi sa mère, Eléna, conquise par le cotè frustre de Césare. Telle une « Sabine », il l’enlève, à la vingtaine, et l’emmène en France, espérant trouver la fortune. Mais, là, où son frère ainé parti pour les États-Unis et en revient en Cadillac, Césare, toujours ouvrier, ne peut que glisser des tablettes de chocolat dans les valises de ses quatre enfants pour offrir à ceux qui sont restés.
Deux mots uniques sont prononcés par cette mère : cholestérol et contrariété. Ils évoquent le malaise de cette femme obligée de se laisser guider dans la rue par son fils, âgé alors d’une dizaine d’années. Elle est complétement étouffée et même maltraitée par ses conditions de vie et la maladie de son mari. Ce syndrome du déracinement est décrit avec beaucoup d’émotions tant l’amour du fils transparait dans ces pages. Du coup, ce sont les enfants qui sont l’interface entre ce couple et le monde. Et lorsque ses sœurs partent ainsi que son frère aîné, Tonino Benacquista reste seul avec ces adultes.
En chapitres courts, Tonino Benacquista questionne la manière dont il a grandi, sa terre, son identité face à ses parents qui sont restés à jamais des émigrés. Et, pourtant, leur dernier fils démontre à partir du récit de sa jeunesse, comment il ne s’est senti que français.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/03/18/tonino-benacquista/
Quel mécanisme déclenche l’envie d’écrire, quel vécu fait prendre la plume à l’écrivain, d’où lui vient sa première inspiration ?
Autant de questions auxquelles on aimerait être capable de répondre, autant de clés qui éclairent l’aventure littéraire.
C’est en racontant sa jeunesse que Tonino Benacquista nous livre les éléments qui ont fait de lui le grand auteur qu’il est devenu.
Petit dernier d’une fratrie de cinq enfants, il est le seul à être né en France après l’émigration de ses parents depuis l’Italie lors de l’hiver 1954.
Avec des parents qui se seront toujours sentis clandestins dans la ville communiste de Vitry-sur-Seine où ils s’installent, il ne trouve pas sa place dans le monde que l’école lui propose. Rien dans son parcours scolaire ne l’intéresse. Il veut écrire mais il n’aime pas lire, il veut laisser libre court à son imagination mais on lui impose une norme d’apprentissage. Définitivement, il n‘entre pas dans le moule.
L’alcoolisme chronique de son père et l’incurable nostalgie de sa mère, vont l’obliger à se débrouiller seul, traînant comme un boulet le néant de leur éducation.
L’auteur nous raconte le choc de son premier livre, le roman qui l’ouvrit à la lecture, la libération de son imagination par le cinéma, ses premières lignes écrites, ses premiers succès en librairie. Il parle aussi de sa peur dévorante de s’éloigner de son cocon et de son sentiment d’illégitimité persistant.
Il y a tellement de réflexions intéressantes dans ce récit, tellement de phrases d’une justesse étonnante que j’avais envie de tout relever pour m’y replonger ensuite.
On peut néanmoins souligner que ce n’est pas une lecture simple tant elle est profonde et qu’il faut prendre le temps de tout appréhender.
Ce récit, court mais si dense, est tout à fait passionnant et il changera certainement notre regard sur l’immigration, sur la transmission comme sur l’école.
Bouleversant ce récit, roman autobiographique et onirique de l'auteur de polar bien connu.
Pétillant, énergique, vivant, violent et nerveux tout à la fois, jamais nostalgique et il n'y a pas de quoi ! L'auteur nous fait prendre des chemins nombreux, fouler des routes inconnues et nous asseoir sur des bancs d'école de son enfance où les instituteurs et institutrices étaient souvent brusques, et peu compatissants à l'égard des plus faibles ! Pas tous, certes, mais je suis de cette génération et certaines me hantent encore
Seul enfant né en France de parents italiens récemment immigrés n'ayant jamais cherché à vraiment s’intégrer, sans doute par douleur extrême et honte de l'exclusion, ce petit garçon est le dernier d'une fratrie de 4 dont 3 filles.
Il n'a pas mal tourné mais a eu beaucoup de difficultés à trouver sa place, mais sa voie, il la connaît très vite ! L'écriture car la lecture est une barrière infranchissable ! Il ne sera pas lecteur donc mais écrivain !
Comment peut-on devenir écrivain sans lire !! Ce n'est pas un miracle, c'est un travail, long et prenant, mettant surtout l'imagination en jeu, jusque dans les moindres détails : ne jamais rendre une copie de maths ou de sciences sans écrire une réponse, littéraire et réfléchie à la question posée !! obtenir un 0 certes, mais parfois une appréciation positive !
Imaginer un autre monde que celui dans lequel on vit, des parents inadaptés et un père alcoolique et alcoolisé du matin au soir, une mère dépressive au plus haut point, c'est ce qui finalement sauvera le jeune Tonino, rattrapé à l'age adulte par des angoisses qui datent de son enfance.
Il est français, au plus profond de lui, aime la langue française et la culture française, les coutumes françaises également et ne rentrera jamais en Italie comme sa sœur Anna.
Une très puissante analyse d'une immigration.. ratée pour les parents, réussie pour l'auteur, une approche du monde des trente glorieuses dans la banlieue rouge de Paris et un hymne au monde grâce à l'ouverture que cet auteur gagnera par le pouvoir de son imagination.
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