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D'habitude,je dévore les polars régionaux d'Hugo Buan.Là la partie journal,construction du barrage de la Rance,m'a quelque peu ennuyée !non,que ce soit inintéressant,précise,très documentée mais trop contrastée avec l'enquête de l'équipe de Workan,pleine d'humour.
Pourtant,j'ai croisé de nombreuses fois ce sympathique auteur;de plus,je suis native de...donc les lieux me sont familiers. Peut-être que je demandais trop!
Pour son aventure précédente, Lucien Workan pèlerinait en Bretagne avec la lieutenante Mahir, également sa compagne : Requiem pour l'Ankou. Le voici revenu à une enquête plus classique si tant est que l'on puisse parler de classicisme avec cette équipe de flics assez étonnante, originale et totalement imprévisible. Il est difficile de dire si le commissaire Workan est particulièrement mauvais, bien ou mal entouré ou tout simplement génial, du genre qui cache son jeu avant le détail qui fera naître sa fulgurance et la résolution de l'énigme à lui proposée. Sans doute sont-ils, lui et sa lieutenante préférée, un mélange de tout cela, même si Leila Mahir semble moins obtuse, beaucoup plus apte à dénicher les fameux détails qui serviront à son chef, à creuser les interrogatoires.
Hugo Buan imbrique deux récits dans ce polar. D'abord celui d'un vieil homme écrivant ses mémoires et qui raconte par le menu la construction du barrage dans les années 60, la vie des ouvriers et petit à petit sa vie personnelle qui dérive vers le jeu et sans doute des choses pas très catholiques à raconter -mais je laisse le suspense. Cette partie est sobre, documentée, et assez sérieuse. Puis, il y a la partie de l'enquête de Workan, totalement barrée. Une comédie policière, que dis-je une farce policière qui fait mouche à chaque répartie, ultra dialoguée, de vraies joutes verbales qui m'ont fait beaucoup rire, que j'ai partagées aux membres de la famille présents dans la pièce et qui veulent maintenant les lire. Par exemple et entre multiples autres :
"Ils se tassèrent dans la minuscule entrée, encombrée d'un porte-parapluies en fer forgé au récipient en porcelaine, d'un perroquet chargé de vêtements et d'une tête de taureau ou de génisse empaillée, accrochée au mur. Le regard bovin qui le dévisageait d'une façon ostentatoire agaçait Workan. La vieille s'en aperçut.
- C'est notre fils...
- Il a beaucoup changé, dit Lucien
- Non, c'est notre fils qui nous l'a offert... Il est mort
- Ça se voit, poursuivit Workan
- Non, pas le taureau, notre fils. Il travaillait dans un abattoir, il est mort la veille de son départ en retraite... je vous dis pas, un accident bête..." (p.147)
Et le dialogue de continuer sur les mêmes tempo et quiproquos, comme quasiment chacun d'eux tout au long du roman. Dire que je me suis régalé est un euphémisme. J'ai dévoré ce tome 11 de la série avec Workan et je ne peux qu'en conseiller très très fortement la lecture réjouissante et anti-stress-déprime-coup-de-mou-et tout-ce-qui-ne-va-pas...
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