Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Des révolutions étudiantes de la place Tian'anmen au déracinement dans lequel les États-Unis maintiennent leurs migrants aujourd'hui, l'histoire de trois amis au destin brisé par un mystérieux accident. Servie par un style à l'élégance distanciée, une oeuvre saisissante qui explore les tréfonds de la nature humaine, et notamment l'idée que même la plus innocente des personnes est capable du plus glacial des crimes...
Abandonnée sur le seuil de deux soeurs vieilles filles, Ruyu a grandi à la campagne, élevée sans manifestations d'amour, mais avec beaucoup de dignité par celles qu'elle appelle ses grand-tantes. En août 1989, âgée de 15 ans, Ruyu arrive à Pékin pour intégrer le lycée. Elle s'installe chez tante Lan, oncle Zechen et leur fille Shaoai, une étudiante de 22 ans. Là vivent aussi Boyang et Moran qui font tout pour lui plaire et lui faire aimer leur ville. Mais Ruyu n'a pas appris à aimer. Pékin l'indiffère, elle se sent supérieure à ses deux nouveaux amis et, par-dessus tout, elle n'apprécie pas Shaoai dont elle partage la chambre et le lit. Boyang et Moran sont, quant à eux, très admiratifs de la jeune étudiante révoltée qui, en juin, à participer aux manifestations de la place Tian'anmen et risque d'être expulsée de son université.
Plus de vingt ans après, Boyang s'occupe des obsèques de Shaoai. La jeune femme est morte, enfin !, pourrait-on dire, puisqu'elle était infirme depuis vingt ans, diminuée physiquement et mentalement, après avoir été empoisonnée. Par qui ? Il y a bien eu des soupçons mais personne n'a été inquiété. Boyang a prévenu par mail ses deux anciennes amies mais aucune n'a répondu, ni fait le déplacement. Car, seul Boyang a fait sa vie en Chine; Ruyu et Moran vivent désormais, plus ou moins heureuses, aux Etats-Unis.
Un roman au ton doux-amer qui commence deux mois après les événements de la place Tian'anmen. Dans une société toujours régie par les règles édictées par Mao, les anciens font profil bas, les étudiants se révoltent, les plus jeunes rêvent d'Amérique. Sur ce fond sociopolitique, Yiyun LI brosse le portrait de quatre personnages ambigus qui cherchent leur voies. L'habitation collective où vivent Boyang, Moran et Shaoai semble harmonieuse jusqu'à l'arrivée de Ruyu. Mais le feu couvait. Shaoai est en révolte et les conséquences de sa participation aux manifestations étudiantes pèsent sur son avenir. Elle risque une exclusion de l'Université qui lui fermerait les portes du monde du travail. Un problème réglé par l'empoisonnement dont elle est victime et qui fait d'elle une infirme pendant plus de vingt ans. Et, pendant que la jeune femme survit, prisonnière de son propre corps, les autres continuent leur chemin. Ruyu et Moran ont tenté leur chance aux Etats-Unis, sans toutefois trouver le bonheur, exilées, seules, en marge. Boyang a réussi dans les affaires, suffisamment pour entretenir une maîtresse plus jeune que lui, mais il ne s'est jamais engagé dans une relation sérieuse. Prisonniers de leur passé, ces trois-là sont finalement seuls au milieu de la foule...
Un roman subtil qui, sous une apparente froideur, explore des sentiments très humains : l'amour, la haine, la jalousie, la solitude, le déracinement... C'est tragique, cynique, parfois tendre, à lire en tout cas.
C’est un roman magnifique qui tire une bonne partie de son charme des qualités stylistiques de Yiyun Li. L’auteur créé une atmosphère de mélancolie sourde teintée parfois d’amertume qui enveloppe le lecteur comme une brume. On a d’ailleurs le sentiment d’être dans un rêve, avançant dans un paysage cotonneux où les émotions sont étouffées. Très souvent les personnages semblent prêts à disparaître, engloutis dans un monde qui n’est pas fait pour eux. Même Boyang, l’homme d’affaires, a des fragilités d’enfant.
Ce parti-pris confère à ces destins un surcroît d’émotion, ne fait que raviver la corde sensible. Leurs vies anonymes, et plus particulièrement celles de Ruyu et Moran, perdues dans l’immensité américaine, sont rendues avec acuité.
Ils restent difficiles à aimer car ils ont créé une distance entre eux et le reste du monde, dont le lecteur, mais aussi parce que leurs personnalités ne sont guère attachantes. Pourtant leurs destins intéressent grâce à leurs caractères complexes, insaisissables ; on a envie de savoir quelles formes prendront leurs vies, quelles directions ils vont choisir, s’ils se libéreront du passé et comment.
Yiyun Li nous fait participer aux soubresauts de ces âmes alors même que tout semble calme vu de l’extérieur. Car ces personnages ne laissent rien transparaître de leurs pensées et de leurs tourments ; leur passé s’est cristallisé dans leurs cœurs, créant une béance qui les vouent à la solitude et à la difficulté de communiquer.
« … elle avait transformé ce lieu plein de jours d’été ensoleillés et magnifiquement coloré à l’automne en un simple point sur la carte, les années où elle y avaient vécus se fondant en une longue journée sous anesthésie, dépourvue de tout sentiment. Non, ce qu’elle vivait n’était pas la solitude ; c’était une interminable quarantaine. » (p. 257)
L’auteur suit alternativement chacun des trois amis tout en replongeant dans leur passé commun de temps à autre. Le tout s’enchaîne fort bien et créé une attente qui rend cette lecture très prenante. Mon intérêt a été immédiat et n’a jamais flanché, même si je n’ai pas été entièrement ravie par la toute fin.
Le point fort de ce roman, outre son atmosphère, c’est l’étude de la nature humaine dans ce qu’elle peut avoir de plus cruel, de plus triste et désespéré aussi. On apprend à déchiffrer chaque personnage, à les connaître mieux qu’ils ne se connaissent et cette plongée dans les méandres du cœur est captivante.
Yiyun Li est une auteur bien talentueuse que je relirai avec grand plaisir !
Le résumé fait envie, n’est-ce pas ? Et pourtant, qu’est-ce que je me suis ennuyée….
L’auteure aligne les phrases les unes derrières les autres. Certains paragraphes n’ont aucun liens entre eux, on passe du coq à l’âne. Il faut parfois attendre la fin du passage pour comprendre le lien.
Les personnages sont insipides et je les confondaient souvent.
Les aphorismes se succèdent sans préparation du lecteur.
Même le suspens entretenu : qui a voulu tuer Shaoai et pourquoi ? n’a pas réussi à me faire aller jusqu’au bout de ce roman sans grand intérêt.
Vous l’aurez compris, je suis passée complètement à côté.
http://alexmotamots.wordpress.com/2015/09/03/plus-doux-que-la-solitude-yiyun-li/
une belle découverte pour moi. Un portrait de la Chine d'aujourd'hui à travers la vie de 4 adolescents, leurs rêves, et la confrontation avec la réalité. Livre mélancolique mais très prenant...
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement